Le monde des humains

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Bruissement.

Je me réveille en sursautant avec un léger mal de tête. Où ai-je donc atterri ? Il y a beaucoup d'arbre, j'en déduis que je suis dans une forêt. Je ne me suis pas téléportée quelque part. Du moins, j'essaye de m'en convaincre et c'est loin d'être gagné.

Je me lève en tenant mon dos endolori. Cet endroit ne m'est étrangement pas familier. Ces champignons en forme de cercle presque parfait sont en réalité... les portails disparus depuis des lustres ?

Tout en me questionnant, je traverse cette forêt avec certains arbres qui me semblent inconnus. N'étant pas une grande experte en plante, je ne m'avance pas sur ma destination. En réalité, une peur me noue le ventre, celle de me trouver dans un endroit dangereux et dont je ne pourrais pas m'en sortir indemne.

Je finis au bout de longues minutes de marche, à me retrouver en face d'une longue ligne noire coupant la forêt en deux. Je regarde à gauche et à droite, mais rien ne se trouve sur cette ligne horizontale. Je me baisse pour toucher cette matière suspecte. Au toucher c'est froid et une odeur assez répugnante en émane. Le désavantage d'avoir un odorat légèrement développé on va dire. Je me redresse avant de traverser cette zone venant tout droit du chaos. Je ne suis pas dans ce monde maudit si ? Sinon, cela voudrait dire que c'est une route « goudronnée » si je ne me trompe pas.

Continuant à errer dans ces lieux, je termine par atteindre la lisière de la forêt. La lumière du soleil m'éblouit tout d'abord, pour qu'ensuite je sois effrayée par ce que j'observe. Une ville, mais non une comme sur Eldarya. Ici, les matériaux n'ont pas l'air naturel mais modifié. Cela s'étend à perte de vue et le plus improbable en hauteur. Je dois me rendre à l'évidence. Je suis chez nos ennemis jurés : les humains.

Je décide de retourner dans la forêt, là au moins je me sens un peu plus en sécurité. Si ne serait-ce qu'un humain me voit, il me tortura et me tuera. Dans les comptes, ils sont tellement décrits comme les plus grandes ordures que le monde n'a jamais porté qu'il vaut mieux les éviter le plus possible.

Comment vais-je me sortir de ce pétrin ? Cela m'apprendra à courir comme une folle contre un ennemi que je n'aurais sans doute pas battu. De toute manière, même avec ce genre d'événement fort désagréable, je ne retiens jamais la leçon. Je me demande comment va Listie avec cette histoire d'élue. Même si j'aurais été à ses côtés, je ne l'aurais pas aidé plus que cela. Je suis un démon et le resterait jusqu'à la fin de mes jours... si cet honneur m'est accordé.

Je finis ma marche proche du portail que j'insulte de tous les noms. Rien n'avancera avec cet acte, mais progressivement ma colère s'atténue. Il doit être dans ces lieux, la personne qui peut me redonner mes soi-disant souvenirs. D'ailleurs le nom de « Sal » m'intrigue. Je le trouve principalement affligeant. Si on aime un peu son enfant, on ne lui donne pas un nom pareil.

Comme dans un élan de désespoir, je saute dans le cercle de champignon en espérant que je rentre dans mon monde. Bien évidemment rien ne se passe, je reste bloquée ici.

Les insultes terminées, je m'adosse nonchalamment contre un arbre en fouissant ma tête dans mes bras. Je ne me suis jamais sentis aussi mal à l'aise.

En plein tourment, un bruit de pas se fait entendre. Je suis immédiatement en alerte, prête à me défendre face à toutes formes d'hostilités. Le bruissement des feuilles piétinées se rapproche de plus en plus. Mon petit couteau de poche que je sers rarement va surement m'aider. Je choisis de m'éloigner à reculons des possibles humains.

Malgré cette précaution, je me retrouve nez à nez avec deux êtres humains ? Au départ, ils ne remarquent pas ma présence. Cependant, à cause d'une maladresse de ma part qui consiste à tomber à cause d'une racine, ils se figent avant de regarder en ma direction. Pour ma part, je suis en panique totale, ignorant l'option la plus adéquate pour cette situation. Les humains qui sont vieux, viennent en ma direction tandis que je me relève d'un bond avec mon arme cachée derrière mon dos. La vieille semble surprise en me voyant, de même pour le vieillard. La femme est tassée portant de grosses lunettes mais qui a une certaine tenue par rapport à son corps tombant en miettes. Son compagnon est plus petit que sa compagne avec moins d'énergie à revendre et encore plus ridé qu'elle. Leurs habits par contre, jamais je ne pourrais les porter. Les humains manquent de goûts à la matière. La vieille me questionne avec une voix assez fluette :

La reine des océans (Eldarya) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant