Prisonnier 45775

Chapitre 29

  Point de vue de Louis :

Il me regarde comme si je n'étais qu'un simple grain de poussière qu'on arrête pas d'essayer de faire disparaître ; personne ne m'a jamais regardé de cette façon, ça m 'effraie. Ses yeux, d'un bleu encore plus bleu que la mer Caspienne me clouent sur place. Je ne bouge plus, je ne respire plus. Ce moment semble durer une éternité, beaucoup trop longtemps. Je ne pensais pas que c'était possible d'avoir des yeux à la fois si froid et si chaud. Les siens sont, clairement, pré dominés par une froideur doublée d'une obscurité sans appel mais j'arrive à perçoir un chouilla de lumière et c'est ça qui me déstabilise le plus ; c'est comme si son être entier criait au mal mais que seuls ses yeux étaient assez rationnels pour se rendre compte de ce qu'il se passe réellement. Quoi qu'il en soit, il a intérêt à vite rouvrir la bouche sinon je sens que mes jambes vont me mener, elles seules, dans un autre endroit, loin de ce type à faire flipper Sylverster Stalone.

''- Tomlinson, il me semblait bien avoir entendu ce nom quelque part. Malia me parlait de toi souvent pour assouvir '' sa vengeance '' ou je ne sais quoi. Mais j'avais le sentiment d'avoir entendu ce nom auparavant. Puis, au final, j'ai tilté. ''

Quelle vengeance ? Il me connaît d'où d'abord ?

''- Louis Tomlinson ou le fils chéri et prodige de la lignée. ''

Ah oui, mon nom ne passe jamais inaperçu, c'est vrai. J'ose, enfin, prendre la parole :

''- Comment tu as su que c'était moi ? Je veux dire, tu m'avais déjà vu avant ? Je demande, assez timidement tout de même . ''

Il lâche un rire franc, comme ça. Ses yeux se plissent de manière exagérée, certains rides se forment au coin de ceux ci et de sa bouche. Mais il continu de rire comme si ma blague en était véritablement une.

''- C'est ce que je pensais. Tu me regardais bien trop bizarrement pour te rappeler de moi.
- Tu veux dire qu'on se connaît ?
- On était même une forme d'ami, en vérité.''

Je ne réponds rien et l'observe. Je ne l'ai jamais vu auparavant, j'en suis sûr. Je n'ai eu aucun ami se nommant Niall, c'est dire à quel point ce prénom n'est pas courant.

''- Enfin, bref, là n'est pas la question. Suis moi, je te mène à ma sœur. ''

Il reprend sans chercher à me convaincre davantage de notre connaissance commune. Je ne veux pas insister, je n'ai pas envie d'apprendre des choses que j'ai oublié ou simplement non vécu. Donc, je le suis fidèlement. J'espère qu'il partira quand je voudrai m'adresser à Malia, je sens que je vais galérer s'il est présent.

Point de vue de Jamie :

Monsieur Stilinski est devant moi, sur cette même table. C'est marrant, nous sommes toujours sur la même quand nous nous voyons. Saleté de fatalité.

''- Vous allez bien Mademoiselle Dawson ?
- Ça peut aller. Et vous ?
- Vous savez bien que je vais bien en toute circonstance ? ''

Oui, c'est bien triste d'ailleurs.

''- J'ai des nouvelles de votre frère, Jack, également. Il va bien.
- Tant mieux. ''

Mon petit Jay, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Au moins trois ou quatre mois, il me manque incontestablement. Les juges ont énoncé le fait que, peut-être, en ce moment, ce serait dangereux pour lui de s'aventurer ici. C'est vrai. Vaut mieux que la prochaine fois qu'il me voit soit à l'extérieur, entouré de fleur et de neige.

''- Les policiers ont terminé leur enquête. Il ne manque plus que je forge un dossier solide susceptible de vous défendre et que le tribunal organise le procès. ''

Trois ans et demi. Il aura fallu tout ce temps pour que les flics daignent bien achever leur enquête. Je n'y croyais plus, plus du tout.

''- Alors ?
- Il n'y a aucune preuve qui vous condamne. De ce côté là, vous serez acquittée sans problème.
- Qui a tué mes parents ? L'enquête l'a dévoilé ?
- Oui, les preuves des agents de police et celles de mon détective privé concordent.
- Qui ? Malia ? J'interroge impatiente.
- Nous étions restés sur cette issue là pendant de longs mois. Puis nous avons réalisé de façon plus ou moins soudaine que ce n'était en aucun cas possible. Elle a subi un interrogatoire dernièrement pour nous enlever nos derniers doutes. Je peux vous assurer avec certitudes que ce n'est pas elle.
- Qui ? Alors qui, nom de dieu ? Je me lève précipitamment.
- Jamie, je t'en pris assis toi. Je ne crois pas que tu sois capable de le découvrir tout de suite.
- C'est une blague ? Je vous en pris !! ''

Il se lève et se dirige vers la sortie. Quand je m'apprête à le rattraper, les gardes m'en empêche et me bloque le passage. Alors je cris aussi fort que mes cordes vocales me le permettent:

''- Vous ne pouvez pas me faire ça ! Maître, je vous en supplie !!!! Mes yeux s'humidifient soudainement et je m'effondre sur le sol. Les gardes n'ont pas le temps de me rattraper. Je reprends de plus belle, S'il vous plaît ? ''

Il daigne enfin se retourner vers moi et déclare d'une voix que je ne saurais décrire :

''- Il y a tant de choses que tu ne sais pas Jamie. Même nos plus proches alliés sont parfois nos pires ennemis. ''

Harry, pitié. Je pensais que tu n'avais rien fait.

Point de vue de Louis :

Je pénètre dans l'appartement de Malia. Je n'imaginais pas autre décoration, tout est épuré, seules des paires de chaussures ornent l'entrée.

''- Elle devrait bientôt arriver. En attendant je vais te montrer quelques photos. ''

Il disparaît pendant quelques minutes puis revient avec un carton énorme qui semble être rempli d'images en tout genre.

''- Pourquoi tu me montres ça ? Tu veux me montrer des photos de nous quand on était gosses en criant haut et fort à quel point nous étions ami avant que je te rejette de ma vie comme le font tous les gosses de riche après s'être lassé ? ''

Il rigole encore une fois. Voilà un paradoxe chez lui qui me tourmente d'autant plus.

''- Pas vraiment, non. Tu vas comprendre. Il y a plusieurs degrés d'amis, tu le sais bien. Ça peut commencer par le mec que tu croises souvent dans le bus ou par la personne avec qui tu es complice depuis ta naissance. Tout est relatif, Louis. ''