La reine des océans (Eldarya) [EN PAUSE]

Un entraînement sanglant

« Je m'appelle Sutera, la fille la plus difficile à trouver !

- Pfff ce n'est pas juste, tu gagnes tout le temps lors des parties de cache-cache !

- Arrête Jiji ! Ce n'est pas ma faute si tu es un ogre. J'ai une idée ! On n'a qu'à s'entrainer à l'épée ?

- Tu sais bien que mon père n'aime pas cela...

- Ne discute pas, ça sera juste pendant dix minutes, il ne verra rien.

- D'accord Susu. »

On se dirige vers la maison de Jilou, ma meilleure amie. On a beau être des enfants insignifiants, on adore s'entraîner au combat. Jilou a six ans. Les ogres grandissent assez vite je trouve. Je n'ai que cinquante cinq ans et pourtant j'ai l'impression d'être vieille.

On entre dans sa maison. A l'intérieur, une vitre laisse voir plein d'épées. Son père nous a formellement interdit de les utiliser. J'ignore la raison. Je crois qu'il ne m'apprécie pas trop. Je l'ai entendu dire une fois à sa copine que j'avais une mauvaise influence pour sa fille. Il y a des mots dont je n'avais pas compris le sens. Comme « c'est une race impure ». J'ai demandé ensuite à mère, mais elle n'a pas voulu y répondre.

J'ouvre grâce à mes compétences de crochetage, la vitre. On prend une épée chacune.

Dehors et loin de sa maison, Jilou commence à paniquer. Elle ne veut plus se battre.

« Sutera, je ne pense pas que ce soit une bonne idée... papa sera furieux.

- Mais non, il n'en saura rien tu vas voir.

- Même, je... »

Elle s'arrête et commence à regarder aux alentours. Une personne assez balaise vient à notre rencontre. Il pousse une injure envers nous. Il sort une drôle d'arme. Elle n'est pas tranchante. Puis on entend un bruit sourd. Un « PAN ». Je vois ensuite Jiji s'effondrer inerte sur le sol.

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Je me réveille en sursaut. Je regarde dehors pour voir quelle heure est-il. Le soleil pointe le bout de son nez. Je déteste ce genre de rêve. Je suis de mauvaise humeur après cela. Je prends mon emploi du temps pour vérifier l'heure de l'entraînement. C'est à six heures du matin. Je le cogne contre mon visage. Je n'ai absolument pas envie de me lever.

J'entends soudain une personne frappant à ma porte. C'est qui à cette heure-ci ?

Je me lève difficilement avant d'ouvrir. C'est Listie. Elle semble inquiète.

« Bonjour Sutera. Dites, vous pouvez venir avec moi à la cafétéria ? Demande-t-elle timidement.

- Je n'ai pas énormément faim...

- Je vois... mais vous n'avez point consommé hier soir, je me trompe ?

- Je soupire avant de faire un signe de la tête pour acquiescer. En effet. Tu m'attends pendant cinq minutes ? Le temps que je me prépare ?

- Bien Sutera. »

En y repensant, cela faisait longtemps qu'on ne m'avait pas appelé par mon nom. Je deviens mélancolique ce n'est pas bon.

Je vais rapidement dans mon armoire. Mais il n'y a pas grand-chose. Je mets juste un short noir et un corset ouvert rouge. En chaussures, je remets mes bottines rouge et noir. Je me dirige vers la salle de bain pour passer deux, trois coups de brosses. Mine de rien, c'est long de brosser des si longs cheveux.

Fin prête, je retrouve Listie qui m'attend toujours devant ma chambre. Je lui fis signe de la main pour indiquer qu'on part. Elle me sourit et me suit. Je regarde derrière nous pour vérifier que le trio rencontré la veille ne me suit pas. Et on dirait que non. Un peu de tranquillité.