Le nain de jardin oublié

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Rah je suis tellement bien sur ce navire. Je voudrais avoir le même, il a un bon armement, il est énorme et il navigue facilement. Les gens du gouvernement ont du beau matériel. Il sera miens héhé. Mais je ne dois pas rêver. Dans une dizaine de minutes on est de retour au QG.

J'observe l'océan sous le ciel d'un noir profond parsemé d'étoile scintillante. On est parti en fin de journée de cette contrée qui me glace le sang. On est vers la fin de la nuit je pense. Je regarde derrière moi pour apercevoir Listie qui dort à même le sol. Le nain quant à lui me fixe d'une telle ardeur. Cela me donne tellement envie de le zigouiller une bonne fois pour toutes. J'ai entendu ce qu'il a dit à mon égard quand il combattait la petite elfe. Je veux tuer cet homme horrible. En le fusillant du regard, il se détourne pour regarder à sa droite. Tant mieux.

Cependant, Listie s'est bien débrouillée face à lui. La petite se débrouille remarquablement bien avec ce qu'elle a sous la main. Elle va survivre longtemps ainsi.

Le Don Juan lui est dans une cabine. Je ne l'ai pas revu depuis qu'on a « consolé » Listie d'un mal inconnu. Peut-être à fond dans ses paperasses ?

Sans y repenser, je fixe l'horizon à l'arrière du navire. Je refuse d'être devant pour voir notre destination arriver progressivement. C'est stupide comme réaction mais bon.

Et la chose redoutée arrive. On est arrivé. Snif. Je quitte pas position pour amarrer le bateau. Je descends à la salle de contrôle et désactive le sortilège. Ce bateau est remarquable. Il s'amarre ensuite tout seul. Il me le faut absolument !

Je pars réveiller Listie qui dort à poing fermé. Elle dort tellement bien c'est stupéfiant. Perdant espoir, je décide de la porter sur mon dos. C'est à ce moment précis qu'elle daigne à ouvrir l'œil. Surprise, elle tente de partir. Ensuite elle s'excuse d'innombrable fois. Face à ce spectacle je fais des yeux ronds sans rien ajouter de plus. Reprenant ses esprits, elle me demande où est l'autre tâche. Je lui montre du doigt la cabine sans la quitter des yeux. Puis, elle va en direction de cette cabine pour prévenir le vampire qu'on est arrivé. Je ne la comprendrai jamais.

Sur cette pensée, on accoste tranquillement avec moi qui traîne des pieds. D'ailleurs, j'ignore toujours ce qu'il voulait me révéler le vampire. Surement une information non primordiale.

Malgré l'heure assez tardive, les deux n'arrêtent pas de jacasser à s'en donner mal à la gorge. Pour moi en tout cas. Ils parlent trop à mon goût et je me déconnecte de leur discussion. Je fixe le rivage qui s'éloigne au fil de mes pas, pour n'apparaître que des petites collines. Je redirige mon regard en face de moi. Les deux sont toujours en pleine conversation. Étrangement je me sens mal à l'aise, comme si je suis en trop. De toute façon je ne me sens à l'aise nulle part alors pourquoi chercher une explication ?

La nuit laisse place à l'aube. La lune laisse place au soleil. Un cycle sans fin. J'ai beau être un démon, je préfère le soleil à la lune. La nuit le danger est plus grand que le jour. C'est du moins mes ressentiments. Des oiseaux volent en direction de cet astre. Je souhaiterais voler comme eux. Naviguer est un rêve possible, mais voler moins. Je détourne rapidement mon regard, le soleil me brûlant les yeux. C'est vrai qu'avec des yeux rouges, le soleil est sans pitié. Je ne veux pas devenir aveugle.

Je m'aperçois que je suis seule au milieu de la plaine. Ils m'ont oublié ? Aussi comme je ne parle pas, ils ont dû croire que je les suivais toujours. La voie est libre si je veux m'enfuir et voler le navire. Mais pour raison quelconque j'hésite. Je reste planter là comme un abruti.

Je prends finalement la décision de voler le bateau. J'en ai marre d'être ici. Listie a l'air beaucoup plus épanouie dans Eel qu'avec moi. Cependant, une voix m'interpelle :

La reine des océans (Eldarya) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant