CHAPITRE 17: Je suis une princesse...

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Alors comme ça, je suis à Alicante... La capitale d'Estenzia, le royaume des chat-garous.
Ma sœur prend la parole:
- Je suis heureuse que tu sois réveillée! Ta chambre te plait?
- Oui, c'est super ! Combien de temps suis-je restée dans les vapes ?
- Ça fait quatre jours.
- Tant que ça ?!
Oh mon dieu, ça fait beaucoup!
- Je suppose que nous sommes dans ton palais?
- Oui, exact.
Je vais m'asseoir au bord du lit et j'observe Cathya. Elle est habillée très différemment de la dernière fois: elle porte une longue robe droite, avec des manches trois quarts et une encolure droite qui découvre les épaules. Sa robe est vert émeraude et le bord de son col est doré. Un jupon en dentelle claire apparaît sous celui du dessus, fendu au milieu.
Un collier ras-de-cou en fils d'or tressés, un bracelet de la même matière ainsi que des boucles d'oreilles pendantes en or également complètent sa tenue.
Ses longs cheveux sont arrangés en un chignon, coiffé/décoiffé. De nombreuses mèches brunes ondulées encadrent son magnifique visage.
Un superbe diadème en or finement ciselé et orné d'émeraudes est délicatement posé sur le sommet de son crâne. Un diamant cristallin en forme de sphère est incrusté au centre.
Voyant que j'observe sa tenue, elle prend la parole:
- Te sens-tu assez en forme pour venir dîner avec nous?
- Je pense que oui...
- Super! Je vais appeler l'infirmière pour qu'elle t'enlève la perfusion et ensuite nous irons te trouver des vêtements. Je pense que parmi mes affaires trop petites, certaines t'iraient...
- OK!
Je prends une voix timide:
- Est-ce que j'aurai moi aussi une robe de princesse?
Je sais vous allez me trouver bizarre mais je ne porte jamais de robes aussi belles! Et puis, je suis dans un château alors...
Cathya s'esclaffe et ébouriffe mes cheveux:
- Bien sûr, voyons! Tu en es une en plus! Elle s'interrompt et fronce les sourcils. - Il faudra aussi s'occuper de tes cheveux!!!
Je souris.
Cela ne fait que quelques heures que je la connaît ( je l'ai rencontrée il y a quatre jours, oui je sais, mais j'ai dormi, donc...) et je l'adore déjà. J'ai l'impression qu'elle a fait partie de ma vie depuis que je suis née.
Ma sœur se lève et sort. Elle m'adresse un petit signe de la main et disparaît.
Je m'installe devant la coiffeuse, attrape une brosse qui se trouvait là et entreprend de me démêler les cheveux.

Quelques instants plus tard, on frappe à ma porte. Je lance:
- Entrez!
La porte s'ouvre sur une femme mûre, en blouse blanche portant une mallette de la même couleur. Elle est blonde, les cheveux attachés en chignon lâche, plutôt grande et bronzée. Des pattes d'oies apparaissent aux coins de ses yeux lorsqu'elle me sourit. Elle se penche en avant et murmure:
- Votre Altesse. (Elle se redresse) Je suis Mademoiselle Terresa, l'infirmière personnelle de Sa Majesté la reine Cathya.
Oh. Mon. Dieu. Ça fait super bizarre de se faire appeler "Votre Altesse"! J'ai envie de me retourner pour voir si elle parle pas plutôt à une autre fille. Une vraie princesse.
Mademoiselle Terresa poursuit:
- Je suis venue enlever votre perfusion.
Je bégaye, encore troublée:
- Ou-oui... B-bien sûr. Je vous attendais.
L'infirmière s'approche, pose sa mallette sur la coiffeuse et l'ouvre. Elle en sort des cotons, du désinfectant et du sparadrap. Terresa commence par arrêter l'écoulement de l'étrange liquide bleu puis elle retire l'aiguille plantée dans mon bras. Une petite goutte de sang perle sur ma peau. Elle imbibe ensuite le coton de désinfectant puis le tamponne sur la plaie. Ça piquotte un peu mais c'est supportable. Elle applique dessus un autre coton imbibé puis le fixe avec une bande de sparadrap. L'infirmière attrape la poche de liquide ainsi que le tuyau et l'aiguille et les met dans un sac plastique. Elle referme ensuite sa mallette.
- Ça y est, Votre Altesse. J'ai terminé désirez-vous quelque chose?
- Non, merci. Je pense que ça va aller.
- Surtout, n'hésitez pas à m'appeler si vous vous sentez mal.
- Je n'y manquerais pas. Merci beaucoup.
Mademoiselle Terresa me fait la révérence ( oui, oui! Je n'ai pas rêvé: elle fait une révérence !) et s'en va.
Je n'en reviens toujours pas: tous les gens qui vont s'adresser à moi vont faire pareil... Je ne sais pas si je vais pouvoir m'y habituer.

Peu après, un garde se présente à ma porte, restée ouverte. Il se tient droit dans son uniforme noir et orange et n'affiche aucune expression. Il porte un pistolet à la taille et certainement un couteau dans sa botte ( je sais, c'est un cliché ). Il dit d'une voix monotone, tel un robot:
- Votre Altesse. La reine m'a chargé de vous conduire à elle pour vous vêtir.
Je lui réponds, un peu déboussolée ( comment dois-je m'adresser à un garde ?)
- Euh... oui, tout de suite. Je me chausse et j'arrive.
Je plonge vite mes pieds dans mes pantoufles posées à côté du lit. Bizarrement, ce sont mes chaussons blancs avec une tête de lapin que je portait à la maison lors de l'attaque. Avec ça, je te dis pas ! Personne ne va me prendre au sérieux: la crédibilité de la princesse Natacha !
Mais bon, ils me réconfortent. Au moins, j'ai avec moi quelque chose que je connais dans cet univers nouveau pour moi.
Je rejoins le garde à la porte. Il tourne les talons et s'avance dans le couloir sans vérifier que je le suis.

At dawn every cats are...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant