Chapitre X

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J'ai les mains moites et mon cœur bat à la chamade. Les gardes me poussent dans l'allée menant au trône. L'homme qui me fait face impose l'autorité et le respect par son apparence. Son visage est marqué par ses années de règne et une épaisse barbe grise lui mange la moitié de celui-ci.

- Ainsi donc, voici la femme qui a privé mon royaume de sa reine bien-aimée ! annonce t-il d'une voie solennelle.

Les gardes qui m'emprisonnent me force à m'agenouiller devant le roi. Je sens mes joues rougir de colère. Jamais je n'aurais penser être un jour soumise au roi. Je garde malgré tout la tête haute et soutient son regard.

- J 'ai ici, un ami qui peut me confirmer cette accusation, poursuit t-il.

À ces mots, les portes s'ouvrent et quelqu'un entre. J'essaie de me retourner pour voir qui pénètre dans la grande salle, mais les gardes m'en empêche. Razym me contourne en me regardant avec mépris, puis s'approche de son ami royal pour lui tendre un document.

Le roi ouvre l'enveloppe et en sort le contrat d'assassinat que j'ai signer il y a plusieurs mois déjà. Oldrin commence la lecture de la lettre, mais je n'écoute plus. Le prince Elric me fixe et je le regarde également. Il me sourit, pas d'un sourire moqueur, mais plutôt remplit de compassion.

Je ne comprends pas à quoi il joue. J'ai tué sa mère, et il compatit à ma situation ! Il devrait plutôt se réjouir de ma mort prochaine.

- Ainsi donc, Enora de Belladone, je vous condamne à une mort lente et douloureuse dans les geôles du château.

Bien entendu, il m'accorde la mort dans la salle de torture, après de longues heures d'agonie. Je sens mon cœur prêt à éclater dans ma cage thoracique. N'ai-je pas assez souffert ?

*

Immédiatement après l'audience, les gardes me reconduisent à ma cellule et une fois seule, mes larmes coulent. Je suis terrifiée. Je me suis endormie d'épuisement, sans savoir de quelles douleurs sera fait mon lendemain.

Le soleil n'est pas encore levé lorsque la porte se déverrouille. Un garde se faufile rapidement à l'intérieur de la cellule puis referme la porte sans la verrouiller. Il me regarde puis enlève son casque, me révélant ainsi son identité. Il a de court cheveux bruns, de magnifiques yeux verts clairs, un nez droit et fin, et une mâchoire carrée. Serait-ce une illusion ?

- S...Sam ?

- Enora, me dit-il avec son sourire que je connais si bien. Il faut faire vite, on a pas beaucoup de temps.

J'approuve d'un geste de la tête. Il me détache de l'anneau scellé au mur et m'aide à me relever puis il m'expose rapidement son plan.

- Je vais remettre mon casque et t'emmener dans la cour avec tes menottes. On passera inaperçu si je te couvre le visage. Le soleil n'est pas encore lever, on doit faire vite pour tirer profit de l'obscurité. Il n'y a que trois soldats qui patrouille à l'extérieur et quelques uns sur les remparts. Nous rejoindrons alors les écuries, on montera sur des chevaux et à nous la liberté !

- Tu m'as tant manqué, Sammy ! lui dis-je en l'enlaçant.

- Toi aussi. Maintenant, on doit filer.

Suivant son plan, on remonte les escaliers éclairés par quelques torches pour regagner la cour. Il me couvre ensuite le visage avec un linge grisâtre. Sam me guide en me tenant fermement le bras gauche.

- Nous venons de dépasser les trois gardes, me chuchote t-il.

On traverse la cour rapidement, ce qui n'est pas facile en étant aveugle. Néanmoins, on arrive aux écuries et j'enlève le morceau de tissu quand Sam me confirme que la voie est libre. Les chevaux ne sont pas prêt à être montés.

- Je vais aller lever la herse. En attendant, prépare deux chevaux.

Il commence à partir, puis se retourne et me tend un poignard.

- Tiens, tu pourrais en avoir besoin, ajoute t-il avant de partir.

Je glisse le poignard dans ma ceinture et saisis ensuite deux selles rangées sur la droite et les installent sur les chevaux les proches. Les menottes ne me simplifient pas la tâche. Elles m'obligent à contourner plusieurs fois les bêtes pour attacher correctement les selles.

Puis j'attends de voir apparaître Sam au pied de la tour où se trouve le mécanisme des grilles.

* roi Oldrin en média

L'Assassine de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant