Musique en média : Ólafur Arnalds - Öldurót ft. SinfoniaNord, Atli Örvarsson
Faustine ne cessait de se retourner sous la couette. La grande chambre d'ami de chez Sandra était située au rez-de-chaussée et les deux fenêtres étaient dépourvues de volets. De simples stores couvraient les vitres qui la séparaient du dehors. Autant dire que cela ne la rassurait pas particulièrement après l'incident de la fête, plus tôt dans la nuit.
Bien sûr, son premier réflexe avait été de monter avec Sandra, mais la blonde supportait mal de dormir avec quelqu'un à côté. Faustine s'était ainsi fait jeter sans trop de cérémonie. Comme la chambre parentale était hors de question, elle avait ravalé son angoisse et s'était résignée à coucher au rez-de-chaussée.
La nuque en sueur malgré la température fraîche de la pièce, Faustine se dépêtra de la couette et s'assit sur le côté du lit.
L'inconnu avait été assez près d'elle pour l'entendre parler avec Jonathan. Assez fêlé pour la traquer jusque dans la salle de bain. Assez proche pour lui faire du mal.
Elle aurait voulu en parler, se confier, mais elle soupçonnait que ni Sandra, ni personne, ne la prendrait au sérieux. Qui croirait une gamine parano et bourrée ?
Elle alluma la lampe de chevet, ne supportant plus de rester dans le noir. Les yeux réduits à de minces fentes, elle lorgna sur le réveil qui indiquait quatre heures trente du matin. L'aube était encore loin en plein mois de janvier.
Sa bouche pâteuse et un mal de crâne persistant la poussèrent jusqu'à la salle de bain. Tandis qu'elle buvait à petites gorgées son verre d'eau, elle trifouilla un peu dans l'armoire à pharmacie. Malheureusement, elle ne trouva aucun antalgique parmi les médocs.
Après une courte hésitation, elle mit ses mains en coupe sous le robinet et s'aspergea le visage d'eau. Lorsqu'elle se redressa, elle dut réprimer un sursaut en croisant son reflet dans le miroir. Elle se força à respirer calmement, il fallait qu'elle se soigne. Si elle se mettait à avoir peur de son ombre, sa vie allait devenir un calvaire.
Il ne s'est rien passé, se répéta-t-elle avec toute la conviction qu'elle put rassembler. Rien !
Elle passa machinalement les doigts dans ses cheveux bruns pour se recoiffer. Sous ses yeux, le mascara avait coulé. Si elle n'avait pas craint de réveiller Sandra, elle se serait douchée. Il lui faudrait cependant attendre encore quelques heures pour ça, aussi décida-t-elle de retourner dans la chambre. À défaut de s'endormir, elle essaierait de se reposer.
Rebroussant chemin sur la pointe des pieds, elle regretta de ne pas avoir un bon livre pour tromper l'ennui et l'angoisse. Alors qu'elle refermait silencieusement la porte de la chambre, elle eut le sentiment que quelque chose clochait.
L'anomalie la frappa littéralement, sous la forme d'un courant d'air froid venu lui embrasser goulûment la nuque. Elle fit volte-face en frissonnant.
Le store était relevé, la fenêtre coulissante entrebâillée et les vents nocturnes balayaient la pièce.
C'est en train d'arriver, pensa-t-elle pour la seconde fois de la nuit.
Elle se plaqua contre la porte et abattit son bras tremblant contre le mur, faisant claquer l'interrupteur sur sa droite. Une lumière vive inonda la chambre. Fronçant les sourcils et le nez, Faustine s'obligea à garder les yeux ouverts. Elle scruta frénétiquement la chambre, à la recherche d'un intrus ou quoi que ce soit d'anormal.
Elle aurait dû rouvrir la porte et partir en courant, mais une peur viscérale lui chuchotait qu'au moment même où elle tournerait le dos, on lui tomberait dessus.
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La part du Loup
WerewolfAprès plusieurs jours de harcèlement, Faustine est enlevée par des loups-garous. Elle doit survivre dans leur monde hostile pour espérer rentrer un jour chez elle, vivante. *** Des SMS pour le moins perturbants, un détraqué anonyme qui se rapproche...
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