Chapitre 33

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  Pont de vue de Louis :

Je ne pensais pas que ce serait aussi douloureux de la voir comme ça : allongée dans un lit d'hôpital, le teint pâle et un bandage sur son avant bras droit.
En arrivant, je ne pensais pas non plus que les gardes qui surveillent sa chambre me laisseraient passer aussi facilement vu mon état d'hystérie. C'est peut être ça qui les ont convaincu de m'ouvrir la porte de cette façon, sans réticence.
Elle apparaît tellement plus vulnérable que la fois où je l'ai rencontré pour la toute première fois. C'est vrai, ce n'est seulement que la deuxième fois que je la vois véritablement et les conditions dans lesquelles cela se produit me font du mal. Je me sens si coupable. Coupable de ne pas avoir pu la sauver avant. Ça fait six mois qu'on se parle, six mois que tout a commencé. Je me bats depuis tout ce temps, de toute mes forces, pour que la vérité éclate et qu'elle sorte. Il aura fallu six mois pour que j 'y parvienne, qu'on y parvienne. Et à moitié en plus de ça. Le jugement n'est pas passé, Niall n'a pas été arrêté. Si c'était trop tard ? Je m'en voudrais tellement fort.
Je ne peux pas la perdre, pas maintenant, pas après tout ce que l'on a traversé, pas avec les sentiments que j'ai pour elle. Elle ne peut pas m'abandonner.

''- Il va vraiment falloir que tu te réveilles, Jamie. Il faut que tu te battes. Je sais que tu dois en avoir assez d'entendre sens cesse le même discours années après années, malheur après malheur. Mais c'est le moment ou jamais pour que tu l'écoutes une bonne fois pour toute. Je veux que te battre pour ta vie devienne ta priorité, arrête de te focaliser sur tout le reste, concentre toi sur toi, seulement sur toi. Tu es bien plus fortes que tu sembles le croire et bien plus importante à mes yeux que n'importe qui sur cette fichue planète. Reviens. ''

Je ne sais pas trop quoi lui dire, en réalité. J'ai l'impression de me répéter mais j'écoute ce que me dit mon cœur, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Je veux tout mettre en œuvre pour qu'elle veuille bien revenir. Que ce soit pour elle, qu'elle revienne pour elle. Pas pour Jack, ni pour moi. Il faut qu'elle revienne pour elle. Qu'elle ait envie de vivre pour elle même et non plus pour toutes les personnes autour d'elle.

Ma main sur la sienne, j'attends patiemment, je reste là une éternité. Une éternité à raconter n'importe quoi dans l'unique but infime d'attirer son attention. Je sais que cela n'a aucun intérêt, ce n'est rien je le fais tout de même, ne sait-on jamais.
Malheureusement, des cris provenant du couloir m'en empêche :

''- Vous êtes en état d'arrestation Monsieur Styles, les mains en l'air, ne bougez pas.
- Je sais, je sais... juste deux secondes. S'il vous plaît, je viendrais avec vous, je vous suivrais sans histoire, je vous le promets. Avant ça, laissez moi la voir, je vous en supplie. Quelques minutes, j'ai besoin de la voir. Je vous en prie.
- Vous êtes interdit d'entrer Monsieur, reculez. Annonce l'un des gardes sur un ton clairement non négociable. ''

Encore une fois, Harry proteste. Des cris s'élancent de tous les côtés, des médecins alertés par cela commencent à s'en mêler à leur tour. Tout part en vrille en seulement quelques secondes. Je tourne alors ma tête de nouveau vers Jamie, mon esprit est tiraillé de toute part. Quel genre de personne suis-je ? Celle qui va faire le bien ou l'inverse ? Je sais que je devrais moralement m'interposer pour laisser Harry la voir un instant mais ma sale conscience m'interdit de le faire. Je ne sais pas qui j'ai envie d'écouter. Mais je crois que même après toutes les choses qui ont été dites sur Harry, je garde en tête la personne que m'a décrite Jamie et celle que j'ai rencontré il y a de ça quelques temps désormais. C'est ça qui me motive à me lever du lit de Jamie et de me dirigeais vers la porte. Je pénètre dans le couloir gorgé de monde et rempli de bruits. Je ne peux pas laisser ce genre d'actions avoir lieu dans un hôpital. À peine la porte ouverte que Harry tente de s'infiltrer dans la chambre. Je le contre avant.

''- Si tu veux rentrer, il va falloir que tu me convaincs avant. Annonçais-je d'une voix ferme.
- Monsieur Tomlinson, vous ne pouvez pas faire ça. Déclare un garde.
- Je le fais tout de même. Harry, parle.
- S'il vous plaît, Monsieur, il n'a pas le droit de rentrer, les médecins ne le permettront pas de toute façon.
- Je décide de qui sort et rentre. Je déclare.
- Non, vous ne le faites pas. Alors arrêtez ce cinéma immédiatement et rentrez dans la chambre. ''

Je lâche un rire d'agacement, je crois qu'il n'a pas compris que je ne rigole absolument pas. Je m'approche doucement vers le garde qui commence sérieusement à m'énerver.

''- Je suis la personne la plus proche de Mademoiselle Dawson ici, je suis donc celui qui ait légitiment le droit de prendre la décision de qui rentre et qui sort. Donc, vos saleté d'ordres, je m'en fiche complémentent. Je veux que Harry me persuade de le laisser entrer. ''

Je vois dans les yeux de l'homme qu'il est sérieusement en train de considérer ma décision, tant mieux. Je ne comptais pas abandonner.

''- Les répercutions, s'il se passe quelque chose, vous retomberont dessus.
- Je n'en porte aucun intérêt.
- Bien. ''

Il s'écarte et incite toutes les autres personnes présentes à faire de même. Il reste Harry et moi, l'un en face de l'autre.

''- J'ai besoin de la voir, je sais que tu ne comprends pas grand chose de ce qu'il se passe. La seule chose que je veux que tu saches c'est que je ne savais pas quelles étaient les véritables intentions de Niall, je n'en avais aucune idée. Si j'avais su, je l'aurai empêcher de leur faire du mal. Je sais que je dois tout de même payer pour avoir fermer les yeux et ne pas avoir chercher à comprendre. Je t'en prie, laisse moi la voir. Ça remonte à tellement loin la dernière fois. S'il te plaît. ''

Je ne réponds rien et m'écarte lentement de l'entrée. Je le suis au pas et on entre ensemble dans la petite chambre d'hôpital.
Jamie est encore dans la même position, les cheveux autour de son visage de porcelaine. De cette façon, elle reste magnifique.

Harry s'avance vers le lit d'une lenteur phénoménale. Il ne s'assoit pas de suite, il passe ses doigts sur le visage ou dans le cheveux de ma bien aimée. Il ne la pas revu depuis presque quatre longues années. Je n'imagine pas les émotions contradictoires qu'il doit éprouver en la retrouvant de cette façon. C'est terrible pour tous les deux. C'est à ce moment précis que je décide de sortir de la chambre, je n'ai rein à faire ici, pas tant qu'il est avec elle. C'est leur moment et je crois avoir suffisamment confiance en lui pour leur permettre de le vivre dans le calme et en toute intimité. Je ne reste tout de même pas loin de la porte, au cas où.

Un garde, le même agaçant qu'auparavant me rejoint. Je contre toute remarque en disant :

''-Il ne lui fera rien, j'en suis sûr.
- Et comment pouvez-vous en être aussi sûr ?
- Il est encore amoureux d'elle. ''

Je le savais, je l'ai toujours su. À partir du moment ou j'ai vu Harry pour la première fois, je l'ai su. Je ne pensais pas que le dire à haute voix me ferait une telle douleur dans la poitrine. C'est fou à quel point, je suis amoureux de cette fille. Ce genre d'émotion que je peux éprouver rien que dans ce genre de situation me fait peur.
Quand je vais voir l'homme qui la mis dans cet état et qui lui a fait du mal depuis tant d'années, je crois que je vais être incapable de me contrôler. Mais surtout, je pense que je ne le voudrais absolument pas. 

Prisonnier 45775Où les histoires vivent. Découvrez maintenant