26. "Turn the page"

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La vie est un véritable merdier quand on y pense. Elle nous tourmente, nous soutient et parfois nous lâche en pleine situation d'incompréhension et peur de l'inconnu. On a tous connu ce sentiment d'abandon par la vie, on a tous connu ce moment où tu penses rencontrer le grand amour. Je n'oublierais jamais cette partie de ma vie même si elle a pu être sombre, elle m'a comblée. Mais pas comblée assez pour que je restes heureuse. 

C'était maintenant, il y a cinq ans. Quand la petite June Wallace n'était encore qu'une innocente jeune fille. A cette époque de ma vie, je disais encore qu'il était le cadeaux tombé du ciel et je pensais aveuglement qu'il serait toujours a mes côtés, qu'il serait toujours avec moi. 

J'étais surement trop enthousiaste, et trop naïve...comme toujours. 

27 août 2011

Je suis vraiment conne, comment est-ce que je peux espérer aider Nadine avec son café alors que je suis une vraie maladroite. Je dois avoir le karma et être née avec deux mains gauches, c'est impossible autrement. Heureusement que ce n'est que pour une journée sinon je me serais ridiculisée plus tôt que je l'aurais voulu.

- June, est-ce que tu peux demander ce que veux le jeune homme à la table onze ? me demande Nadine, propriétaire du Café Iné de Warlington. 

J'acquiesce et prend le calepin sur le comptoir de l'arrière cuisine. Je me dirige vers la table onze, le regard vissé sur mon tablier. 

- Que désirez-vous ? dis-je sans même regarder le client.

- Bonjour, dit-il simplement, la voix très rauque.

Je m'oblige à lever les yeux sur lui et reste stupidement fixée devant ce dieu vivant. Ce mec doit avoir mon âge, mais il fait tellement plus vieux avec sa mâchoire crispée à bloc. 

- Oh, tu es muette. Je vois, dit-il ironiquement.

Je n'arrive pas à dire quoique ce soit mais quand j'essaie enfin de dire quelque chose, il me stoppe avant même que ma langue claque mon palet. 

- Ne t'inquiète pas, je fais cet effet là sur toutes les jolies filles comme toi, me sourit-il avec un clin d'œil.

Je meurs doucement. Aurait-il dit "jolie" ? Je ne me suis jamais posé la question sur mon physique, après tout, je suis rousse et les rousses n'intéressent pas grand monde. 

- Qu'est-ce que monsieur arrogant désire ? j'arrive à demander sans balbutier. 

Il s'adosse contre le dossier de sa chaise et me regarde intensément.

- Ton nom.

Je rigole.

- Tu demande mon nom mais ici, on commande juste à manger et à boire et malheureusement mon nom n'est pas un ingrédient de ce café, je suis désolé. Et puis je suis aussi désolé de parler parce que quand je commence à parler, j'arrive pas à m'arrêter, c'est plus fort que moi. Je suis toujours comme ça quand je panique, c'est pas que tu me fasses peur mais c'est juste que, je panique quand je parle a des garçons et tu ressembles à un garçon. Je veux dire, t'es un garçon même si je peux pas le prouver parce que je suis aller vérifier mais oh mon dieu, je viens vraiment de dire ça ? Mille désolé, tu sais, je suis pas habituée à...ça.

C'est bon. C'est obligé que je le fasses fuir. Je suis tellement idiote.

- Wow. Je dois dire que je suis...impressionné.

- Je sais, je parle trop. Je suis tellement désolé, tu voulais juste commander et je me suis mise à faire ce truc là quand je panique alors ça effraie tout le monde et après je me sens tellement stupide et...attend... quoi ?

Le Deuil D'un VivantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant