Lorsqu'elle retrouva Suron, toujours assis dans l'herbe, ses pleurs avaient cessé. Ils n'échangèrent aucun mot et ramenèrent le cheval dans son box. La jeune fille caressa longuement son échine en lui disant au revoir tandis que le maître d'armes rangeait la selle. Ils retournèrent ensuite dans le salon et vérifièrent que tout était plus ou moins en ordre, prirent leurs affaires et repartirent à pied dans la forêt.
Athkor avait accompagné sa femme dragonnier durant cette épreuve en lui envoyant de légers flux magiques censés lui réchauffer le cœur, et avait pris soin de les rejoindre à la petite clairière, en faisant attention à ne pas être vu. Étendu sur l'herbe, il les attendait au soleil.
— Tu as été très courageuse.
— J'aurai préféré ne jamais avoir à l'être.
Son dragon soupira et la réconforta d'un doux grondement.
Aïkida lui caressa doucement le museau pendant que Suron prenait place sur la selle, et demanda à ce dernier :
— Je ne t'ai jamais demandé, comment es-tu arrivé à travailler pour le prince Elfe ? Comment as-tu eu ces armes magiques que tu m'as offert ? Comment connais-tu le monde magique ?
Le vieil homme sourit mystérieusement avant de répondre :
— Tu sauras un jour, je te le promets.
La Fille Gelée soupira et monta en selle à son tour.
D'un mouvement gracieux qu'Aïkida connaissait bien dorénavant, Athkor poussa sur ses pattes arrière et décolla en s'aidant de ses immenses ailes noires. Ils rentraient à la Vallée.
Lorsqu'Aïkida se réveilla, il faisait nuit noire. Le froid matérialisait son souffle d'un léger nuage blanc tandis que les animaux nocturnes s'animaient autour d'elle. Pourtant, une douce chaleur enveloppait son corps, et quand elle ouvrit l'œil, elle sut pourquoi. Elle s'était endormie sur la selle d'Athkor, et ce dernier s'appliquait à ce qu'elle ne ressente pas le froid de l'hiver qui s'installait doucement.
La Fille Gelée se redressa lentement et regarda autour d'elle. Ils étaient au ruisseau, seuls.
— Suron est rentré et t'as laissé dormir. Tu avais besoin de sommeil depuis un long moment.
— C'est vrai que toutes ses émotions m'ont épuisée, soupira-t-elle. Merci.
— Que vas-tu faire pour le papier ?
Aïkida soupira en fronçant les sourcils. Elle avait presque oublié. Presque.
— Je vais aller le voir.
— Sois prudente Kida, il est plus fort que toi.
— Dans ce cas, je vais m'assurer à ce qu'il ne le soit plus jamais.
La Fille Gelée descendit de l'immense selle de cuir, non sans grimacer, et s'enveloppa dans sa cape pour couper le froid qui commençait à saisir son corps.
— Merci mon beau, je te revaudrai ça.
Athkor gronda doucement et la jeune fille partit en direction du château.
La nuit était noire, mais il n'était pas si tard que ça, la plupart des combattants étaient encore actifs. Quel est leur but maintenant qu'il n'y a plus de danger ? Mais elle rectifia. Le danger est permanent.
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La Fille Gelée et la Face Cachée
Fantasy[Ceci est le deuxième tome de La Fille Gelée, vous ne comprendrez pas si vous n'avez pas d'abord lu le premier tome.] Le Grand Combat est terminé et le Masque Noir est tombé. Mais il n'est pas tombé seul et a entraîné avec lui deux innocentes, dont...