Chapitre 12

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Cassiopée a bondit hors du lit en marmonnant quelque chose que je n'ai pas compris. Elle s'est mise à fouiller dans ses tiroirs et elle a finalement trouvé ce qu'elle cherchait.

- Tiens, dit-elle en me lançant une barre de céréales. Manges-en la moitié, pas plus ! Ça risque déjà de te tuer, mais sans ça tu ne pourras jamais courir.

J'avais du mal à comprendre en quoi l'abus de céréales était mauvais pour la santé, mais je crois que c'était pas vraiment le moment pour en débattre. La chasseresse était partie aussi vite qu'elle était arrivée et Cassiopée s'affairait à enfiler son carquois et sa ceinture. Moi, je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait et j'étais toujours dans le lit à l'observer.

- Dépêches-toi ! Manges et va récupérer tes affaires ! Pas maintenant !

Je n'avais même pas essayé de parler, mais elle avait compris que je voulais poser des questions. La voir dans cet état a finalement finit par me sortir de ma torpeur, j'ai cassé la barre de supers-céréales en deux, j'ai mis une moitié dans ma bouche et je me suis levé. J'avais encore un peu mal aux jambes mais la douleur s'estompait rapidement. Il fallait que je récupère mes affaires, et mon sang s'est glacé quand je me suis souvenu où je les avaient laissés. Dans la tente d'Alicia. Si jamais elle ouvrait mon sac... Je suis sorti de la tente le plus vite possible et je me suis précipité vers la tente de la lieutenante. Sur mon passage je voyais toutes les chasseresses occupées à replier leur tente en vitesse, leurs cheveux étaient emmêlés et l'inquiétude se peignait sur le visage de certaines. Moi, je ne comprenais rien du tout, la seule chose qu'il me fallait c'était mon sac. Je suis arrivé devant la tente d'Alicia, mais sa propriétaire n'était pas là. Je suis rentré, mon sac était là où je l'avais laissé, et personne ne semblait l'avoir touché. Mon stress a disparu, remplacé par le soulagement. Au moment où je passais mon sac dans mon dos, un râle a retenti, lointain mais assez proche pour que je distingue ce bruit ancré dans ma mémoire. Le beuglement d'un minotaure. Qu'avait dit la chasseresse ? « Ils arrivent ». Je commençais lentement à comprendre. Le camp était attaqué. Si Alicia n'était pas là, c'est qu'elle avait dû partir devant pour éliminer les monstres avant qu'ils n'atteignent les autres chasseresses. J'étais tiraillé entre l'envie d'aller lui prêter main forte ou rester avec les chasseresses plus faibles pour les protéger si jamais un monstre arrivait jusqu'ici. Au final, je n'ai pas eu à choisir puisque que Cassiopée est arrivée derrière moi.

- Toi, tu restes ici ! Elles sont déjà quatre là-bas, elles s'en sortiront. Mais les plus jeunes chasseresses n'ont pas encore l'habitude du combat, restes avec elles. Tu as dit que tu voulais toutes nous protéger, alors prouves le ! Elles sont en train de s'organiser pour le départ au sud du camp.

- Et toi ? ai-je demandé. Que vas-tu faire ?

- Dans ce genre d'attaque rapide, je suis la seconde ligne. Alicia connaît ma force et mes pouvoirs, je suis chargée d'éliminer les monstres qui arriveraient à passer sans se faire tuer. Mais tout comme elles, je ne suis pas infaillible. Si un monstre arrive à passer ma ligne, alors ce sera à toi de jouer. Maintenant vas !

Elle s'est éloignée en courant, son arc dans une main, son carquois dans le dos et une épée à la ceinture. Au fond de moi, j'espérais qu'elle arrive à bloquer le passage à tout les monstres, j'avais promis de ne pas enlever mes poids et ils me gêneraient dans un combat. Je suis parti vers le sud pour retrouver les chasseresses. Si j'enlevais les quatre chasseresses en première ligne et Cassiopée, il restait quarante-deux chasseresses qui allaient s'éloigner des combats. Je commençais à comprendre la différence de puissance entre les chasseresses. J'ai fini par retrouver le groupe qui s'apprêtait à partir. A sa tête, cinq chasseresses, sûrement les plus âgées et les plus fortes chargées de superviser les plus jeunes. Parmi elles, la blonde qui m'avait refusé de la nourriture le jour de l'attaque du chien des enfers. Elle m'a à peine regardé, mais j'ai pu voir dans ses yeux une pointe de regret. Peut être que finalement elle n'était pas si méchante que ça, ou alors elle regrettait que le minotaure ne m'ait pas tué. Il y avait également dans ce groupe de cinq une jeune fille aux cheveux bruns, les yeux verts, un nez fin, des oreilles pointues. Elle semblait avoir fournit un gros effort puisque ses veines étaient bien visible sur ses bras. Or, elles n'étaient ni bleutées ni rouges, elles étaient vertes. Une nymphe. Je savais que les nymphes étaient des esprits de la nature, souvent liées à un arbre, mais je ne savais pas si elles avaient des pouvoirs particuliers. Lorsque nos regard se sont croisés, elle m'a sourit, et je n'ai vu aucune trace d'animosité, pour elle j'étais une chasseresse comme les autres, elle ne faisait pas de distinction parce que j'étais un homme. La blonde a attrapé une corne de brume et a soufflé brièvement dedans, et toutes les chasseresses se sont alignées comme pour un départ normal. Je me suis mis à ma place, tout derrière et j'ai observé les chasseresses devant moi avec leur loup. Attendez. Leur loup ? Aria, ai-je pensé. Artémis l'avait emmenée pour l'entraîner et elles n'étaient toujours pas rentrées. Le camp était attaqué et la déesse était absente par ma faute. S'il arrivait quelque chose à une des chasseresses, je ne pourrais jamais me le pardonner. Pourtant, les chasseresses n'avaient pas l'air plus inquiète que ça. J'ai tapoté l'épaule de la chasseresse devant moi.

(Version D'essai) Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier ChasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant