La reine des océans (Eldarya) [EN PAUSE]

Un monde étrange...

Sombrer dans les ténèbres est-il mon destin ? Mais, qu'est-ce le destin exactement ? Une baliverne inventée pour faire croire qu'il est possible de modifier son chemin ? Ou au contraire, un chemin dicté par la fatalité ? Je me suis toujours posée la question. Je voulais savoir si mon parcourt dans la vie est tracée. Maintenant cette question ne se pose plus. Je dois être morte, vagant entre l'interstice de l'Oracle et de Makina. Les humains appellent cela le Paradies et l'Enfer si mes informations sont exactes. Ils ont tellement de versions différentes que c'est difficile d'en choisir une. J'ai surtout entendu celle avec les Dieux grecs. Il n'y avait pas vraiment de Paradies, tout se passait chez Hadès avec différents niveaux. J'adorais entendre ces légendes. Ici dans notre monde, il n'y en a pas énormément et peut se résumer ainsi : « Suis l'Oracle et tout ira bien ». Ouais ! Quelle joie !

C'est quand même étrange. Même en étant « morte » j'arrive encore à penser, à marcher, bouger mon corps. J'erre dans ce monde obscur qui m'est inconnu, sans réellement savoir si je vis ou non. J'ignore si mon équipage a survécu. Je ne pense pas. Personne n'a dû survivre. Je suis médiocre pour une capitaine « puissante » et « redoutée ». Je n'ai pas pu sauver mes compagnons.

Merde, ressaisis-toi ! Tu es une pirate, les pirates n'ont pas de pitié même quand leurs membres ne sont plus de ce monde. Il faut juste passer au-delà et avancer, reconstruire un nouvel équipage ! Mais difficile de le faire si je ne sais même pas où je me trouve... et que je ne récents strictement rien.

A cette pensée une douleur, plutôt agréable me parcourt dans tout mon être. Mais une autre plus douloureuse également. Ma blessure à l'abdomen se manifeste. Je me tords de souffrance. J'ignore si je suis en vie, mais je m'en serais passée de cette blessure. Je suis si nulle au combat pour me faire avoir de la sorte.

La douleur ne s'apaise pas pour autant, au contraire, elle s'intensifie. Ne pouvant plus supporter cette souffrance je m'évanouis une nouvelle fois.

« Hé réveillez-vous, chuchote une voix, je vous en supplie ! Ne mourez pas...

- Hmm ?

- Vous êtes en vie ! »

Mes yeux toujours clos, je sentis une étreinte tellement forte que j'ai cru étouffer. Mes membres refusant de bouger, je ne peux pas la pousser. Au bout de plusieurs minutes, j'entendis une... porte ou autres s'ouvrir. Je ne peux toujours pas bouger mais mes sens reviennent progressivement. Maintenant j'entends parfaitement et le sens du toucher est entièrement revenu.

Mais je n'arrive pas à me déplacer d'un centimètre. Soudain, une voix féminine se fit entendre :

« Ah tu es réveillée ?

- M-moi ?

- Qui d'autre voyons ? Ta camarade est toujours endormie.

(Ou pas)

- Heu... o-oui...

- Bon il faut que je t'examine.

- Hein ? Mais on est où ici ?

- Dans une infirmerie. Tu ne vois pas tous ces lits ? Ou même les objets qui servent pour soigner ?

- Si... Dites, elle va s'en sortir ?

- Vu la gravité de sa blessure, il y a peu d'espoir qu'elle se réveille une jour.

- Je l'ai entendu tout à l'heure ! Même si elle ne disait pas un mot, elle avait réagi quand je lui ai demandé de se réveiller... »