Chapitre 1

432 30 10
                                    

Elles m'avaient laissé loin derrière, seul. J'étais désarmé, fatigué, mon bras droit ensanglanté pendait le long de mon corps. A une quinzaine de mètres de moi, ma louve essayait de ne pas tomber, gardant en l'air sa patte cassée. Sa fourrure était couverte de sang. Mon arc en morceau était à mes pieds. La bête avança vers moi, d'un pas lourd, sans se presser, elle aussi avait compris que le combat était terminé et que j'étais battu. Elle s'élança soudainement, les cornes en avant, et...

Hop hop hop. Attendez une minute, on me demande comment je me suis retrouvé dans une forêt, avec une louve et une bête décidée à nous tuer. Bon, je crois que je n'ai pas le choix, je recommence. Mais ne vous plaignez pas s'il n'y a pas d'action au début.

Je m'appelle Thomas Ravos. J'ai 17 ans et il y a encore peu de temps, j'étais un étudiant comme les autres. J'habitais une petite ville de France, mais je faisais mes études sur Lyon car mes parents avaient toujours voulu que je fasse des études universitaires. J'étais donc en première année d'une licence d'archéologie et on peut dire que je n'étais pas vraiment un bon élève. Presque tout mes cours ne représentaient pour moi aucun intérêt. L'histoire de l'art ? Rien à faire, je n'en voyais pas l'utilité. L'anthropologie ? Même chose. Cependant, les mythes parvenaient à retenir mon attention. Les cours étaient bien moins ennuyeux, au moins il y avait de l'action dans les histoires. L'attitude de mon professeur aidait aussi. Il ne s'agissait pas d'un de ces enseignants-chercheurs, tout le temps en train d'affirmer sa supériorité sur ses élèves. Au contraire, il se mettait à notre niveau et nous donnait l'envie de nous intéresser à son cours. Je crois qu'il avait un faible pour moi, la seule matière que j'étudiais était la sienne alors que tout les autres professeurs me prenaient pour un cas désespéré. Il m'arrivait de passer du temps avec lui en dehors des cours pour en apprendre un peu plus sur les mythes, qu'ils soient grecs, romains ou égyptiens.

Les cours mis à part, je me sentais bien dans cette université. J'avais quelques bons amis, mais je me sentais proche d'un seul. Il s'appelait Nathan, c'était un étudiant franco-portugais qui avait redoublé plusieurs fois, et ce type était juste génial. Dès le premier jour de classe, il était venu me voir pour que je ne reste pas seul et il m'avait aidé à m'intégrer tout au long de l'année. Il m'aidait à travailler, m'invitait en soirée et me donnait des conseils avec les filles. Comme je vous le disais, un type super. En parlant de filles, il y en a peut être une dont je devrais vous parler. Elle s'appelle Marie, et on a commencé à sortir ensemble aux alentours de Noël. C'était une bonne élève alors que je faisais parti des pires de ma classe, mais je passais du bon temps avec elle.

Présenté comme ça, ma vie peut paraître normale. Mais c'est le 27 mai de cette année que tout a basculé.

Nous arrivions à la période des résultats, et malgré les efforts de Nathan et Marie pour me faire travailler je n'avais pas obtenu la moyenne. Marie, brillante élève, devait partir étudier à l'étranger dès l'an prochain, ce qui a créé quelques problèmes dans notre relation, et Nathan passait en deuxième année. En bref, tout mon petit monde commençait à s'écrouler. Je me sentais abandonné.

La veille de mon retour à la maison, je marchais seul dans la rue pour réfléchir à mes problèmes, bien qu'ils puissent paraître insignifiants de l'extérieur. Hé, on a tous droit à un moment pour s'apitoyer sur notre sort. Je me demandais ce que j'allais faire l'an prochain, sans Marie, sans Nathan. Et surtout comment j'allais annoncer à mes parents que je n'avait pas réussi mes examens. A cet instant, mon seul souhait était de fuir tout ces problèmes, d'être seul sur une île déserte où je pourrais vivre en paix loin du monde civilisé. Ouais je sais c'est pas terrible comme idée. J'ai continué à marcher dans la rue et je me suis approché d'un chantier où quelques ouvriers prenaient leur pause déjeuner. En voyant ça, mon estomac se mit à gronder, j'avais la dalle. J'ai voulu quitter le chantier pour aller dans une pizzeria, mais tout ne s'est pas vraiment passé comme ça. Au moment de me lever, j'ai entendu un des ouvriers hurler dans une langue que je n'ai pas comprise. Enfin, ce n'était ni du français ni de l'anglais quoi. Le pire, c'est que moi, comme le dernier des crétins je me suis retourné pour voir ce qu'il se passait et j'ai glissé sur le sable pour m'étaler sur le sol. Et en levant les yeux j'ai vu la poutre tomber sur moi. Fin.

(Version D'essai) Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier ChasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant