Chapitre 22

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  Point de Louis

J'avais imaginé un nombre incalculable de fois le jour où je rencontrerais Jamie, aussi niais et innocent soit-il, je m'étais imaginé une belle journée avec le soleil qui illuminerait le ciel. J'étais persuadé que ce jour arriverait quand elle serait enfin libre, je m'imaginais attendant devant la prison de Londres, le cœur battant tout en étant serré. J'imaginais mesmains moites et tremblantes en train d'arracher le peu d'ongles qu'il me reste, impatient de voir ma belle passer outre cette porte de malheur. J'imaginais Jamie dans une magnifique robe blanche dans le but de montrer à tout le monde sa pureté et son innocence. J'imaginais ses jambes incroyables l'emmenaient rapidement vers moi pour que je puisse l'enlacer comme je le veux, c'est à dire de manière sans fin et sans encombre. Mais ce n'était qu'un rêve.

À la place, je me retrouve devant la prison sous une pluie qui ne semble pas vouloir s'arrêter. Ce n'est pas Jamie qui sort mais moi qui rentre. Quelle ironie.

Je suis content de enfin la rencontrer mais je trouve que ces conditions craignent, j'étais censé la faire revivre. Maintenant, je passe de nombreuses portes protégées par un code, il y en a tous les cinq mètres, je ne vois pas trop l'intérêt, c'est vraiment flippant. En fait, tout est flippant ici : les murs, les gardes, les barreaux, les cellules... le pire, je crois que c'est les détenus que j'aperçois dans les cellules quand je passe devant. Ils sont tellement effrayant, ou c'est peut-être moi qui suis trop stressé pour ne pas l'être. Le chemin jusqu'aux parloirs me semble interminable, je suis certain qu'il ne l'est pas. En plus, j'ai peur des prisonniers que j'ai vu mais d'après ce que m'a dit le gardien, Charlie, je crois, ce sont seulement des voleurs ou des délinquants de cité. Ils n'avaient plus de place dans la prison principale. Je n'ai pas pu m'empêcher de dire qu'une place allait bientôt se libérer puisque mon prochain interlocuteur allait sortir d'ici peu. Quand je lui ai dit que c'était Jamie, il a émit un petit rire jaune mais à la fois nerveux. Je n'ai pas compris mais je ne me suis pas trop attardé dessus trop pressé de la voir.

Nos pas se rapprochent de plus en plus de la salle et donc de Jamie, je sens mon cœur accélérer comme celui d'un gamin de 15 ans qui tombe amoureux pour la première fois. Ça aussi, ça me fait peur. Tout me fait peur aujourd'hui, c'est déconcertant.

Une porte de couleur bleue nous fait face, Charlie se retourne vers moi pour s'assurer que je suis prêt et appuie sur le bouton d'entrée. C'est une simple salle remplie de plusieurs personnes assises sur des chaises les unes en face des autres. Je me mets sur la pointe des pieds pour mieux voir celle ci dans son ensemble mais rien n'y fait, je ne vois aucune tête rousse.

''- Je vais la chercher. Murmure Charlie dans mon dos, il semble triste. ''

Je ne relève pas l'information et vais m'asseoir à la table restante. Je ne cesse de me répéter : ''Faites que ça se passe bien, je vous en prie.''


Point de vue de Jamie

La panique, c'est un sentiment que je déteste. Je n'ai jamais su la contrer, je l'ai toujours subi. Alors imaginez mon état depuis ce matin. A peine levée que je cherchais déjà une tenue adéquate, je n'ai pas trouvé. En même temps, il ne faut pas rêver, je n'ai pas fait de shopping depuis mon entrée dans cette prison. J'ai seulement les vieux habits que les policiers m'ont laissés prendre dans un sac de voyage. Ce sont des habits déchirés qui n'ont plus la même couleur qu'auparavant, bien sûr, ils sont lavés mais puisque le tri n'est pas fait, la plupart sont tachés. J'ai cherché pendant plus de trois heures quelque chose de bien, je me suis changée une vingtaine de fois assimilant un vêtement à un autre ; sans résultat. J'ai alors arrêté de chercher, je me suis simplement dis que, de toute façon, Louis ne s'en préoccuperait pas. Je l'espère en tout cas parce que ce je porte ne correspond pas à la nouvelle collection de fin d'hiver mise au marché, je porte simplement un jean noir déchiré ( ne n'est absolument pas voulu mais j'ai entendu dire que c'était revenu à la mode ), un pull blanc cassé qui est devenu trop grand au fil des années dû à ma perte de poids quand même importante et pour finir j'ai aux pieds, mes traditionnelles baskets de ville blanche qui ne le sont plus du tout, d'ailleurs. Je ne suis pas au top du top mais je n'ai pas réussi à trouver mieux, je crois que ça me stresse de ne pas être bien dans mon corps pour ma première rencontre avec lui, cela me terrifie davantage.

Prisonnier 45775Où les histoires vivent. Découvrez maintenant