Chapitre 9

2K 118 3
                                    

Je le fixai un instant, incertaine.

- Je ne comprends pas très bien. Pourquoi voulez-vous arrêtez l'AGC ? Elle n'a rien fait de mal. Au contraire, elle traque les criminels et les met hors d'état de nuire. Je ne vois pas ce qu'il y a de mal.

- Melle Drecquet, vous avez peut-être longtemps fait parti de cette agence, mais il y a beaucoup de choses que vous ignorez à son sujet. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais ils ont commis beaucoup trop de fautes pour que nous les laissions continuer.

Je restai silencieuse. C'était absurde. Pendant près de dix ans, j'avais travaillé pour eux, et il ne m'avait jamais rien demander de faire qui aurait put motiver une organisation d'aller se battre contre eux.

- Si nous vous avons amenés ici, c'est parce que nous avons besoin de vous pour que vous nous fassiez un plan détaillé des lieux. Êtes-vous prête à nous aider, Anna ?

- Monsieur, je ne peux pas faire ça. Je ne veux pas dire que vous me mentez, mais je ne peux pas croire ce que vous me dîtes. J'ai confiance en eux.

- Je comprends, mais sachez que la mission aura lieu, avec ou sans votre aide. Mais si vous ne nous rejoignez pas, il y aura un nombre considérable de mort, des deux côtés.

J'avais l'impression qu'il se préparait à partir en guerre. C'était peut-être le cas, d'ailleurs. Je savais que l'AGC avait un arsenal complet d'arme à feu et de canon, au cas où des criminels s'échapperaient où tenteraient de rentrer.

- Je suis désolé, monsieur Senate.

Il hocha la tête, et ne cacha pas sa déception.

- Très bien, je respecte votre choix. Mais si vous changiez d'avis, tenez moins au courant.

- Ça n'arrivera pas.

Il hocha à nouveau la tête et sorti.

Quelques minutes plus tard, Ellie revint dans ma chambre, un plateau repas à la main.

- J'ai encore quelques petites choses à régler, mais tu devrais pouvoir sortir dans le courant de l'après-midi, m'indiqua-t-elle en plaçant le repas sur mes genoux et en relevant mon lit pour que je puisse m'asseoir.

Elle vérifia la machine à laquelle était relié mon bras puis sortit en m'adressant un dernier sourire.

Ce qui était sur mon plateau repas avait l'air bien meilleur que ce que j'avais mangé ces deux dernières semaines. Je crois que c'était des lasagnes. J'en eus presque les larmes aux yeux.

Après avoir mangé, je décidai de feuilleter les magasines qui étaient posés sur ma table de nuit jusqu'à ce que je puisse sortir.

Deux heures plus tard, Ellie et Loren entrèrent dans ma chambre. Elle me fit signer quelques papier puis m'enleva la transfusion du bras. Elle récupéra mon plateau puis sorti. Loren m'aida à me lever et me passa des affaires propres.

- Ce sont celles de ma sœur. Je ne sais pas si ça t'iras, elle est plus grande que toi.

Je le remerciai et saisit ce qu'il me tendit. Il y avait une robe bleue clair et des chaussures ouvertes. Je me dépêchai de les enfiler puis fit signe à Loren qu'il pouvait se retourner.

Je pris quelques instants pour l'observer. Ses longs cheveux bruns étaient, comme toujours, tirés en arrière. Son tee-shirt noir laissait deviner sa musculature impressionnante. Quant à ses yeux foncés, ils nous empêchaient de déchiffrer ses pensées.

Lorsqu'il se rendit compte que je l'observai, il se racla la gorge et me lança:

- Je vais te montrer ta chambre.

Je hochai la tête et le suivis. Nous traversâmes de longs couloirs, ce qui me rappela l'endroit où j'avais été enfermé. Heureusement, ici les murs étaient d'un blanc immaculé et le sol était recouverte d'une épaisse moquette bleu nuit.

Au fur et à mesure que nous nous éloignions de l'aile médicale, des voix nous parvenaient, de plus en plus fortes. Nous pénétrâmes bientôt dans une gigantesque pièce où de nombreuses personnes étaient assises autour des tables qui constituaient le seul mobilier - hormis les chaises - de cette pièce.

- Voici le réfectoire, me dit Loren en me poussant pour que je rentre.

Lorsque nous passâmes au milieu des tables, les conversations se firent moins nombreuses et tous les regards convergèrent vers moi. J'aurai voulu rentrer sous terre. Je détestai être au centre de l'attention.

Loren et moi nous dirigeâmes vers une table où deux femmes étaient assises et discutaient doucement entre elles. Elle ne semblait pas porter beaucoup d'intérêt à notre arrivée. Lorsque Loren s'assit à leurs côtés, elles levèrent les yeux et leurs visages se barrèrent d'immenses sourires.

Lorsqu'elle m'aperçurent, elles parurent surprises mais ne perdirent pas leurs sourires pour autant.

- Je te présente ma sœur Cora et ma tante Maggie.

Sa sœur avait le même regard sombre que lui. Sa tante, elle, ne lui ressemblait en rien, sauf peut-être avec ses cheveux noirs corbeaux attachés en tresse.

- Salut, me lancèrent-elles en me faisant un petit signe de la main.

Je leur souris et Loren leur lança:

- Je vais lui montrer sa chambre. On vous rejoindra pour le dîner.

Elles acquiescèrent et me saluèrent de la main avant de retourner à leur conversation. Loren se leva et je fis de même. Il m'indiqua de le suivre à l'extérieur du réfectoire.

- Essaye de te souvenir du chemin à partir de là. Ce n'est pas très compliqué mais je ne pourrai pas t'accompagner à chaque fois.

Au fur et à mesure que nous avancions, je perdis le fil des couloirs que nous avions empruntés.

- Je suis complétement perdue, soupirai-je en m'engageant dans un énième couloir.

- Tu t'y feras vite, rétorqua Loren en s'arrêtant devant une porte.

- Je ne vais pas rester là très longtemps, tu sais. Juste le temps que j'aille mieux.

Il arrêta net son mouvement, et se tourna doucement vers moi.

- Tu veux dire que... Tu n'as pas l'intention de nous aider ?

- Tu sais très bien que je ne peux pas. Je vous suis très reconnaissante de m'avoir aidée et soignée, mais j'ai des gens qui m'attendent là-bas. C'est ma famille.

Il poussa un soupir agacé et me lança d'un ton acerbe:

- Jusqu'à preuve du contraire, ta famille n'a pas vraiment cherché à te venir en aide. Par contre nous, nous l'avons fait. Et tu devrais être plus reconnaissante que ça. Il y a des centaines de gens qui compte sur ses plans, par conséquent sur toi, pour pouvoir remporter cette bataille. Il ne s'agit pas de toi, et de ce que tu penses qui est bien pour toi. Il y a des femmes et des enfants qui espèrent que leurs pères, leurs maris, leurs frères reviennent vivants. Penses-y.

Je secouai la tête, pourquoi ne comprenait-il pas ?

- Je suis désolée, mais je ne changerai pas d'avis.

Loren me lança un regard furieux et me lança avant de tourner les talons:

- Tu ne bouges pas de ta chambre. Je viendrai te chercher pour dîner.

PrisonnièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant