Chapitre 8

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   Ce flash-back nocturne l’avait épuisé et elle sut au moment-même où elle franchissait la porte de sa paisible maison que ce serait un jour sans. La fatigue la rendait nerveuse et méfiante. Elle était comme une pile électrique trop chargée qui menaçait d’imploser au moindre heurt.

   L’agacement la gagna dès son arrivée sur le parking, quand elle vit Alban qui patientait un magazine à la main devant sa place habituelle. Même si elle le trouvait très gentil, elle commençait à se sentir oppressée par les attentions qu’il lui témoignait.

   A son grand soulagement elle aperçut Charles qui arrivait au même instant. Au moins n’aura-t-elle pas à rester seule avec « son admirateur », car elle devinait qu’il avait quelque chose à lui demander et elle n’était pas sûre de vouloir savoir de quoi il s’agissait.

   Charles lui ouvrit sa portière, un sourire communicatif aux lèvres. Elle s’adoucit aussitôt et le laissa l’entraîner vers leur ami commun. Elle dût malgré elle préciser devant lui l’heure et le jour qui convenait à Betsie pour le fameux repas et ignora son air désapprobateur.

   Le diner aurait lieu le vendredi soir à 19h. Elle donna à Charlie son adresse et son numéro de téléphone au cas où il y aurait un problème.

   Arrivés à son casier, ils se séparèrent ce qui eut pour conséquence immédiate un effet boomerang sur Elisabeth et sa mauvaise humeur revint la tourmenter de plein fouet.

   Concentrée sur le choix des bouquins qu’elle devait emporter, elle ne remarqua pas qu’Alban était revenu sur ses pas et se tenait derrière elle attendant qu’elle eut finit.

   En se retournant, elle fut tellement surprise de le voir qu’elle en lâcha les livres qu’elle tenait dans ses mains. La fureur la gagna instantanément.

- Bon sang Alban ! Tu m’as fichu la trouille ! S’écria-t-elle avec brusquerie, se penchant pour ramasser ses affaires.

   Le jeune homme la rejoignit immédiatement pour l’aider l’air déboussolé. Quand elle comprit que sa colère était disproportionnée, elle retrouva son calme peu à peu.

- Désolée j’ai mal dormi et je suis un peu sur les nerfs aujourd’hui, s’excusa-t-elle toujours sur ses gardes.

   Il sembla soulagé et retrouva sa bonne humeur s’adossant à un pilier, désinvolte. Elisabeth, impatiente d’en finir, lui demanda ce qu’il faisait là.

- Voilà je voulais te demander quelque chose d’un peu indiscret, commença-t-il embarrassé. J’ai besoin de savoir si Charles et toi, vous êtes ensemble, affirma-t-il avec aplomb.

   L’adolescente se renfrogna un peu plus mais lui répondit néanmoins que c’était privé.

- Je sais bien que tu penses que ce ne sont pas mes affaires mais bon voilà j’aimerais t’inviter à sortir. Rien que nous deux, tu vois… Mais si tu es déjà prise, je ne voudrais pas me fâcher avec un pote, s’expliqua-t-il sincère. Vous semblez proche tous les deux mais comme vous n’êtes pas « officiellement » en couple …

- Charles et moi on est seulement amis, admit Elisabeth même si cela lui fit mal de se l’entendre dire. Mais Alban, je ne pense pas que ce soit le bon moment pour ça. Ma vie est un peu compliquée pour l’instant et ton amitié m’est précieuse …

- D’accord j’ai compris, la coupa froidement le garçon. Ne t’inquiète pas, je n’insisterai pas.

   Elisabeth lut la peine sur le visage de son ami, qui ne tarda pas à lui tourner le dos pour s’éloigner aussi rapidement d’elle qu’il le pouvait.

A tire-d'aile (complet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant