Chapitre 2

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- On va jouer à un jeu, tous les deux. Je vais te poser quelques questions et si tu me réponds correctement, il ne t'arrivera rien.

Il se releva d'un mouvement agile et s'éloigna de moi pour demander quelque chose à l'un de ses acolytes. Il attrapa une petite mallette et l'ouvrit devant moi, me révélant son contenu.

Mon cœur manqua un battement lorsque j'y jetai un œil. Un scalpel, une paire de ciseaux et des lames de rasoir étaient interposés à l'intérieur. Je crois que je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie. Ces gens étaient des malades mentaux.

Il me saisit par les cheveux et me fit asseoir sur une chaise que je n'avais pas repérée lors de ma rapide inspection des lieux. Il m'attacha avec une corde qui m'entailla immédiatement les poignets. Il fit de même pour mes pieds puis se saisit du scalpel.

- Pour qui travailles-tu? me lança-t-il.

Si il croyait que j'allais répondre, c'était peine perdue. Jamais je ne les trahirai, même au prix de ma propre vie. Ils comptaient bien trop pour moi.

Comme je ne répondai pas, il soupira et passa doucement la lame sur ma joue. Un liquide chaud coula jusqu'à la comissure de mes lèvres. Malgré mes quelques effors pour l'en empêcher, le goût métalique pénétra dans ma bouche et je frissonai de dégout.

- Je te le redemande, pour qui travailles-tu?

Cela ne faisait que quelques secondes que nous avions commencés, et pourtant, je le sentais déjà à bout de sa patience. Je restai muette et il serra les poings.

- Tu n'es pas très locace, j'ai l'impression. Dommage.

Il se tourna vers les hommes restés près de la porte et, arrivé à leur hauteur, leur murmura quelque chose à l'oreille. Le plus maigre me fit un sourire terrifiant, tandis que le jeune se contentait de me fixer d'un air mauvais.

Mon coeur tambourinait dans ma poitrine et je n'osai pas faire un geste, de peur qu'il revienne vers moi.

Il se mit à faire les cent pas autour de ma chaise. Il n'adressait la parole à personne, comme si il réfléchissait à un moyen encore plus douloureux pour me faire parler. Les deux hommes restaient en retrait près de la porte sans me jeter un seul regard. L'un avait l'air de s'ennuyer ferme tandis que l'autre semblait très tendu. Il serrait les mâchoires et se passai fréquemment une main dans les cheveux.

Je fus prise par surprise lorsque mon tortionnaire s'arrêta d'un coup de marcher et m'encercla le cou à l'aide de sa main droite.

- Tu as intérêt à parler, ma jolie, car sinon je te réserverai un sort pire que la mort.

Il chuchota ces mots en resserant son bras autour de ma gorge. Bientôt, l'air se coinça dans ma gorge et je ne pus plus respirer. Ma vision se brouilla rapidement et je commençai sérieusement à paniquer. Lorsque je sentis que ma tête commençait à devenir trop lourde pour que j'arrive à la laisser droite - enfin droite au maximum que je le pouvais avec un bras qui me compressait la gorge - l'un des hommes près de la porte lança, d'une voix à peine audible.

- Stop! Si vous continuez comme ça, vous allez la tuer et elle ne pourra nous fournir aucune réponse.

L'homme qui me tenait laissa encore son bras quelques secondes autour de ma gorge, sans doute pour faire durer le suspense, puis il me relâcha doucement.

J'attrappai de grandes goulées d'air et toussai comme je ne l'avais jamais fais. Ma gorge me brûlait horriblement et je ne me rappelai pas avoir jamais été aussi heureuse de pouvoir respirer.

- Tu ne perds rien pour attendre, salope, me lança-t-il avant de reculer et de sortir de la pièce en emportant les autres dans son sillage.

Avant de sortir, l'un d'eux me détacha et en levant la tête, j'aperçus rapidemet des cheveux bruns attachés en queue de cheval sortir de la pièce. Il ferma la porte à clé sans m'adresser un mot.

Je rampai vers ce que je pouvais appeler désormais "mon lit". Je grimpai tant bien que mal, et m'allongeai quelques instants afin de récupérer. Je fermai les yeux et me demandai ce que faisait Luc et Carl, mes deux coéquipiers. Avaient-ils remarqués que ma puce n'était plus fonctionnelle? Avaient-ils alerter la direction générale de ma disparition? Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais retenu prisonnière ici, mais Luc et Carl savaient que si tout s'était passé comme prévu, j'aurais dû revenir avant le levé du jour. Or j'étais persuadée que ça faisait un moment déjà qu'ils me gardaient ici.

Je ne savais pas exactement combien de temps je restai là, à réfléchir, à tenter de m'enfuir quelques temps de cette horrible endroit. Je dû m'endormir car, lorsque j'émergeai enfin, un plateau avait été déposé près de la porte. Je descendai du lit et tenté de tenir sur mes jambes. Je réussis à faire quelques pas mais le manque de sommeil, de nourriture, et d'eau commençait à sérieusement se faire sentir. Je m'effondrai sur le sol glacé. Comme j'avais toujours aussi mal au poignet, je ne parvins pas à avancer à quatre pattes. Par conséquent, je m'abaissai à ramper comme une vulgaire loque humaine.

Lorsque j'atteignis le plateau, je fus surprise d'y trouver de l'eau et de la nourriture. Bien sûr, ce n'était pas un festin mais je m'en contenterai. Je m'assis en tailleur près du plateau et en soulevant mon verre, je remarquai un morceau de papier plié en quatre. Je m'en saisis et ce que j'y lu me mis dans une colère noire:

Anna, sachez que nous n'abandonnerons pas. Nous sommes près à vous tuer, vous et vos amis, afin d'obtenir ce que nous cherchons. Prenez des forces grâce à ce repas Melle Drecquet, vous en aurez besoin.

Qu'ils aillent au diable! Jamais je ne trahirai les personnes pour qui je travaille. Je considère la plupart d'entre eux comme mes amis, certains - comme Luc et Carl - comme ma famille.

Malgré tout, j'avais peur de ce que je pourrais faire sous la torture. Beaucoup de criminels que nous avions attrapé nous avaient avoué l'identité de leurs complices, et tout ce que nous voulions savoir. Même si j'étais certaine aujourd'hui de ne jamais flancher, qui sait ce que je pourrai faire lorsqu'ils me feront souffrir le martyre?

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Hey! Voilà le chapitre 2 ! J'espère qu'il vous a plu ^^. Pouvez-vous mettre un petit commentaire pour me dire ce que vous en avez pensé, ça me ferait vraiment plaisir car je débute seulement... N'hésitez pas à voter également. Gros bisous et merci beaucoup de lire ma fiction.

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