Chapitre 2

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Pendant un instant, j'ai cru qu'Artémis m'avait téléporté avec elle. Mais je sentais le souffle du vent sur mon visage, et le monde passait du noir total au tourbillon de couleurs. C'était juste un déplacement à grande vitesse, un peu comme si j'avais pris un avion, mais qu'au lieu d'être confortablement installé dans un siège je sois assis sur l'une des ailes, à prendre le vent de plein fouet. Et ça, je peux vous dire que ça fait mal. J'avais froid, mes dents claquaient. La seule source de chaleur provenait de la main de la déesse qui tenait toujours la mienne. J'imagine que son corps d'immortelle ne craignait pas le froid ni le vent, mais moi j'étais un simple humain. Et j'ai commencé à douter, et si je mourrais avant d'arriver au bout du voyage ? On était parti depuis quelques minutes à peine et je n'en pouvais déjà plus. Je n'osais pas me coller à elle pour me réchauffer, imaginez que ça ne lui plaise pas et qu'elle me lâche ? Une grande chute avec un arrêt brutal sur un sol dur. Une situation aussi enviable que de se faire écraser par une poutre. J'ai tenu le coup jusqu'à qu'Artémis commence à ralentir, et là j'ai pu discerner le paysage autour de moi. J'étais au dessus d'une grande forêt enneigée, ça ressemblait à un paysage de montagne alors que j'étais en plein centre ville quelques minutes auparavant. Il neigeait, les seules couleurs visibles étaient du marron et du blanc à perte de vue, il arrivait même que la neige recouvre entièrement les sapins, ce qui laissait croire que l'on passait au dessus d'une clairière. Le paysage était beau, mais après avoir subi la morsure du vent puis celle de la neige, mon corps commençait à craquer. C'est à ce moment que j'ai aperçu la fumée un peu plus loin.

- Nous sommes arrivés, dit Artémis.

- Où sommes nous ? Dans les Alpes ?

Elle se retourna pour me faire un sourire.

- Non, fit-elle amusée, nous sommes dans l'Himalaya.

Attendez. J'ai fais un voyage dans les airs de dix minutes, quinze tout au plus. Et elle me disait qu'on avait parcouru plusieurs milliers de kilomètres ? Et après on s'étonne que le vent m'ait fait mal, Artémis devait me balader à une vitesse proche de 1000 kilomètres par minute. C'était un miracle que je sois encore entier. On s'est posé à une centaine de mètres du campement des chasseresses pour finir le voyage à pied, et là je me suis rendu compte que j'étais mal. Je sortais d'un environnement où il faisait 30°C, j'avais mon short, ma casquette et mes sandales, et je me retrouvais dans 15 centimètres de neige. Comment dire... J'avais pas une tenue très adaptée pour survivre. Artémis l'a remarqué, et encore une fois j'ai cru voir cette esquisse de sourire qui me faisait penser qu'elle se moquait de moi.

- Des vêtements t'attendent au campement, j'ai prévenu ma lieutenante que j'amenais une nouvelle recrue.

- Elle sait qui je suis ?

- Je lui ai donné ta taille pour les vêtements, je suppose qu'elle s'attend à voir une fille un peu plus grande que les autres, dit elle en souriant.

Je n'étais pourtant pas si grand que ça, 1m80 pour 73 kg, j'avais une constitution normale. Et puis je me suis souvenu que les filles étaient généralement plus minces et plus petites. Et j'ai commencé à appréhender ma rencontre avec cette lieutenante.

- Je serais avec toi, tu n'as pas à craindre sa réaction, dit Artémis comme si elle avait lu dans mes pensées.

- Vous avez dit vous-même que j'étais le premier homme à vous rejoindre, j'imagine que les chasseresses ne seront pas très accueillantes.

- Et bien c'est ce que nous allons vérifier, dit-elle en rentrant dans le camp.

A première vue, le campement des chasseresses semblait désorganisé, avec des tentes plantées un peu partout, des feux allumés à des endroits divers, mais pourtant cette organisation me rappelait vaguement quelque chose.

(Version D'essai) Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier ChasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant