Chapitre 13

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  Point de vue de Jamie

Je rentre en trombe dans le salle de visite, pressée de le revoir après plusieurs mois d'absence. J'ai décidé d'appelé Mr Stilinski, mon avocat, dans la soirée d'hier. J'ai pris conscience qu'il fallait que je me bouge un peu, sinon les chances pour que je puisse sortir seront de plus en plus restreintes.

Je traverse rapidement la salle et m'assoie brusquement sur la chaise en face de mon interlocuteur en lâchant un ''bonjour'' et enchaîne :

''- J'ai besoin de vous.
- Il avait raison ce petit insolant. Dit-il sur un ton à la fois amusé et contrarié.
- Qui ça ? J'interroge curieuse.
- Louis Tomlinson.
- Quoi ? Je m'étrangle presque.
- Vous n'êtes pas au courant ? Il est venu me voir pour parler de votre frère, de vous... Il m'avait soutenu le fait que vous vouliez sortir, il en était persuadé. Il avait raison.
- Non, je n'étais pas au courant. Que lui avez vous dit ?
- Rien du tout, Mlle Dawson. Vous savez bien que je ne suis au courant de rien, de toute façon. ''

Je laisse sortir un souffle de contentement. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi curieux et fouineur que Louis, ça en est déroutant.

''- Vous vous êtes donc enfin décidé à m'expliquer ?
- On peut dire ça, oui.
- Je vous écoute. ''

Tout en disant cela, il s'adosse doucement contre le dossier de la chaise, prêt à m'écouter. Je respire un grand coup, rassemblant tout mon courage et commence :

''- Je n'ai pas tué mes parents.
- Je le sais.
- J'ai bien tenté de me suicider.
- Et bien, commençons par ça, Mademoiselle. Pourquoi avez-vous voulu mettre fin à votre vie ? ''

Évidemment Dawson, c'était sûr qu'il allait t'en parler.

''- J'ai passée toutes mes années de lycée en couple. Il s'appelait Harry Styles.
- Premier amour ?
- Oui. Soufflais-je.
- Continuez, je vous en prie. N'ayez pas peur, rien ne sortira de cette pièce.
- D'accord. Harry n'a pas voulu que je parte pour Juilliard. C'était inconcevable pour lui, il me menaçait pour empêcher ça.
- Et arrivé un moment où vous n'en pouviez plus, n'est-ce pas ?
- J'avais peur. Lui et la danse, ainsi que ma famille bien sûr, étaient ce qui comptaient le plus pour moi. Si je ne pouvais pas avoir la danse, même si j'avais Harry, il y avait un déséquilibre. L'équation devenait fausse, tout s'écroulait. Je m'étais tellement battue pour être acceptée dans cette école de prestige, toutes le larmes et la sueur qui ont dû couler pendant des années entières. Il ne pouvait pas m'enlever une partie aussi grande de ma vie.
- D'un côté il vous aimait, peut-être trop justement.
- Mais je l'aimais aussi, tellement fort mais comme vous l'avez dit, il m'aimait trop. Alors au bout de plusieurs mois de combat entre nous deux, j'ai décidé de rompre.
- Il n'a pas du tout apprécié.
- Non, du tout. Il n'a pas cessé de me harceler les semaines qui ont suivies. Un soir, j'ai craqué, c'était un mardi.
- Vous avez alors tenté de disparaître de façon radicale. ''

Je baisse la tête pour qu'il ne voit pas mes larmes qui perlent sur mes joues. C'est un souvenir douloureux. Tout aurait été si simple si j'avais réussi ce que j'avais entrepris ce soir là.

''- Vous pensez que c'est Harry qui a tué vos parents ? Reprend-il.
- C'est là que ça commence à coincer. Je sais que ce n'est pas lui qui a tué mes parents.
- Comment pouvez-vous le savoir ?
- Après ma tentative de suicide, il est venu s'excuser auprès de moi. Il est ensuite parti au Paraguay avec ses parents.
- Il vous a peut-être menti.
- Il ne l'a pas fait, je peux vous l'assurer.
- Très bien. Qui l'a fait, dans ce cas ?
- Je ne sais pas mais je me doute que ça a un rapport avec Harry.
- Vous avez raison, il y a trop de coïncidence autour de ce garçon. Mais vous aviez raison, ça va être compliqué, Mlle Dawson. ''

L'entendre est encore plus difficile que de le penser. Ça rend la chose beaucoup trop réelle.

''- Mais on va se battre, d'accord Maître ? ''

Il se met un sourire ; sur le moment, je ne m'en fait pas : c'est un des meilleurs avocats du pays. Il ne va pas me laisser pourrir, ici.


Point de vue de Louis

Aucune nouvelle de la lettre de questions que j'ai envoyé à Jamie. Même si les partiels ne commencent qu'en Mai, ils se rapprochent doucement et le compte rendu que je dois rendre concernant les correspondances avec les détenus est très conséquent et compte pour énormément de points, j'ai besoin de ces réponses.
Ce dossier est littéralement un passeport pour le master. Je commence donc à m'inquiéter. Je sais qu'elle a d'autres choses à traiter mais c'est vraiment important et ça commence doucement à me rendre malade.

''- Le nombre de fois où tu rêvasses seulement dans une seule journée est vraiment impressionnant. Glisse une petite voix cristalline près de moi, Malia. ''

Elle est toujours aussi collante mais ça va beaucoup mieux depuis que je lui ai dit que je ne voulais pas qu'il se passe quelque chose entre nous. Elle l'a un peu mal pris au début mais ça s'arrange. On est amis, maintenant.

''- Ouais, je suis désolé. Ça doit être pénible pour toi.
- Ne t'en fais pas, tu fais une tête assez drôle quand ça arrive. ''

Je lui jette la serviette pleine de Nutella que j'ai à côté de moi, à la figure. Elle n'a pas eu le temps de la rattraper au vol donc elle se retrouve avec la joue droite toute sale, heureusement pour moi elle rigole.

''- Tu viens me nettoyer maintenant. Lance -t- elle malicieuse .
- Tu te démerdes. ''

Elle rigole une nouvelle fois et se nettoie. Elle est plutôt tenace, comme fille.

''- Alors cette journée en tant qu'étudiante ?
- Ça va, un peu fatigante.
- Ouais, moi aussi. Les cours de droit m'ont tué.
- Quelle idée aussi ? T'es un scientifique dans l'âme, Louis. Le droit n'est pas fait pour toi.
- C'est ce que j'ai toujours voulu faire, je m'en fou des sciences.
- Tu parles. Te connaissant, tu as juste fait ça pour faire chier ton père.
- Justement, Malia, tu ne me connais absolument pas. ''

C'est méchant, certes, mais depuis qu'elle a fait le lien entre Charles Tomlinson, le grand chirurgien de Londres, et moi ; elle est tellement devenue insupportable.

''- Désolé, c'est pas ce que je voulais dire. Chuchote -t-elle honteuse .
- Je sais, c'est pas grave.
- Non, je tiens vraiment à m'excuser. Je ne fais pas toujours attention à ce que je dis.
- Je le sais, ça fait rien.''

D'un coup, elle se lève de sa chaise et part en courant je ne sais où.

''- Tu fais quoi ? Criais-je
- Attends, une fille du nom de Cloé est venue avec une lettre ce matin. J'avais oublié de te la donner. ''

Depuis quand Cloé amène les lettres chez moi, mais surtout depuis quand Malia les récupère t-elle ?

''- Tiens.
- Merci. ''

Je l'ouvre de manière précipitée et lit les premières lignes ainsi que la signature, d'ailleurs inexistante.

''- Ce n'est pas son écriture.
- A qui ?
- Personne. C'est toi qui la écrite ?
- Ben non.
- Tu me le jures ?
- Mais bien sûr, putain. Répond - elle sur un ton légèrement agressif. ''

Elle attrape un stylo et une feuille puis commence à écrire son prénom. Clairement, ce n'est pas les mêmes écritures.

''- Tu vois bien, c'est pas moi.
- Merci. Mais pourquoi il y a ces putains de mots d'écrits ?
- C'est quoi ? Demande-t-elle curieuse.
- Je t'aime. Il y a écrit je t'aime. '' 

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