Chapitre 13

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Au début, je n'ai rien senti. Si je devais décrire le goût de la viande, et bien c'était une des meilleures choses que j'ai jamais mangée. J'avais l'impression de manger un BigMac de chez Mac Do. A croire qu'ils utilisaient du steak de minotaure dans leur burgers. J'en ai pris une deuxième bouchée, c'était vraiment délicieux. J'ai continué à manger, jusqu'au moment où je me suis rappelé les paroles d'Alicia. Plus tu en manges, plus rapide est la transformation. J'avais beau avoir cette idée en tête, je n'arrivais pas à m'arrêter de manger. Même en y mettant toute ma volonté, mes mains et ma bouche ne m'obéissaient plus. Je mâchais, j'avalais et je mordais à nouveau dans le morceau de viande. Je me suis rendu compte de mon erreur et la frayeur a commencé à s'emparer de moi. Je voulais devenir fort, mais si je me transformais en une semaine cela ne servirait à rien. Les chasseresses me tueraient et à raison, pour se protéger. Arrivé à la moitié du steak, j'ai été forcé de m'arrêter bien malgré moi. Mon bras droit semblait s'enflammer de l'intérieur, la douleur m'a fait lâcher le morceau de viande et je me suis retrouvé couché sur le sol, à la limite de pousser des hurlements de douleur. Sur mon bras, le tatouage en forme de tête de loup était passé du noir d'encre au rouge sang. J'étais plié en deux par la souffrance, j'ai réuni mes dernières forces pour saisir le pommeau de Kyrios, mais ça n'a eu aucun effet, la douleur ne diminuait pas. Je ne sentais quasiment plus le reste de mon corps, la seule information qui arrivait à mon cerveau était la douleur que j'avais au bras. Je sentais que j'allais mourir, la douleur était insoutenable. J'ai fini par lui céder, poussant un long cri qui se répercuta sur plusieurs kilomètres et je me suis senti vraiment stupide de m'être éloigné autant, si une chasseresse m'avait entendu elle aurait peut être pu m'aider. J'ai hurlé une seconde fois, un cri semblable au précédent qui résonnait encore plusieurs secondes après que j'eus fini de le pousser. Après ça, je suis resté allongé sur le sol, luttant pour respirer, sans même plus avoir la force de crier.

Qui est le maître ?

Cette voix a résonné dans ma tête, je l'ai immédiatement reconnue.

Qui est le maître ?

C'était la voix du vieux Kyrios, le guerrier habitant l'épée à laquelle j'avais donné son nom. J'avais oublié que tant que je gardais l'épée, l'esprit du guerrier n'était jamais très loin.

Ne cèdes pas gamin. Passes cette épreuve.

Épreuve ? Comment ça une épreuve ? J'ai essayé de réfléchir, mais la douleur s'est accentué d'un coup, me coupant le souffle et m'empêchant de penser à autre chose. Imaginez qu'on vous enfonce une aiguille dans le bras. Ça fait mal hein ? Maintenant imaginez que chaque micromètre de votre bras soit percé d'une aiguille, que l'on retire ces aiguilles pour vous les renfoncer la seconde d'après et que ce processus se répète en boucle. Vous serez encore loin d'imaginer ce que je pouvais ressentir.

L'énergie maléfique ne veut pas cohabiter avec ton énergie de chasseur. Si tu ne lui prouves pas que tu es le maître, elle te détruira et ta transformation s'achèvera dans l'heure qui vient. Ne fais pas que supporter la douleur gamin. Repousses la. Montres lui que tu es fort.

Ce à quoi j'ai répondu mentalement par un truc du genre : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHH !

La douleur continuait d'augmenter, j'entendais la voix de Kyrios passer au second plan, comme s'il s'éloignait de plus en plus tout en me répétant toujours la même chose. J'ai fini par lâcher le pommeau de l'épée pour agripper mon bras droit. Mauvaise idée. La douleur était bien atténuée par l'énergie de Kyrios, et le fait de lâcher le pommeau à ouvert toutes les portes mentales qui tenaient jusqu'à maintenant. La douleur était en train de me rendre fou, rompant barrière après barrière dans mon esprit, jusqu'à qu'elle m'empêche presque totalement de penser. Je n'entendais même plus la voix de Kyrios. J'étais bel et bien en train de mourir. J'avais la bave aux lèvres, mon corps tremblait de façon incontrôlable, mon bras droit semblait se déchirer de l'intérieur. Je n'arrivais pas à contrôler la douleur, elle avait toujours le dessus sur moi. Je suis resté sur le sol pendant une éternité, du moins c'était mon impression, luttant pour rester vivant, pour repousser cette douleur. Je menais une véritable bataille mentale pour reprendre le dessus, la douleur diminuait et remontait en flèche, me coupant le souffle à nouveau.

(Version D'essai) Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier ChasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant