Prisonnier 45775

Chapitre 20

  Point de vue de Jamie

Cette histoire de montre m'a vraiment perturbé l'esprit, tellement que je n'arrive pas à dormir. Mais bon dieu, faites que je dorme s'il vous plaît ! Il est plus de 4 heures du matin. Vous connaissez ce moment où vous êtes complètement fatiguée et que vous n'arrivez pas à vous endormir ? Et bien, c'est ce que je ressens, un besoin vital que je n'arrive pas à satisfaire, c'est si frustrant.

Comme ça fait plus de 5 heures que je tourne et retourne dans mon lit en enlevant à chaque fois la minuscule couverture sensée me protéger du froid -autant dire que pendant cette fin d'hiver, elle ne me sert pas à grand chose-, je décide de me lever.
J'avance d'un pas nonchalant vers le bureau où sont installées toutes mes petites affaires. Sans vraiment regarder ce que je fais, j'attrape la lettre que j'ai reçu dans la journée de mon tendre et unique correspondant qui n'est qu'autre que Louis. À ce moment là, je n'ai pas osé l'ouvrir. Je crois que je suis un peu nerveuse, nerveuse de découvrir sa réaction mais aussi un portrait de lui. J'espère qu'il a suivi mon geste en envoyant une photographie à son tour.
Mais je crois que maintenant, à 4 heures du matin, je suis capable de lire l'objet de tous mes désirs.

Comme je suis une personne forte et qui sait se maîtriser, j'ai décidé de tout d'abord découvrir ses mots et de regarder ensuite cette photo : je fonds littéralement sous ses paroles, je suis émue de ce qu'il pense de moi et pour la première fois de ma vie j'ai tendance à croire aux compliments qu'on me fait parce que c'est Louis et que Louis est parfait. La partie où il parle d'un nous ensemble m'a fait chavirer d'une manière irrécupérable, c'est aussi ce que je veux aussi. Mais le pire, le pire c'est que moi aussi j'ai envie qu'il vienne. Je crois que, en ce jour, c'est ce que je souhaite le plus sur cette planète de merde qu'est la notre.

Pour ne pas briser ce moment magique, je préfère m'occuper du cas Malia un peu plus tard même si je sais, avec certitude, que si elle se tenait devant moi avec son air suffisant placardé sur le visage, je l'aurai déjà étripé.

J'attrape la photo de mes doigts tremblants. Je ne respire plus, je n'ai jamais vu un homme aussi beau et ça me transperce. Sérieusement ? C'est à cet être parfait que je parle depuis des mois ? C'est lui que j'ai insulté mainte et mainte fois ? Comment j'ai pu ?

J'observe en premier ses cheveux qui sont placés sur sa tête de manière désordonnée tout en semblant ordonnée, cette coupe est désormais ma favorite et de loin. Ses yeux, même si je ne les vois pas trop, j'ai la sensation qu'ils sont bleus, de ce que je vois cela me satisfait complètement, ils ont l'air si magnifiques. Ce qui me fait le plus craquer, c'est sa barbe de trois jours qui orne le contour de son visage si fins, j'ai même l'impression que cela amplifie la douceur de ses traits. Je regarde ensuite son léger sourire qui laisse entrevoir ses dents parfaitement alignées. Il est splendide. Il est tout simplement resplendissant. Il dégage une énergie tellement forte à travers cette photo, je suis sûre qu'il possède ce genre d'aura enivrante que personne ne peut ignorer. Ça me tiraille de l'intérieur.

Je pense que si j'avais rencontré cet homme dans la rue, si je l'avais simplement croisé : je me serais sans doute retourné mais rien de plus. J'en fait toute une histoire parce que c'est Louis et que même s'il n'avait pas été réellement magnifique, je l'aurais tout de même trouvé à mon goût. Mais bien sûr, c'est Louis, et en plus d'être incroyable à l'intérieur, il l'est aussi à l'extérieur. Son visage est encré dans ma tête et me connaissant il va avoir du mal à partir. J'en suis heureuse, ça fait du bien de mettre un visage sur un nom, ça me fait que l'apprécier deux fois plus.

Maintenant, j'ai vraiment envie de le voir. Je veux vérifier de mes propres yeux qu'il est réel. J'ai peur qu'une telle beauté ne le soit pas.