Chapitre 11

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  Abby

  Qu'est-ce que j'en avais marre des cours, ça faisait une demi-heure que Mr. Lopez nous parlait de la seconde guerre mondiale, je commençais vraiment à saturer. Parfois adossée au dos de ma chaise, parfois appuyée sur mes coudes ou même parfois allongée sur le bureau, je ne tenais plus en place. J'avais presque pas dormi de la nuit, à cause de Tia et Megan qui ne me parlaient plus. Je soupirais. De toute façon Megan était comme ça. Elle ne venait plus me voir pendant un mois, voire deux mois puis revenait comme si rien ne s'était passé. Cette fois ça avait peut-être un rapport avec Tia, mais va savoir ce qu'il se passait dans le tête de ma première amie, une véritable jalouse. Je ne pouvais pas passer du temps avec une autre personne qu'elle sans avoir une crise de jalousie de sa part. Pas une petite crise, mais une crise telle que tout le lycée était au courant et lançait des rumeurs. Bizarrement elle ne disait rien pour Neil. Après tout il ne représentait pas une grande menace pour elle. Ce n'était qu'un "intello" serviable. D'après elle, je me servais de lui pour qu'il fasse mes devoirs. Je détestais cette façon de penser : mettre les gens dans des cases, chaque case n'ayant le droit de sympathiser avec une autre. Se croire au dessus de la pyramide, se servir des gens, soit disant inférieur, pour son propre compte. Megan pouvait être impitoyable quand elle le voulait, malgré tout je laissais toujours passer ses fautes.

- Mademoiselle Primever, vous êtes parmi nous ?

  La voix de Mr. Lopez me fit sursauter et j'en tombais de ma chaise. La classe se mit à rire en cœur. Je me relevais d'un coup, rougissant. Même Megan rigolait à l'autre bout de la salle. Heureusement que je n'avais pas cours avec Mickael.

- Bien, reprenons le cours.

  Je tournais la tête vers Neil qui me regardait de haut en bas, inquiet. Je souris pour lui signifier que tout allait bien.
  Le cours de sport arrivait. J'allais enfin pouvoir essayer de parler à Mickael. Je rejoignis donc les vestiaires.

- Je peux me mettre là, demandais-je à Megan.

- Fais comme chez toi, me répondit-elle froidement.

  Je tentais une approche en douceur.

- Au fait, t'as réussi le contrôle surprise de maths?

  Elle continuait à se changer, sans me répondre. Il ne restait plus que nous deux dans les vestiaires. Pourquoi était-elle comme ça? Qu'est ce que je lui avais fait? Son attitude m'énervait, elle me traitait comme une moins que rien, une fille quelconque, sans importance, presque invisible. J'avais besoin d'elle, comme j'avais besoin de Tia.
  Elle s'éloigna. Je l'interpellais et elle se retourna en me toisant de haut en bas.

- Écoute, ce n'est vraiment pas le moment de venir me parler, ok? Ça fait depuis quelques mois qu'on s'éloigne sans s'en rendre compte, c'était pas si mal non? Maintenant que t'es seule tu viens me chercher c'est ça? demanda t-elle. Tu sais Abby, je ne suis pas ta roue de secours, et à l'avenir je ne souhaiterais pas l'être non plus, quitte à être seule.

  Elle poussa la porte.

- Vaut mieux qu'on en reste là. Il te reste toujours ton Neil, celui pour qui t'as gâcher un weekend en amoureux.

  A ces mots, elle rejoignit Kate et Vic en ricanant. Je sortis après elle et m'avançais vers le groupe d'élèves.

- Mlle Primever, puisque vous êtes la dernière à sortir c'est vous qui allez monter en première.

  La règle était simple : monter tout en haut de la corde, sonner la cloche, redescendre. J'entrepris donc la montée tant bien que mal. Je n'étais pas très douée en sport, surtout quand il s'agissait d'utiliser la force de mes bras. Mes mains me brûlaient sous la pression de mon corps et des gouttes de sueur perlaient sur mon front. J'avais le vertige, si bien qu'au bout de huit mètres je m'arrêtais net. Tous mes membres se mirent à trembler, le sol semblait tanguer comme un bateau et tout devint flou. La cloche n'était plus qu'à deux mètres au dessus de ma tête mais pourtant je savais que je n'y arriverais pas. Pas cette fois. Ni aucune fois avant celle-ci. Toute la classe a déjà réussi à sonner la cloche au moins une fois, même Neil y était arrivé avec ses bras fin qui me faisaient penser à des pailles. Mais moi, je n'y arrivais pas. Le professeur m'encourageait d'en bas. Sa voix paraissait si loin, mes oreilles bourdonnaient et ma fièvre d'hier reprit le dessus. Je fermant les yeux, en tentant de reprendre mes esprits. Mes mains étaient comme collées à la corde, impossible de les décoller. Soudain un mouvement de la corde me fit valser, je descendis un mètre plus bas brûlant l'intégralité de mes paumes.

- Ab, c'est Mickael. Essaie de descendre encore un peu. Tu crains rien, je suis en dessous.

  Je vérifiais qu'il ne mentait pas et serrais la corde de toutes mes forces.

- Bon reste là Ab. Je viens vers toi.

  La corde bougeait et je sentis aussitôt son souffle dans ma nuque.

- Maintenant Ab tu vas glisser doucement avec d'accord? Voilà comme ça, c'est bien.

  Sa tête touchait la mienne jusqu'à notre arrivée au sol. Il m'attrapa par la taille. Mes pieds touchèrent enfin le sol et je m'écroulais parterre.

- Emmène la à l'infirmerie, Mickael, dit le professeur d'une voix grave. Megan à toi!

  Soutenue par Mickael, je descendis les escaliers.

- Merci Mick, réussi-je à prononcer d'une voix faible.

- J'avais pitié de toi, c'est tout.

- Tu m'en veux encore pour ce week-end?

- Comment je pourrais ne pas t'en vouloir? Tu m'as bien fait comprendre ton choix entre ce petit bigleux et moi!

- Je suis désolée, je ne pensais pas que ça te ferait autant de peine et puis ces deux relations ne sont pas comparables!

- Je sais bien que Neil n'est qu'un ami et qu'il ne sera jamais rien de plus, mais ce week-end t'était dédié, je peux pas encore te pardonner, ça me fait mal.

  Je manquais une marche et tombais au sol, mes poumons se crispèrent et je toussais à m'en étouffer. Les coups de Mickael dans mon dos n'y firent rien.

- T'es brûlante Ab, si t'étais malade ce matin t'aurais pas dû venir au lycée.

  Je toussais encore. L'infirmière sortit et poussa un cri d'affolement en me voyant allongée par terre, tentant tant bien que mal de respirer. Elle me tendit un inhalateur pour l'asthme que je respirais aussitôt, puis ma respiration se calma. On m'emmena m'allonger dans l'infirmerie où je m'assoupis.

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Micka est toujours là pour Abby et tient toujours à elle, même s'il dit le contraire...
Vont-ils retrouver leur complicité?

Vous savez quoi faire... 😜

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