Chapitre 2 : I can't wake up

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J'ai regardé le paysage autour de moi, sans vraiment le voir. Mon esprit était ailleurs. Mon esprit, foutaise, restait encore à prouver que j'en avais un ! Je n'étais même plus capable de réfléchir, j'étais comme endormis, une sorte de somnambule. Mes journées se résumaient toujours à la même chose depuis ... Depuis combien de temps exactement ? 2, 5, 10 ou 15 ans ! Je ne saurais le dire. Bien que dix printemps sembleraient être la réponse la plus probable. Je ne pouvais même pas différencier les années en fonction des saisons : ici, tout était blanc quelque soit le mois, neige éternel !

Solitude ! Un des seuls mots qui qualifiait ma sombre existence. Rare était les personnes qui s'aventurait dans cette contrée désertique. Les quelques personnes que j'avais rencontré ne sont plus de ce monde. Oui, je suis fou ! J'aimais voir le sang couler, j'en tirais une douce euphorie, c'étais délicieux, délectable, la seule chose que j'appréciais dans ce bas monde. Et bizarrement, je ne dois pas cette folie à cette étendue de glace, non, je l'a dois à Dasyatis ! Je me souviens encore de son nom malgré toute ses années, le combat aussi, puis, la douleur, qui, elle ne m'a plus jamais quitté !

J'ai tenté mainte et mainte fois de mettre fin à mes jours, mais apparemment, la vie, trouvais drôle ou prenait du plaisir à me voir souffrir, seconde après seconde.

J'étais un monstre sanguinaire, dénué de sentiment, de tout se qui ferait de moi un homme. Mon physique était aussi celui d'un monstre ! J'étais presque certain que, si je me voyais, moi aussi j'aurais peur ! Je ne savais pas à quoi je ressemblais, mais quand je m'imaginais, c'étais en créature humanoïde aux yeux rouge comme le sang.

Parfois, je reste couché toute la journée tant la douleur était forte, elle me tordait les entrailles, me compressait la tête, me coupait le souffle. A tel point qu'il m'arrivait de m'arraché les cheveux par poignés, de me fracassé le crâne contre un rocher. Mais je ne mourrais toujours pas. Je suppliais tous les dieux que je connaissais de me laisser mourir ou de faire cesser cette douleur insupportable.

Même respirer m'était douloureux, l'air glacé me déchirant les poumons, une souffrance habituelle, tout n'était que souffrance quoi que je fasse. Seul le sang des autres me procurait du plaisir, un sursis dans ma propre douleur !

Je fermais mes yeux perçants, secouant ma tête pour espérer que tout disparaisse d'un seul coup : mon mal, ma folie, ma solitude. Pour me réveiller de ce cauchemar perpétuel, mais c'était impossible, il fallait être réaliste, je ne pourrais jamais me réveiller !

-I've been living a lie, there's nothing inside

Ramène-moi à la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant