(Version D'essai) Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier Chasseur

Chapitre 30

Le temps que je ferme la tente, Alicia s'était glissée sous la couverture. J'ai enlevé mes bottes, et quand j'ai voulu m'allonger sur le lit, elle a levé la couverture pour que je la rejoigne. J'ai essayé de rester à l'extrémité du lit, j'avais déjà failli l'embrasser, je savais que j'étais proche de céder à la tentation.

- Viens par là, a-t-elle soufflé.

- Alicia... Même Aria ne sera pas assez rapide pour intervenir si je suis aussi proche de toi.

- De quoi as tu peur ? Tu n'as pas encore compris ?

- Compris quoi ? Tu m'as promis des explications, mais pour l'instant tu ne m'a toujours rien dit.

- Et je ne dirais rien tant que tu resteras aussi loin de moi, a-t-elle dit avec un léger sourire. Alors ?

Bien sûr que j'avais envie de me rapprocher d'elle. Mais je savais que ça pouvait causer ma perte, j'avais déjà envie de l'embrasser. Cette fille me torturait, mais j'avais besoin de réponse. Je me suis rapproché d'elle, me mettant de profil pour la regarder dans les yeux. Elle est venue glisser sa main dans la mienne.

- Je vais t'expliquer ce que je sais. En tant que lieutenante d'Artémis depuis maintenant très longtemps, je suis la personne la plus proche des dieux, j'ai rencontré beaucoup d'entre eux et j'ai appris ce que je pouvais sur ceux que je ne pouvais pas voir. En l'occurrence, je ne connais pas vraiment Aphrodite mais je connais son fils, Éros. Contrairement à sa mère, il n'est pas devenu capricieux avec les siècles, et il apprécie les chasseresses.

Pour ne rien vous cacher, je ne savais même pas qui était Éros. Et Alicia a dû le voir.

- Tu veux une leçon sur les dieux ou des réponses à tes questions ? a-t-elle demandé en souriant.

- Je suppose qu'une petite leçon ne peut pas faire de mal, surtout si ça m'évite d'offenser un dieu favorable aux chasseresses.

- Bon, alors Éros est le fils d'Aphrodite et d'Arès. Enfin, il y a plusieurs versions, mais je préfère m'en tenir à celle là et je n'ai jamais demandé à Éros qui était son père. C'est le dieu de l'amour.

- Attends, l'ai je interrompue. C'est pas Aphrodite la déesse de l'amour ?

- Bienvenue chez les Grecs. Je t'explique, dans ta langue, les mots sont simplifiés. Un mot signifie plusieurs choses, même si tu ne t'en doutes pas. Chez les Grecs, il y avait plusieurs mot pour désigner chaque chose bien précisément. Aphrodite est la déesse de l'amour, de la beauté et de la sexualité. Elle apparaît comme la beauté ultime, la tentation suprême à laquelle il est impossible de résister. Elle fait naître des sentiments chez les mortels. Elle représente aussi la fécondité. Son fils est bien plus redoutable dans son domaine. Il est le dieu de la passion, et c'est la passion qu'il fait naître chez qui il veut.

- C'est quoi la différence ?

- La différence c'est que si Éros voulait ta perte, tu serais déjà mort. Aphrodite fait ressentir à toutes les filles qui se retrouvent seule avec toi une grande attirance, elle injecte des sentiments si tu veux, mais il est possible de les réprimer, ou de les calmer en les remplaçant par autre chose. La douleur par exemple. Éros lui fait naître la passion. Et la passion supplante toute chose. Si quelqu'un essaie de se mettre entre deux personnes touchées par Éros, cette personne finirait en pièces. On ne peut pas échapper à Éros. Et c'est pour ça que c'est une chance de l'avoir avec nous, il pourrait détruire les chasseresses s'il le voulait.

Effectivement, ça faisait peur. J'espérais ne jamais avoir à rencontrer ce Éros, surtout s'il était plus dangereux que sa mère. Je réfléchissais à ce que je venais d'apprendre, mais quelque chose n'allait pas.