Chapitre 35

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Elle s'est lentement écartée de moi, le regard baissé. J'ai gardé mes mains sur ses hanches, l'empêchant de trop s'éloigner. Je gardais les yeux rivés sur elle, attendant qu'elle trouve le courage de croiser mon regard et de m'avouer la vérité. En attendant qu'elle le fasse, j'ai repensé à tous les moments que j'avais passé avec elle, depuis le début. Je me suis revu dans sa tente, pendant qu'elle dessinait mes tatouages. Ce moment où j'avais eu envie de l'embrasser, sans avoir conscience que c'était à cause de la malédiction. Et depuis ce moment elle avait toujours été là, quelque part dans mes pensées. Je me suis rendu compte à ce moment que justement, elle n'avait été là que dans mes pensées. J'avais peut être même passé plus de temps avec Marie qu'avec elle si on ne comptait pas la nuit passée dans sa tente.

- La bonne question, a-t-elle finit par dire, c'est pourquoi toi tu n'as pas continué ?

- Tu le sais très bien, ai-je soufflé en me rapprochant légèrement d'elle.

J'ai pris son menton dans une main et je lui ai relevé la tête pour plonger mon regard dans le sien. J'ai essuyé la dernière larme qui coulait et je l'ai embrassé sur la joue. Une avalanche de sentiments m'est tombée dessus à ce simple contact.

- On ne devrait pas, a-t-elle dit légèrement gênée.

- Hélène, je sais ce que je ressens pour toi. Laisse moi au moins t'en parler.

- D'accord, a-t-elle chuchoté. Mais pas ici. On va jusqu'à ma tente.

Elle s'est détachée de mon étreinte et s'est dirigée vers la sortie. Mon regard a croisé celui d'Aria. Je vais encore passer la nuit dehors ? Fais pas de bêtises, et te prend pas la tête. Pense comme un loup. Penser comme un loup ? Facile à dire pour elle, moi je ne savais jamais vraiment ce qu'elle pensait. C'était à se demander comment j'avais pu lui transmettre la marque, mais après tout c'était elle qui me connaissait le mieux. Et même si je ne le montrais pas vraiment, j'étais vraiment attaché à elle. Nos chemins se sont séparés à la sortie de l'entrepôt, Aria s'éloignant du camp et Hélène qui au contraire s'y enfonçait pour me guider jusqu'à sa tente. La plupart des chasseresses se trouvaient à l'autre bout du camp, encore en train de danser et de s'amuser, aucune d'elle ne s'est trouvée sur notre chemin et on est arrivé à sa tente sans avoir croisé personne. Elle a écarté la toile pour me laisser rentrer le premier, et en découvrant l'intérieur j'ai vu que rien n'avait changé depuis la dernière fois. Sa table était encore recouverte de feuilles et de crayons, et sur son lit, à côté de son oreiller, il y avait... Mon t-shirt. Quand elle a vu où se dirigeait mon regard, elle s'est déplacée jusqu'à son lit et a attrapé mon t-shirt pour le mettre sous son oreiller. Elle s'est retournée vers moi, le visage écarlate.

- Euh... Et bien voilà, on y est... Et maintenant ?

- Je sais pas trop, ai-je répondu. Tu voulais pas dessiner mes tatouages ?

En vérité, moi aussi j'étais gêné. J'étais arrivé jusqu'ici mais maintenant je ne savais pas quoi faire. Avec Alicia et Cassiopée, je n'avais qu'à suivre leur rythme et me laisser guider, mais Hélène semblait bien plus réservée, plus timide. C'était peut être dû à son passé et à ses expériences, mais ça rendait la situation gênante pour nous deux. Sans rien dire, elle s'est dirigée vers sa table, a attrapé un crayon et a placé une feuille devant elle. Puis elle a levé les yeux vers moi.

- Tu viens ? a-t-elle demandé.

Je me suis rapproché en enlevant mon t-shirt, me mettant à la même place que cette fameuse nuit où on avait failli s'embrasser. J'ai lancé mon haut sur son lit et je me suis tourné face à elle, torse nu et le visage légèrement empourpré. Elle a commencé à dessiner le symbole de l'hippalectryon, j'étais toujours stupéfait par le talent qu'elle possédait. Tous les détails étaient présents, rendant son dessin encore plus vivant que mon tatouage. Elle s'arrêtait de temps en temps pour passer son crayon sur mon torse, suivant les contours des dessins afin de les reproduire le plus exactement possible. Une fois ce dessin terminé, elle a placé la feuille sur son étagère et en a attrapé une deuxième pour dessiner le symbole du chien des enfers. Chaque fois qu'elle pointait le crayon sur moi, j'avais envie de prendre sa main et de l'amener contre moi, mais je ne voulais pas l'arrêter dans son dessin. J'ai attendu patiemment qu'elle ait terminé, qu'elle pose sa feuille et son crayon et qu'elle baisse les yeux sur le sol, ne sachant pas quoi faire. J'ai contourné la table pour venir me placer devant elle, et comme elle ne levait toujours pas la tête j'ai posé un genou à terre. J'ai pris son visage dans mes mains, j'avais une folle envie de l'embrasser mais je ne pouvais pas faire ça. A la place, mes lèvres se sont posées sur sa joue, et ça ne l'a pas laissée indifférente cette fois ci. Elle a prit mon visage dans ses mains et m'a posé un timide baiser dans le cou, et à partir de là j'ai compris qu'Hélène n'agirait pas comme Cassiopée, elle ne prendrait pas les devants. C'était à moi de le faire. J'ai posé mes mains sur ses hanches, je les ai lentement remontées le long de son buste, jusqu'à ses épaules et j'ai continué le long de ses bras pour prendre ses mains dans les miennes. Je me suis relevé, l'entraînant avec moi et me dirigeant vers le lit. Elle s'est assise sur le bord, s'est tournée vers moi et sans me regarder elle a passé ses bras autour de mes épaules, plongeant sa tête dans mon cou. J'ai essayé de m'éloigner un peu pour la regarder dans les yeux mais elle s'est agrippée à moi, m'empêchant de bouger. Sa prise était si forte que j'ai même commencé à avoir mal.

(Version D'essai) Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier ChasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant