Les choses se compliquent

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Sal ? C'est qui ? Je m'appelle bien Sutera non ? Je pivote légèrement la tête sur le côté pour apercevoir mon interlocuteur. Un homme baraqué, imposant sa supériorité dans la salle se dresse devant moi avec ses bras croisés contre son tors. Contre la fenêtre, je distingue à peine comment il est physiquement. Les secondes qui suivent, me paraissent une éternité. Pourtant, il décroise ses bras pour s'avancer en ma direction. Je devrai lâcher Miiko et préparer une arme pour me défendre, mais une chose m'en empêche : la peur. J'ai une peur terrifiante envers cet... homme ? Depuis quand ai-je peur de ces types ! Prenant une grande inspiration, je dépose la Kitsune à moitié vidée de son sang et me relève pour le contrer. Je sors rapidement mon sabre et me positionne prête à l'attaquer. L'homme ne se trouve qu'à un mètre. Il laisse échapper un petit ricanement qui raisonne dans la pièce. Ne supportant pas cet acte, je saute pour lui asséner un coup vertical. Il rit de plus bel avant d'esquiver mon coup, comme s'il l'avait prédis à l'avance. Comment a-t-il pu éviter mon attaque avec une si courte distance ? J'arque un sourcil avant d'enchaîner sur un coup droit pour lui trancher son bras droit. Il esquive à nouveau, sans difficulté.

Au bord de la crise de nerfs, j'assène des coups non précis dans tous les sens. Il évite encore et se trouve finalement devant la porte d'entrée du bureau. Naito prend vraiment son temps, j'aurai peut-être besoin de ses services, là tout de suite. Mes attaques ne servent à rien, ma peur s'intensifie au fil de mes échecs, je ne sais plus quoi faire. Il faut que je tienne le plus longtemps possible, le temps que quelqu'un vienne à mon aide. Dans mon désarroi, l'homme ricanant, me dit d'un ton méprisant :

« Approche-toi jeune démone née du chaos, je t'apporterai gloire et richesse dans notre noble et grande famille. Accomplie ta mission pour nous libérer de cette infamie, de cette nation qui nous méprise nous les démons royaux. C'est à nous de régner sur ce monde et de contrôler celui des hommes. N'es-tu pas d'accord avec cela ? »

Je reste bouche bée de ce que j'ai entendu. Plus arrogant que lui, cela n'existe pas. Il connaît ma véritable nature soit, mais de là à me recruter comme soldat pour conquérir le monde il va un peu fort.

Ayant un ego moi-même relativement développé je déclare fièrement :

« Et moi je suis bien fière de les avoir dupés sur mes antécédents, dont la piraterie. J'ai sillonné des contrées, pillé de nombreux navires marchands réputés et j'en passe. Je sais comment gérer un équipage pour éviter la moindre mutinerie. Je n'ai nullement besoin de ta gloire ou fortune, je peux facilement l'obtenir. Je règne d'une certaine façon sur ce monde, mais il y a une chose dont je n'aurais jamais avec vous : la liberté ! »

Après ce dernier mot, il explose de rire avant de poursuivre :

« Si tu le souhaites ma fille, mais il y a une partie que tu as oubliée. Tu es enchaînée à ce destin et tu vas l'accomplir même si tu refuses de t'y soustraire. Maintenant, je t'ordonne d'arrêter d'être aussi pédante et de revenir, à moins que tu veuilles mourir lamentablement ou souffrir à tout jamais ? Mais ce n'est pas grave, je vais te redonner la mémoire et tu me seras de nouveau soumise. »

Son visage s'assombrit et avance une main vers mon visage. Je recule machinalement. Mon assurance vient de s'envoler en une fraction de seconde. Je suis terrifiée par cet individu. L'épée est toujours accrochée dans mes mains, pourtant je n'arrive pas à la lever pour lui remettre des coups et prier pour qu'il s'éloigne de moi. Cependant, par un élan de courage j'arrive à lever mon arme et lui accabler bon nombre d'attaque. Ce qui a l'air de fonctionner. Il semble même préoccupé. Il s'inquiète qu'on ne vienne ? Cet espoir retrouvé, je continue d'attaquer sans lui laisser de répit. Après un soupir, il stop net mon sabre qui se brise en plusieurs morceaux. Des petits bouts de métaux volent dans la salle, comme des pétales d'une fleur. Ma mine devient de plus en plus pâle. Dorénavant, je n'ai plus rien pour me défendre.

La reine des océans (Eldarya) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant