Chapitre 24

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  Point de vue de Jamie

Les lumières provenant des couloirs de la prison me réveillent en passant par mes barreaux de cellules chaque matin depuis plus de trois ans. Je me rappelle la comédie que j'avais faite la première fois que cela m'était arrivée, le premier jour enfermée en fait. Je n'avais pas donné une très bonne image de moi ce jour là. Mais ça m'avait tellement énervé, rien que le fait d'être dans ce nouvel endroit me torturait puis le coup de la lumière à cinq heurs du matin, ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Bizarrement, on s'y habitue plutôt bien par contre. Depuis ce premier jour, c'est cette lumière aveuglante qui me réveille, c'est devenu une habitude. Je suis une personne qui aime les habitudes, j'aime quand tout tourne dans le bon sens, j'aime quand tout est réglé à l'avance. Cette lumière me permet de garder un contact avec ça, c'est un peu la même histoire que la montre sauf que secrètement, j'espère que cette lueur ne me réveille plus un jour. Je rêve d'un jour où ce seront les rayons du soleil qui me feront quitter mon lit.

Aujourd'hui contrairement à hier, je ne fais rien de spécial. Aucune visite n'est prévu. Je crois que ce n'est pas si mal, je vais pouvoir me remettre de ma rencontre avec le fulgurant Louis Tomlinson. Pour être honnête, je crois que avant celle ci je doutais de la véritable origine de mes sentiments à son égard, je n'arrivais pas à dire précisément s'il s'agissait d'amour ou bien d'autre chose. Ce qui est sûr désormais, c'est que je suis irrévocablement amoureuse de ce garçon.

Quatorze heures. Plus qu'une heure et demi avant ma sortie de cellule. J'ai besoin de prendre l'air, c'est chiant de devoir attendre des heures pour profiter de l'extérieur. D'ailleurs, c'est le printemps aujourd'hui et accessoirement mon anniversaire aussi.

Joyeux anniversaire Jamie ! Ça fait quoi d'avoir vingt deux piges ?

Il faut bien que je me le souhaite quand même. Qui peut le faire de toute façon ?


Point de vue de Louis

Le printemps. Je n'ai jamais vraiment su si j'appréciais cette saison ou non. C'est le signe de la fin de l'hiver et du coup le début des beaux jours. Mais pour une personne qui adore l'hiver, cette théorie n'a pas vraiment de sens. En plus, pour la plupart des gens, le printemps est synonyme des nouvelles allergies. C'est mon cas. Qui peut être heureux le jour du printemps quand il sait que, de toute façon, il va souffrir comme toutes les autres années ?

Non, en fait, je sais. Je n'aime pas le printemps. 

J'attends Harry Styles depuis une dizaine de minutes dans le célèbre parc : Regent's Park. Mon nez coule, je renifle sans arrêt et pour couronner le tout, mes yeux et ma gorge me brûlent de plus en plus. Et bien évidemment, il est en retard.

J'ai profité du fait qu'il ne soit pas encore là pour me promener un peu. Ça faisait une éternité que je n'étais pas venu ici. On avait l'habitude d'y aller tous les dimanches avec mes parents quand j'étais petit, c'était avant que mon père ne me voit comme un fils ingrat. Je suis heureux que cette période soit révolue, j'ai de nouveau la sensation de faire parti de la famille des Tomlinson et même si j'ai passé la plupart de ma vie a essayé de la fuir, je suis content de la voir revenir. Je me suis rendu compte, avec le temps, que le nom ne changeait pas les choses, cela n'a pas vraiment d'impact quand on y réfléchi. Nos seuls actes définissent qui nous sommes. Après réflexion, je suis fier de mon nom même si je n'approuve pas toutes les actions et les manies de mes parents. Depuis quelques temps, j'ai la sensation de retrouver le Louis que j'étais quand j'étais enfant, Jamie n'y est pas pour rien. C'est ça l'amour après tout, du changement, des remises en question et la reconnaissance de soi.

''- Tu ne connais pas le mot ''attendre'' ? T'étais censé me retrouver à l'entrée, et non pas te balader partout. Je te cherche depuis une heure ! Il est toujours dans la démesure ce garçon, c'est fou.
- Ah oui ? Tant que ça ?
- Je peux te l'assurer. ''

Je lève mes yeux au ciel pendant qu'il me passe devant sans me calculer.

''- T'es sérieux ? Maintenant que tu t'es promené dans tous le parc, tu ne veux plus bouger ? '' me cri-t-il alors que je ne suis même pas à trois mètres de lui.

Je ne réponds rien à sa remarque et le rejoint.

Sans un mot, nous marchons sans but précis depuis plusieurs minutes. En ce moment même, je me demande vraiment pourquoi je continue à accepter les rendez vous de ce mec, même quand il ne parle pas il m'insupporte. Qu'est-ce que je fais là ?

Bizarrement, il nous fait passer aux même endroits auxquels je suis allé seul auparavant. On retrouve les mêmes personnes, je m'attarde une nouvelle fois sur une jeune femme qui tient son enfant sur ses genoux, j'aime beaucoup cette image, ça me redonne envie de peindre. Ce que je n'ai pas fait, bien sûr, depuis la séparation avec mes parents. Étant enfant, j'avais pris l'habitude de dessiner et peindre tout ce que je voyais, que ce soit une pomme, une voiture ou un cheval. Je dessinais tout. Je peignais tout. J'admirais la vie autour de moi sans vraiment la vivre. J'ai toujours eu tendance à me laisser couler, c'est ce que font les gosses de riche en général. Tout leur est déjà donné, ils n'ont rien à chercher ni à trouver donc ils vivent sans se poser de questions. Ma rupture avec la peinture montre à quel point le départ de chez mes parents m'a été bénéfique. Je peignais pour me sentir vivant, j'ai arrêté quand j'ai fuit. J'aime mes parents mais je n'étais pas formaté à leur monde, je n'y avais pas ma place.

Il faut impérativement que je repeigne. Je sais déjà ce que je vais faire.

''- Hey ho ! Je te parle imbécile !! ''

Le son de la voix grave et roque de Harry me ramène à moi subitement. Je secoue ma tête pour me remettre les idées en place.

''- Oui, ben désolé d'être dans mes pensées le seul moment où tu daignes bien me parler, hein !
- Doucement, Tomlinson. Ne me parle pas comme ça.
- Sinon quoi ? Il se tourne violemment vers moi, un air mécontent sur le visage mais ne fais rien. Tant mieux, je n'avais pas envie de lui cassez le nez pour cette fois.
- Comme je te disais, c'est l'anniversaire de Jamie aujourd'hui.
- Oh, je ne savais pas. ''

Je reviens sur ce que j'ai dit plus tôt, j'adore le printemps.


Point de vue de Jamie :

''-Il semblerait que personne ne veuille te laisser tranquille ces temps-ci. Murmure Charlie à mon oreille alors que je suis dehors, entourée de tout un tas de prisonniers. Je n'aime pas quand il est aussi près de moi.
- Comment ça ?
- Quelqu'un est encore là pour toi. ''

Je me lève de manière précipitée et cours vers le parloir.
Pitié que ce soit Jack.

Une fois toutes les portes et tous les gardes passés, je m'engouffre dans la salle remplie de divers détenus avec leur famille ou leurs amis. Tout ce que je cherche c'est Jack. Je rêve tellement de le reprendre dans mes bras, sa visite remonte à plusieurs mois maintenant.

Mais bien sûr, mes rêves ne réalisent jamais. 


Prisonnier 45775Où les histoires vivent. Découvrez maintenant