Cartons.

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Prenons un court temps pour exposer les faits.
J'étais actuellement dans le salon de mon appartement, enfin, notre appartement qui ressemblait d'avantage à une immense décharge qu'à un séjour.
Il y avait les cartons recouvraient le sol, si bien que l'on ne parvenait même plus à apercevoir ne serait-ce qu'un infime éclat de parquet.

Mes problèmes financiers m'empêchaient de vivre ici seule.
Je me voyais donc forcée d'inviter quelqu'un d'autre à venir partager avec moi les parties communes de ce logement.
Il se trouvait que ce "quelqu'un" fut un jeune homme qui ne manquait pas de billet dans ses poches et qui n'avait jamais réellement connu la misère ainsi que les pâtes natures à chaque repas.

Park JiMin, 20 ans avait décidé de quitter la maison familiale parce qu'elle était, d'après lui, bien trop éloignée du centre ville.
Il est logique que pour dépenser tout son argent, c'est toujours mieux d'avoir quelques boutiques dans les environs, encore faut il avoir de quoi faire du shopping...

Il était vrai que mon chez moi était bien placé. En plein centre ville de Séoul, ville active et à la pointe des nouvelles technologies et de l'innovation.
Je le tenais de ma mère qui elle même y habitait pendant ses études.
Cet endroit avait forcément une très grande valeur à mes yeux, tout comme à ceux de ma génitrice qui y avait longuement habité.

Malheureusement, mon salaire de misère ne pouvait pas supporter tout cela et mon compte en banque voyait rouge à la fin de chaque mois.
Je m'enfonçais peu à peu dans les dettes multiples et les factures impayées.

C'était soit le coloc, soit je devais faire de grosses restrictions alimentaires.
Seulement, la tentation était bien trop forte à chaque fois que je passais dans le rayons gâteaux et chocolats du supermarché et je finissait toujours par me jeter sur la première sucrerie disponible.

«YuNa tu pourrais m'aider au moins !

_Toujours à te plaindre ! J'arrive.»

Je soupirai grand un coup et tirai mes fesses qui semblaient être aimantées au canapé. Il faudrait en passant explorer ce phénomène scientifique incroyable, le fait que mon derrière soit toujours attiré par les surfaces moelleuses et confortables.

Jimin, qui n'arrêtait pas de faire des allers retours, sortir de sa chambre et prit un de ses cartons.

«Je fais quoi ?

_Prends ça et pose le dans le couloir.»

Il avait tellement d'affaires, je lui en aurais bien piquées quelques unes.
Son dressing devaient être plus grand que le mien !

«"Fragile, ne pas toucher"

_C'est pour éloigner les filles bourrines dans ton genre.

_Je suis délicate !»

Il me fixa, haussa ses sourcils et se moquait ouvertement de moi.

«C'est pour cela que la cafetière ne marche plus.

_Comment tu sa- C'est pas ma faute !

_Je saurai que tu n'es pas matinale.»

Effectivement, il n'avait pas totalement tord, j'avais tendance à faire légèrement peur le matin.

Après un long moment le séjour fut débarrassé et JiMin avait terminé de ranger rapidement ses affaires dans la partie de l'appartement qui lui revenait.
Il avait plus de paires de chaussures que moi, et je maudissais le fait de ne pas faire la même pointure que lui.

On avait allumé la télé et commandé des pizzas, l'aliment principal de mon alimentation.

J'étais en pyjama, un long t-shirt tâché de pâte à tartiner et de peinture qui n'était jamais partie au lavage.

J'avais décidé de ne pas bouleverser mes habitudes et même si je l'avais voulu, j'en aurais été incapable.
Alors il se pourrait fortement qu'un jour je me balade complètement nue en oubliant que mon colocataire est présent.

Pour l'instant JiMin allait dormir sur le canapé faute d'avoir un lit. Ses meubles n'était pas encore montés, et l'accès à sa chambre équivalait à un parcours du combattant semé d'embûches.

«Bon bonne nuit JiMin ! À demain.

_A demain YuNa.»

Je partis me glisser dans mon lit et m'endormis paisiblement, entendant parfois des ronflements qui provenaient du salon.
C'était la toute première fois que je vivais avec quelqu'un qui ne faisait pas parti de ma famille, c'était plutôt étrange.

Colocation •° ʝιмιи Où les histoires vivent. Découvrez maintenant