Chapitre 36

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 - Salut… on m’a beaucoup parlé de toi et d'après ce qu'on me raconte, j'ai fini par m'attacher à toi. Apparemment on a beaucoup de point commun. C'est dommage qu'on ne s'est pas connu plus tôt. A vrai dire je te voyais parfois avec ta bande, mais à cette époque j’ignorais ton nom… Tiens, c’est pour toi, pour ton anniversaire. Je ne l'ai pas acheté, c’est à moi. Je préfère donner un objet qui m’est cher quand j’aime bien quelqu’un, alors voilà… je t'offre une de mes boîtes de crayons. Au début, j'avais en tête de t'offrir ma toute première boîte, celle qui m'avait initié au dessin, mais j'ai fouiller partout dans ma chambre et je ne l'ai pas trouvé. Sinon... est-ce que Kyle t’as déjà parlé de moi? Je suis sa meilleure amie. Tia.

 Perdue dans mes souvenirs, je souris et poursuivit.

 - Tu sais, il y a quelques semaines il m’avait emmené en boîte, il avait un peu bu durant la soirée et… et il est arrivé un moment où sur le coup je n’avais pas compris ce qu'il faisait parce qu’il avait posé ses lèvres sur le coins des miennes et il m’avait regardé dans les yeux et m’avait dit “je t'aime beaucoup, et je veux que tu saches que je ne pourrais jamais être amoureux de toi”. Je lui répondu “à cause de…” et il m’a coupé. Je savais que ça avait un rapport avec toi, alors je lui ai dit “moi non plus je pourrais pas de toute façon”. C'était vrai. Tous les deux on a beau s'aimer très fort, on sait que c'est irréalisable. On ne se voit pas ensemble, on se voit comme des frères et soeurs se voient. Voilà.

 Je soupirais et reprit.

 - Je réalise même pas que je sèche et que je mens pour toi. Je sais que demain, quand je retournerais au lycée, je me ferais engueuler, mais… t’en vaux la peine, c'est pour ça que je suis là. Désoler si je parle sans arrêt. Je dois être ridicule.

 - Ça tu peux le dire!

 - Kyle?

 Il s'assit à mes côtés, passa sa main autour de mon cou et me fit un bisous sur la joue.

 - Joyeux anniversaire.

 - Merci! répondit-il.

 - Depuis quand t’es là?

 - Je viens d’arriver. Et toi? Depuis quand t'es là? Pourquoi t'es pas à Miami? Et surtout, pourquoi t'es pas en cours?

 - Oula…, dis-je en rigolant. Je suis là depuis hier, je ne…

 - Quoi? me coupa t-il choqué. Pourquoi tu m'as pas dit?

 - Tu poses trop de question à la fois, répondis-je en rigolant encore une fois. Je suis venue hier pour régler un truc avec ma famille parce que… j'ai été adoptée donc…

 - Quoi? s'exclama t-il.

 Je fis oui de la tête, affichant une expression tout à fait normale tandis que son visage se décomposa.

 - Je sais pas quoi dire… c'est trop what the f***. Ça se voit même pas! Et… ça va, tu…? lança t-il en haussant les sourcils.

 - T'inquiète, je le vis... assez bien, répondis-je enjouée.

 Il m’ébouriffa les cheveux et je fis de même.

 - Ça fait longtemps que j'ai pas senti tes mains dans mes cheveux.

 - Mmh…ça m'avait manqué de les toucher… et donc pour répondre, je sèche, dis-je naturellement.

 - Répète.

 - Je sèche.

 - Quoi?

 - C'est pas drôle, t'as très bien entendu!

 Il rigola.

 - N'empêche toi aussi tu sèches! enchaînais-je.

 - J'ai une excuse moi. Pas toi, dit-il. La mienne est valable.

 - Pourquoi faut-il une excuse? Je sèche parce que j’en ai envie, je n’ai pas d’excuse à donner.

 Il secoua la tête.

 - Et puis je sèche pour venir voir Carrie, c'est pas comme si j'allais faire la fête, dis-je malicieusement.

 - Mouais…

 - Tu veux lui dire quelque chose? repris-je.

 - Non, rien en particulier.

 On se leva.

 - Joyeux anniversaire soeurette!

 Sur ces dernières paroles, on quitta le cimetière.

 - Kyle? dis-je après avoir doucement soupirer.

 Il tourna sa tête vers moi et m'interrogea du regard.

 - Est-ce que ça te fait mal quand tu me vois?

 Il inspira et réfléchis.

 - Au début ouais. Je te prenais pour Carrie, je pensais que vous étiez pareille et finalement je me suis trompé parce que vous êtes différentes. Mais vous avez beaucoup d'action commune!

 - Comme?

 - Vous vous mordez les lèvres, vous jouez avec vos cheveux, vous aimez bouger, vous aimez faire des grimaces, vous êtes têtues… et la liste est longue! dit-il. Mais malgré ces similarités, je te considère comme une personne à part entière. Tu es toi et Carrie est Carrie. Avec le temps je m'y suis fait. Et puis tu sais, je ne t'aime pas parce que tu “ressembles” à ma soeur, je t'aime parce que t'es toi.

 Je souris et sautais à son cou pour le serrer fort, puis je le lâchais et me mis à trottiner. J'adorais la relation qu'on entretenait. Je dirais que sur une… “échelle d'amitié” on se situerait entre “meilleurs amis” et “en couple”. J’aimais ça, le fait d'avoir un ami qui fera parti de ma vie, pour toujours.

 On s'aidait en quelque sorte l'un et l’autre à “survivre” dans la société de nos jours…

 - Dis, est-ce que les garçons connaîssent Dylan?

 La question m'était subitement venue à l'esprit.

 - Sûrement, pourquoi?

 - Je me demandais juste pourquoi ils l'avaient invité à la soirée de la dernière fois…

 - Ah. C'est moi qui l'avais invité.

 - Quoi? demandais-je surprise.

 - Je voulais voir la tête qu'il allait faire quand il allait te voir.

 J’arquais mes sourcils en signe d'interrogation.

 - Tu savais pas qu'il t'aimait.

 - Tu veux dire qu’il “m’aimait”.

 - Non sérieux, il commençait vraiment à t'aimer.

 - Moi je l'aime pas, dis-je nonchalamment en haussant les épaules.

 - Je sais, répliqua t-il avec un sourire malicieux. C'est pourquoi je l’ai invité. Il a dû s’en vouloir, parce que j'avoue que la première fois que je t'ai vu avec du maquillage… t'étais… wow!! Ça m'avait coupé le souffle!

 - N'importe quoi! m'exclamais-je en lui envoyant un gentil coup dans l'épaule.

 Il rigola.

 - T'aurais du voir sa tête! J'étais trop fier de moi!

 - En fait t'es aussi maléfique que moi, dis-je en rigolant.

 - Eh oui ma p’tite diablesse!

Don't stopOù les histoires vivent. Découvrez maintenant