Chapitre 5

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- Luc ? lui répondis-je en priant pour que ce ne soit pas le cas.

Je m'approchai de lui et me saisis de l'un de ses bras.

- Luc, qu'est-ce que tu fais ici ? Où est Carl ? Il est avec toi ?

Il soupira avant de me lancer:

- Il n'est pas là. J'ai été attaqué avant qu'il arrive.

Sa voix était si faible que j'avais du mal à l'entendre distinctement.

- Depuis combien de temps es-tu ici ?

Il haussa les épaules, ce qui lui valu une grimace de douleur. J'espérais qu'ils ne lui avaient rien fait de grave. Je n'arrivais pas à distinguer clairement son visage, mais si il avait du mal à remuer les épaules, ça ne devait pas être beau à voir sur le reste du corps.

- Qu'est ce qui s'est passé?

- Lorsque Carl et moi avons remarqué que ta puce ne fonctionnait plus, nous avons retracé ton trajet jusqu'à l'endroit où tu l'avais perdu. Nous avons prévenu la direction générale de ta disparition, mais comme ils n'avaient pas l'air de vouloir prendre les choses en main, nous avons décider de partir à ta recherche. Il était convenu que Carl et moi nous retrouvions près de la gare routière mais ils m'ont attrapé avant qu'il arrive. Je n'en sais pas plus. Mais je suis sûr que l'AGC va envoyer une équipe nous chercher. Après tout, ils ont désormais deux agents qui ont disparus.

Je soupirai. J'espérais qu'ils feraient vite. Cela faisait pratiquement deux semaines que j'étais retenue ici et personne à part Luc et Carl n'avait même lever le petit doigt pour venir m'aider.

Je repensai à ce que Sam m'avait dit quelques jours plus tôt. Qu'ils se fichaient de moi et que je n'étais qu'un pion. Le discours de Luc ne m'aidait pas forcement à lui donner tort.

- Ça fait combien de temps que vous avez remarqué ma disparition?

- 10 jours. Peut-être plus. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici.

C'était à peu près ce que Sam m'avait dit.

Je n'osai pas lui demander ce qu'ils lui avaient fais. Peut-être que j'aurai dû. Je n'en savais rien.

Au moment où j'ouvrais la bouche, la porte derrière moi s'ouvrit et je fis volt-face. Sam entra, suivi - comme toujours - de Loren.

- Je vois que vous vous connaissez. Comme c'est touchant. J'espère qu'aujourd'hui, vous serez plus disposée à nous révéler ce que nous voulons savoir, melle Drecquet. Sinon votre ami pourrait beaucoup vous en vouloir.

- Espèce de ...

- Pas de grossièreté, Anna. Ce n'est pas très jolie dans la bouche d'une si belle jeune fille.

- Allez au diable.

Il éclata de rire et Loren se contenta de fixer Luc avec mépris. Comment osait-il me menacer de la sorte? Et menacer Luc par la même occasion. Je ne savais plus quoi penser. Devais-je laisser Luc se faire torturer et peut-être même tuer dans le seul but de sauver des gens qui n'en aurez jamais fait autant pour moi ?

Je me demandai ce que faisait Carl en ce moment. Ça avait toujours été le plus téméraire de nous trois. J'espérais qu'il n'allait pas faire une bêtise dans l'espoir de nous sauver.

Je priai pour que Luc ait raison et qu'ils allaient vraiment venir nous chercher.

- Maintenant, vous allez nous dire où se trouvent vos quartiers généraux.

Je gardai le silence et Sam hocha les épaules. Loren s'approcha de Luc et lui décocha un coup dans la mâchoire. La tête de mon ami parti en arrière et je poussai un cri qui resta bloqué dans ma gorge.

- Réponds-moi et ton ami s'en sortira sans cicatrice.

Je ne lui répondis toujours pas, aussi Loren lui décocha un nouveau coup. Un craquement sec se fit entendre et Luc étouffa un cri.

- Où sont-ils ?

- Je vous en supplie, arrêtez.

Mon murmure fit ricaner Sam et il fit un signe à Loren qui décocha un nouveau coup dans l'estomac de Luc.

Je tentai de m'approcher de lui, mais Sam me projeta contre le mur d'en face. Ma tête le heurta violemment et ma vision se brouilla.

- Pour la dernière fois, où sont-ils ?

Je lui décochai un regard noir et il soupira.

- Très bien, tu l'auras voulu.

Il fit un signe à Loren et ce dernier décocha un coup si fort dans l'estomac de Luc qu'il perdit instantanément connaissance.

Une larme coula sur ma joue et je l'essuyai dun geste rageux.

- Loren, peux-tu raccompagner melle Drecquet à sa cellule. Je me charge de ce monsieur.

Loren hocha la tête et s'approcha de moi. Il tenta de se saisir de mon bras, mais je me dégageai vivement et sortis de la salle sans son aide. Je commençai à marcher à travers le couloir, au hasard. Loren me rattrapa bien vite et se mit en plein milieu du couloir, juste devant moi.

- Ecoute-moi bien, commença-t-il. Je ne vais pas te courir après comme ça pendant longtemps. Donc soit tu me suis et je ne te touche pas, soit tu n'en fais qu'à ta tête et on risque d'avoir un problème. C'est toi qui vois.

Sur ce, il tourna les talons et se mit à avancer dans l'autre sens. Je restai sur place, lui montrant que je n'étais pas vraiment prête à lui rendre la tâche facile. Après tout, il venait de tabasser mon ami juste sous mes yeux.

Lorsqu'il se rendit compte que je ne le suivais pas, il revint sur ses pas et feignis de m'attraper le bras. Je me dégageai et lui lançai:

- C'est bon, je vais marcher. Ne me touches pas.

Avec le peu de dignité qu'il me restait, je le dépassai et pris la direction qu'il avait prit. Je le sentis marcher derrière moi, calquant sa vitesse sur la mienne. Je fis exprès de marcher d'une démarche lente, afin de l'énerver. Je n'eus pas à attendre bien longtemps, visiblement la patience n'était pas son point fort. Il me dépassa et se mit à marcher devant moi, m'attendant à chaque intersection.

Lorsqu'enfin il s'arrêta devant une porte, je ne reconnus pas la porte de ma cellule. Il me fit entrer dans une salle légèrement plus grande que ma cellule et plus meublée. Elle comportait un lit, une chaise et des toilettes.

- Ton ancienne cellule est occupée par ton ami désormais. Tu vas rester ici en attendant.

Il sortit de la pièce mais juste avant de refermer la porte, il me lança d'une voix quasiment inaudible que je crus avoir halluciner:

- Ne leurs dis rien.

PrisonnièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant