CHAPITRE 1

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Coucou, c'est Lane! Voici une des deux fictions sur lesquelles je travaille! A travers Cicatrices, je veux faire passer des messages assez personnels et soutenir toutes les personnes aillant déjà ressentie les mêmes sentiments que Stiles.                                                                                                                                     Enjoy!

Chapitre 1:

Tous les gens autour de cette table me rendaient malade. Mais genre vraiment. Mon père mâche son morceau de poulet d'un air désintéressé (Oh! Sûrement sa nouvelle enquête PA-SSIO-NNANTE!), Scott mordille ses ongles en me lançant des petits regards pour me dire de me dépêcher, tandis que Peter Hale est carrément en train de siéger en maître, le bras négligemment posé autour des épaules de mon père.

Parce que forcément, il fallait bien que celui-ci s'entiche d'un ancien criminel au passé obscure! Ca me rendait complètement dingue. Moi qui croyait pourtant être plus proche de mon père depuis quelques mois, voilà que ce connard débarquait et foutait tout en l'air. En l'espace de quelques mois, il avait réussi à me voler mon père, et définitivement. Il n'y avait désormais plus la moindre étincelle de complicité entre nous. 

Et bien sûr, cerise sur le gâteau, il a fallut que ça arrive en même temps que la transformation  de mon meilleur ami en loup; mais aussi car un dénommé Isaac avec le même "problème" squattait chez lui pour des raisons qui m'étaient inconnues. Je repensais soudain à une discussion qu'ils avaient eu récemment où ils se traitaient de frère. Mon cul oui. Je soupirais. Scott me regarda étrangement et ça m'énerva. S'il avait vraiment été mon meilleur ami, il aurait vu l'évidence de ce qui ne tournait pas rond à cette table. Malheureusement c'était Scott, juste lui. 

Je finis rageusement mon assiette et adressait un bref "bonne fin d'appétit" avant de m'en aller  au reste de la tablée -c'est-à-dire mon père et son mollusque- qui m'ignorèrent royalement. J'entendis les pas rapides de Scott à ma suite, ce qui eu le don de m'énerver encore plus. Alors que j'ouvrais la porte de ma chambre, je réalisais qu'il serait préférable qu'il s'en aille maintenant. L'envie furieuse de tout casser et de lui hurler dessus me démangeais, or je voulais juste être tranquille. 

Je me retournais donc le visage impassible:

"Scott, j'ai besoin de réviser. Si tu pouvais juste..."

"Ouais pas de problèmes, je vais t'aider." me répondit-il en me coupant, m'exaspérant.

"Non ce n'est pas ça que je voulais dire. Si tu pouvais sortir, cela m'arrangerait." Mes mots brusques non mâchés durent lui faire l'effet d'une douche froide, car il me fixa quelques minutes, l'incompréhension ancré dans ses yeux. 

Je tendis la main, et lui indiquais le rez-de-chaussée, et c'est avec un dernier regard blessé qu'il partit. Peut-être s'attendait-il à une soirée tous les deux, "comme au bon vieux temps", à rire et jouer à la console. Malheureusement j'avais bien peur que cette époque ne soit définitivement effacée en moi. J'entendis la porte claquer, mais mon père ne dit rien, plus habitué maintenant à nos disputes régulières qu'à nos fous rires.  Il était reparti sans même essayer de contester mes paroles! J'eus vraiment l'impression de l'avoir perdu pour de bon cette fois.

Mais après tout, ce n'était pas de ma faute! S'il avait vu mon état empiré de jours en jours, il aurait réagi autrement. J'avais tout essayé, même de m'intégré auprès de sa nouvelle bande d'amis, mais ses autres copains lupins semblaient beaucoup plus heureux sans m'avoir dans leurs pattes. Donc, ce n'était plus à moi de faire d'efforts désormais. Il m'avait promis que même loup-garou rien ne changerait entre nous! Et pourtant, l'arrière goût amer sur ma langue ressemblait plus à de la haine que de la tristesse. 

L'impression de solitude que j'avais depuis plusieurs jours se renforça tellement que j'éclatais en sanglots. J'étais beaucoup trop faible et stupide. Je me déshabillais tant bien que mal pour prendre une douche. Je croisais mon reflet dans le miroir et grimaçais. C'était bien moi, cet adolescent paumé aux yeux rouges et gonflés, trop mince, et dont les multiples grains de beautés laids ressortaient vraiment?Je me détestais instantanément. 

C'est alors que j'aperçus un éclat argenté au coin des yeux. La lame de rasoir de mon père. J'avançais doucement la main en tremblant, la peur me prenant aux tripes. Je me saisis de l'objet froid au bord tranchant et l'examinais. Je sursautais en entendant mon père qui riait avec Peter dans le couloir, le peur de me faire prendre faisant tambouriner mon sang dans mes oreilles. Malheureusement, j'avais refermé ma main en poing et un gémissement de douleur m'échappa lorsque la lame trancha avidement ma paume. 

Je lâchais l'objet qui rebondit durement sur la carrelage,  répandant des gouttes de sang. J'ouvris ma main; le sang suintait de manière hypnotique.                                                                   Régler sa douleur émotionnelle par une autre douleur physique.                                                            Voilà quelque chose auquel je n'avais jamais pensé avant. Quelque chose de sombre et d'interdit, mais grisant. Chaque cicatrices et chaque perle de sang représenteraient un  combat contre soi, une lutte sans merci contre ses démons intérieurs. Je ramassais fébrilement l'objet, sans savoir qu'il aurait de grosses conséquences sur moi malgré sa faible taille. Je rincais doucement ma main ainsi que la lame à l'évier puis je regardais mes poignets.  Si blanc, si fins. 

J'approchais timidement la lame du droit, en dessous de ma paume déjà meurtrie. Je pris une grande inspiration, fermais les yeux et fis un trait net et fort dessus. La douleur remonta par vague et me fis suffoquer. Je me précipitais sous la douche en allumant l'eau pour enlever tout ce sang. Le regret m'envahissait. J'avais l'impression d'être un enfant de 4 ans face à une bêtise, une grosse bêtise, et non un jeune homme héroïque dans sa manière de réprimer sa haine contre les autres par un  acte valeureux. Je ne me sentais plus brave, je ne me sentais plus d'humeur à me faire du mal. Au fond, j'étais juste un lâche.

Mes remords firent affluer mes larmes aux coins de mes yeux que je tenais fermés pour ne pas les laisser s'échapper. Je m'accroupis sous le jet d'eau glacial et me recroquevillais sur moi-même. Après être sorti de ma léthargie, Je me levais et sorti de la douche en frissonnant. Je nettoyais rapidement la salle de bain et m'enfuis dans ma chambre pour tenter d'échapper à l'attraction de la lame maudite. 

Cicatrices STEREK (Boyxboy) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant