Ils (mais pas nous) étaient là, dans les tréfonds inconnus de
L'Arche de nos
Existences.*
La pluie s'abat sur les hublots, puis les gouttes dégoulinent lentement. Il y a un éclair, une vaste déchirure dans le ciel et les néons s'éteignent un instant. Quand ils se rallument, mon esprit sombre.
Je suis morne aujourd'hui. Trop de questions trouent mon cerveau sans pour autant me faire avancer et je soupire. Je repense aux couloirs, car en plus de réaliser ma folle inconscience, je n'arrive plus à me sortir ces souvenirs de la tête.Et ça tourne, rebondit dans les recoins, si bien que je me retrouve incapable de penser à autre chose.
Je n'ai rien dit à HoSeok, car je ne sais pas s'il est avec eux.
Il semble être de mon côté, mais tant que je ne suis pas complètement sûr qu'il s'est détaché de l'Arche, je ne peux pas lui faire confiance.Je ne peux plus faire confiance à personne.
-Arrête, TaeHyung. Tu n'es pas le centre du monde.
-Je ne prétends pas l'être.
-Tout le monde ne te veut pas du mal.
-Qu'est-ce que tu en sais ?Même ma peur latente est étouffée sous ma fatigue. J'ai froid, et je passe mes mains gelées sur mes bras en m'enfonçant dans le canapé. Des chœurs d'églises résonnent jusque dans mes oreilles. Un orage éclate et couvre brièvement le grésillement des lumières.
Tu ne cilles pas, adossé au mur, tes pieds sur le sol rugueux, tes yeux dans les miens. Je te regarde sans vraiment te voir ; l'homme brun éternue. Je me sens vide à l'intérieur et je soupire encore.Je n'en peux plus de tourner en rond.
Pourtant, je ne me sens pas capable de bouger. La même routine s'est installée depuis que je suis revenu du troisième étage. Je me réveille à la nuit tombée, salue HoSeok qui part se coucher, veille, mange au milieu du bruit du réfectoire, puis rentre dormir dans ma Cellule, pour me réveiller, le soir venu, et retourner veiller.
Je ne compte plus les heures, ni les jours, me lassant dériver dans le courant du quotidien. Je sais qu'il faudrait que je réagisse, que je réfléchisse pour sortir de là et de cette Arche que je ne comprends plus, mais je suis si las de penser que je reste statique.
J'ai envisagé qu'on m'ait drogué, ou quelque chose comme ça, car je n'ai jamais été dans un état semblable auparavant. Mais je n'ai aucun symptôme, alors j'ai balayé cette idée idiote.Pourtant, elle est restée, lancinante. Et, suspicieux, j'ai arrêté de manger ce qu'ils nous servaient au réfectoire. Je ne contrôle pas la nourriture, et ils auraient aisément put glisser des médicaments ou de la drogue pour endormir ma vigilance.
Alors, je prends mes précautions. Je mange après toi, car tu es mon seul pilier, et je ne bois plus l'eau de ma Cellule. Tu n'avales qu'une petite moitié de tes assiettes, mais ton corps ne semble pas maigrir. En revanche, ton teint est creusé ; je pense que c'est à cause de l'absence de lumière.Les néons ne remplacent pas celle du soleil.
-Pourquoi ne sors-tu pas, mon fils ?
-J'ai peur, dehors.Mon regard se perd inconsciemment sur les creux de ton visage, mais je détourne la tête quand l'image de l'hurlante devient trop vive.
Trop acide pour mon esprit amorphe.
Je te vois vaguement bouger quand tu ramènes tes talons sous tes fesses.
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Requin-Tendre | TaeKook
FanfictionTu tremblais d'une détermination puissante, instable et insatiable. Tu brûlais du besoin de me tuer, parce que j'étais de l'espèce qui a dominé la tienne et l'a conduite à sa perte. Quant à moi, je ne rêvais que d'une chose. Toi.