Chapitre 33

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Je me suis réveillé au lever du soleil, Cassiopée dans mes bras. Elle dormait encore paisiblement, ses cheveux d'habitude si bien coiffés partaient à présent dans tout les sens. J'aurais pu partir avant qu'elle ne se réveille, mais je n'en avais pas l'envie. J'ai caressé doucement son dos, remontant jusqu'à sa nuque, tout en l'admirant. Cette fille était vraiment belle, et la nuit passée avec elle était juste... Parfaite. Je me suis arrêté au bout de quelques minutes, en profitant pour la détailler un peu plus.

- T'arrête pas, a-t-elle marmonné.

- T'es réveillée depuis quand ? ai-je demandé en souriant.

- Depuis que tu as commencé à bouger. Je voulais être sûre de pouvoir te rattraper si jamais t'avais essayé de partir.

- Comme si j'en avais eu envie, ai-je soufflé. Mais il va bien falloir que je parte. Et toi il te faudra du temps pour te coiffer. Il est où mon t-shirt ?

- Tiens, dit-elle en l'attrapant sous son oreiller. T'as qu'un seul t-shirt ?

- Bah oui, on m'en a pas donné trente élastiques. Je le lave comme je peux.

- Tu devrais aller voir Hélène, elle doit avoir quelque chose dans l'entrepôt pour t'aider. Elle trouve toujours tout ce qu'il faut pour tout le monde.

Dès qu'elle a prononcé le nom d'Hélène, une barrière mentale s'est formé autour de son prénom. J'avais déjà ouvert mon esprit à Cassiopée en cachant la partie avec Alicia, et voilà qu'un nouveau cadenas apparaissait.

- J'irais la voir dans la journée alors. En attendant, je vais aller manger et marcher un peu.

- Tu veux pas qu'on s'entraîne ? a-t-elle demandé avec une pointe d'espoir dans la voix.

- Non, pas aujourd'hui. Kyrios a dit que je devais me reposer, je m'entraînerai un jour sur deux. J'y vais, ai-je lancé en me levant du lit.

- Tu reviens ce soir ? a-t-elle dit doucement dans mon dos.

L'image d'Alicia me posant la même question est apparue dans mon esprit. Et la réponse n'était pas différente.

- Pas ce soir, ai-je répondu. Mais je reviendrais te voir si jamais tu en as envie.

- Imbécile, bien sûr que j'en ai envie, a-t-elle marmonné.

J'ai sourit et je suis sorti de la tente. Aria était là, elle semblait m'attendre depuis quelques minutes déjà si je considérais le trou qu'elle avait creusé  en s'ennuyant. J'ai croisé son regard. Alors, bien dormi ?

- Arrête toi. D'ailleurs, tu faisais quoi cette nuit ?

Elle s'est frottée le museau avec une patte. J'ai pas besoin de te surveiller tout le temps. J'avais l'impression d'être un gamin alors que j'étais bien plus vieux que ma louve. Enfin bien plus vieux à échelle mortelle du moins.

- Allez viens, lui ai-je dit. On va marcher.

Je suis sorti du camp avec Aria, m'éloignant du côté opposé à la plage. Je ne savais pas quoi faire ni où aller, mais marcher me permettait de réfléchir. Je sentais que je ne devais pas m'entraîner à l'épée aujourd'hui. La dégainer ne servirait à rien. Et puis à chaque fois que j'essayais de me concentrer, l'image d'une des trois chasseresses venait me perturber. Du coup, j'ai marché, marché et encore marché, jusqu'à que je me souvienne que je n'avais rien pris à manger et qu'il était presque midi. Par chance, je suis arrivé près d'un champs où il y avait des arbres pleins de fruits. Mais bon, en ce début de mois de juin, les pommes n'étaient pas tout à fait mûres. Et puis c'était pas des fruits qui allaient remplir mon estomac, j'avais besoin d'un truc consistant. Un cheval a hennit un peu plus loin dans le champs. J'avais fait de l'équitation quand j'étais jeune, quelques vagues souvenirs me sont revenus. J'ai regardé l'étalon avancer vers moi, tout allait bien jusqu'à que je vois les plumes qui dépassaient de son dos. C'était pas un cheval, c'était encore un cheval-poule. Avant même qu'il ne soit près de moi, mon estomac a grondé. Mais c'était hors de question que je mange ça, vous imaginez la honte ? Cette créature ne ressemblait à rien, celui qui avait eu l'idée de fusionner un cheval et une poule devait être interné dans l'asile des immortels en ce moment. Aria a grogné, prête à s'élancer sur le monstre, mais je lui ai fait signe de rester où elle était. Il y avait quelque chose que je voulais essayer. Je me suis campé sur mes appuis, attendant le monstre qui arrivait en... En galopant ? Ouais on va dire qu'il galopait. J'ai fermé les yeux, me concentrant sur le flux de ma psyché dans mon corps, attentif à chacun de ses mouvements, retenant son rythme, sa direction, sa forme. Je me suis détendu comme quand Kyrios me l'avait demandé, jusqu'à que le mouvement d'énergie soit tellement lent qu'il en devienne presque imperceptible. J'ai ouvert les yeux, la créature quasiment à ma hauteur. J'ai levé mon bras droit, main ouverte, imaginant ma psyché sortir de ma paume à la manière du rayon blanc qu'Aphrodite m'avait envoyé. En même temps, j'ai laissé se déverser dans mon bras l'énergie de la marque et l'énergie renfermé dans une corne, gardant un contrôle maximal pour empêcher les énergies de se déplacer où elles le voulaient dans mon corps. Au moment où le monstre arrivait sur moi, mon bras a grossit, il n'a pas pris la taille qu'il avait quand je me transformais entièrement, il restait proportionnel à ma taille d'humain, mais je sentais que la force que j'avais acquise était exactement la même. J'ai attrapé le monstre par le cou, et avant qu'il ne puisse utiliser ses sabots pour essayer de me repousser je l'ai envoyé voler avec autant de facilité que si ça avait été une balle de tennis. Le monstre est tombé une centaine de mètres plus loin, il ne s'est pas relevé. J'ai regardé mon bras, il était certes plus musclé et couvert de poils mais il n'était pas vraiment choquant par rapport au reste de mon corps. Une voix a grondé dans mon esprit, et Kyrios est apparu dans son nuage de lumière. Il n'avait pas l'air content.

(Version D'essai) Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier ChasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant