«Joyeux anniversaire mon chat!!! crie ma meilleure amie.
-Merci Cha, t'es la meilleure!
Sur la table de la cuisine est posée une petite boîte argentée fermée par un joli nœud papillon. Cette année, mon amie n'a pas fait les choses à moitié.
-Eh ben vas-y, ouvre-le! Qu'est-ce que t'attends? s'impatiente-t-elle.
Je défait délicatement le nœud et ouvre la boîte. Dedans, une magnifique gourmette en argent assortie à la boîte brille de milles feux. D'un côté il est écrit "Mélanie" en italique, et de l'autre, "Charlène". Désormais, nous avons la même. Sa mère lui avait offert la sienne il y a deux ans pour son anniversaire, avec les prénoms inversés.
-Il est parfait!
-T'es contente ? s'écrit Charlène en souriant à pleine dents.
-Évidemment !
C'est de loin le plus beau cadeau qu'elle m'ait jamais offert. Je m'amuse à contempler ce bijou qui désormais repose à mon poignet. Je la sert fort dans mes bras et dépose un bisou sur sa joue.
-Ça m'a fait plaisir que tu sois là aujourd'hui, avec nous pour manger le gâteau!
-Tu fais presque partie de la famille maintenant, plaisante ma mère qui essaye de blaguer.
-Merci, c'est vraiment gentil ! répond tout de même mon amie plutôt gênée.»Cette année, j'ai décidé de ne pas faire de fête. Mais la tradition a voulu que Charlène passe à la maison pour ouvrir les cadeaux et manger le gâteau.
De ma sœur, j'ai eu un cadeau assez original, et plutôt bien choisi en l'occurance puisqu'il s'agit des deux premiers tomes de Dragon Ball! Je n'ose pas vous dire à quel point je suis heureuse et j'ai envie de sauter au plafond. Mon petit frère, lui, ne m'a rien offert puisque, je cite: "tu ne m'as rien offert l'année dernière". En même temps, qui aurait envie de lui acheter un cadeau ? Et puis j'en ai marre d'aller à Joué-Club pour acheter des lego ninjago, ou des petits dinosaures, tout cela pour qu'à la caisse on me demande: " Mais dites-moi, vous n'êtes pas un peu grande pour ce genre de choses ?", ce à quoi j'ai envie de répondre "Tiens, c'est ton cerveau, tu l'as laissé tombé par terre, abruti!".
Voilà qui explique pourquoi il ne m'a pas offert de cadeau. Peut-être que lui aussi avait honte de m'acheter du vernis ou un crayon à sourcil? J'imagine bien ce que ça donnerait si c'était le même vendeur qu'à Joué Club:
«Je voudrais un vernis et un mascara s'il-vous-plaît!
-Mais dites-moi jeune homme, vous ne seriez pas un peu gay pour acheter ce genre de chose ?»
Ça y est, je vois d'où vient le problème. C'est à cause de ce crétin de vendeur. J'irais le voir à Noël, au moment d'acheter les cadeaux pour la famille. Et s'il me fait ne serait-ce qu'une réflexion sur ce que j'achète, je lui fais avaler ses chaussures.
Quoi qu'il en soit j'ai aussi eu de l'argent de la part de mon père, un parfum et un autre bracelet en argent de ma mère. Donc je suis refaite.
«Bon allez, je ne vais pas traîner trop longtemps chez vous non plus, je ne voudrais pas déranger ! s'excuse Charlène en rangeant ses affaires.
-Tu t'en vas ? demande ma mère.
-C'est d'accord, je dis.
-On se voit demain ?
-Oui t'inquiète.
-Okay, alors à demain ma grande !
Ça y est, elle va m'appeler ma grande maintenant que j'ai dix-sept ans.
-Bisous Cha, rentre bien ! je dis une fois arrivée devant le portail rose de ma maison.
-Ça marche !»La nuit même,
"Tic tic"
Petit à petit, j'émerge doucement du sommeil... Je regarde ma montre posée sur mon bureau. Elle affiche une heure du matin. Qu'est-ce qui a bien pu me réveiller à une heure pareille ?
"Tic tic"
Encore ce bruit ?
Je perçois un bruit comme si quelqu'un jetait des cailloux à ma fenêtre. Je n'ai pas envie d'aller voir, de peur de découvrir ce que cela pourrait être, mais ce bruit m'intrigue, je décide donc de me lever. Mon premier réflexe est de trouver une arme, quelque chose pour me défendre en cas de danger. J'apercois le kunaï qui traîne sur mon bureau et je m'en empare. J'attrape ensuite la poignée de la fenêtre et la tourne délicatement pour ne pas faire bruit.
«Qui est là ? je demande.
Pas de réponse.
-Qui est là ? je répète ma question. Je vous ai entendu!
-Mélanie! C'est moi, ouvre ! dit une voix qui m'est familière.
-Hugo? C'est toi ?
-Oui, c'est moi ! Ouvre maintenant !
Cette fois-ci, j'ouvre la fenêtre en grand et j'écarte les volets.
-Mais qu'est-ce que tu fiches ici ??
-Chuuuut, tais-toi! Tu vas réveiller ta famille si tu continue à faire du bruit !
-Mais..
-Suis-moi!
-Quoi ?
-Viens avec moi! poursuit Hugo.
Même dans l'obscurité, j'arrive à remarquer ses vêtements. Étrangement, il est habillé tout en noir. Ça ne lui ressemble pas.
-Mais tu vas me dire où on va à la fin ? je m'impatiente.
-Il faut me faire confiance, Mélanie. Viens avec moi !
-Non, je ne peux pas faire ça, Hugo. D'abord je veux des explications ! Pourquoi viens-tu me réveiller en pleine nuit et où m'emmènes-tu ?
-Tu sauras tout ça si tu viens avec moi, mais tu as aussi le droit de refuser. Je comprendrais parfaitement.
Bon, je n'ai pas le choix. Si je veux savoir, je vais devoir lui faire confiance.
-C'est bon, je viens.
-J'étais sûr que tu dirais oui. Mais tu dois me promettre que tu feras tout ce que je te dirais, okay ?
Pardon?? Alors non seulement il s'introduit chez moi en pleine nuit et me kidnappe, mais en plus il faudrait que je lui obéisse comme son chien ?
-Tiens, commence par enfiler ça.
Il sort une poche plastique style sac poubelle de son Eastpak gris.
-Qu'est-ce que c'est ? je demande en prenant la poche.
-Ça s'appelle des vêtements. Je pensais que tu en avais déjà vu.
-Très drôle.
Je sors les affaires qu'il a prises pour notre première "escapade nocturne".
Dedans, une petite robe noire serrée à la taille puis évasée, une paire de collant noire, une veste en cuir noire et des bottines noires.
-C'est une blague pas vrai ?
-Non, pourquoi ça a l'air d'en être une ?
-Tu sais, Halloween n'est que dans quatre mois.
-Ce n'est pas pour ça. Habilles toi, on a pas de temps à perdre.
Je prends les affaires qu'il me donne et le regarde dans le blanc des yeux.
-Et si tu allais faire un tour ? je propose à mon tour.
-Oh! Oui, pardon, dit-il soudain gêné.»
Je baisse la luminosité de ma chambre afin qu'il ne me voit pas, au cas où l'envie lui prendrait de se retourner.
J'enfile la robe noire très sexy qui est pile à ma taille. Je dois dire qu'elle est tout à fait à mon goût ! Même si le décolleté n'est pas extravagant, les hanches, elles, sont dénudées, laissant voir le creux que j'ai au niveau de la taille. Les collants sont noirs, opaques, comme s'il avait voulu que rien ne les déchire. La veste est stylée, et je dois admettre qu'il a plutôt bon goût. Je ne sais pas où il a trouvé tout cela, mais ce qui est sûr c'est que quelqu'un d'autre est dans le coup. Bizaremment, il me semble avoir déjà vu ces bottines quelque part.