Maintenant ~2

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S'IL VOUS PLAÎT, NE ZAPPEZ PAS LA NOTE DE FIN!!!! Bonne lecture :)

-Tous va bien Rebecca?

Je secoue la tête pour me sortir du nuage de souvenir qui m'envahissait.
-Oui oui... mentis-je en soufflant.
-Si tu as besoin d'aide tu m'appelles. Il y'a des magazines sur la table de chevets.
Je ne réponds rien et laisse mon  infirmière s'en aller.
Elle n'est pas sérieuse? je crache mentalement. Ai-je réellement besoin de voir des revues affichant des filles au corps fins et sublimes? Sans défauts? Qui ne font que me rappeler ma laideur?
J'ai toujours haï les publicités ou les trucs du genre. Elles nous montrent des clichés, des situations parfaites censées se rapprochés du quotidien des gens. En regardant rapidement, on peut trouver ca réaliste. Mais si on s'attarde, on voit qu'il y manque ce qui compose la vie réelle: les défauts. À quoi cela sert de toujours nous montrer ce qui est inaccessible? Un idéal qui ne sert qu'à nous dégoûter de ce qu'on est?

J'ai beau ne pas être debout, j'ai la tête qui tourne. Je clignés des yeux pour ne pas sombrer dans un sommeil dont le réveil sera forcément douloureux. Car la nuit, les problèmes s'éteignent comme des ampoules, et lorsque qu'ils se rallument le lendemain, leur lumière nous piquent douloureusement, encore plus vive que la veille.

Il faut que je focalise mon attention sur quelque chose. À contre cœur, je saisis un des magazines au hasard.
Mes yeux se posent alors sur une couverture affichant une plage paradisiaque. J'éprouve un pincement au cœur. À quand remonte la dernière fois que je suis allée à la mer? J'ai toujours adoré ça. Pas forcément pour me baigner, car je n'adore pas spécialement la piscine. Ce que j'aime, c'est simplement la vue de cette immensité d'eau à perte de vue. Ce que je fais tous le temps, c'est nager jusqu'à ce que n'ai plus pied et qu'il n'y ait plus personne. Ensuite, je m'allonge en faisant la planche et ferme les yeux. J'aime sentir la profondeur de l'eau sous mon corps. Sentir le mouvement des vagues sous moi. Toutes au mouvement réguliers,plus ou moins grosses...

Quand on y réfléchi, la vie c'est un peu un océan. On fait tout pour rester à la surface. Lorsqu'on coule, on a toujours l'impression de toucher le fond, mais à chaque fois celui-ci semble s'éloigner encore et encore, comme pour nous montrer que notre situation peut toujours empirer. Des fois, des perches apparaissent, et c'est à nous de les saisir.

Moi, est ce que je suis encore loin du fond? Je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c'est que je suis loin de la surface. Je n'ai plus qu'à attendre qu'une perche s'offre à moi. Mais y'en aura t'il une?

Et si oui, aurais-je encore la force de la saisir?

*

C'est aujourd'hui.

Aujourd'hui que ma thérapie va commencer.

J'ai tellement peur... Comment vais-je pouvoir avouer à ma famille et un thérapeute des choses que je n'arrive même pas à m'avouer à moi même?

Avant d'y aller, mon infirmière veut que je mange pour avoir la force de me lever. Je la vois arrivée, une pomme à la main. Je pâli intérieurement. Cette pomme, rouge... Je pense alors à la sorcière qui apporte sa pomme empoisonnée à Blanche-Neige. Je le vois, moi le poison, tous ces calories qui m'alourdissent.

-Allez Rebecca,mange au moins ça.

AU MOINS?! Ne se rend elle pas compte de ce que c'est pour moi? Rien que de voir ce fruit, j'ai envie de vomir... Il est tellement luisant que s'en est écoeurant...  Mais je n'ai pas le choix, je dois le manger. Je croque. Je mâche. Et là, c'est comme si mon estomac se réveillait après un long sommeil. La faim me sert comme un étau, jusqu'à me faire mal. Pas seulement mal au ventre mais aussi au coeur. Je sens ma maladie se faufiler pour me murmurer: Bravo Reb... Tu n'est même pas fichue de ne pas avoir faim... En même temps, quand on te voit, c'est normal... La graisse et la laideur ça se nourrit...

Ma lutte contre moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant