CHAPITRE 2

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Hey, c'est Lane. Petit message pour vous dire qu'il ne faut pas s'inquiéter les dialogues entre personnages arrivent bientôt, ainsi que plus d'action. ;)

STEREK.

Chapitre 2

Je me réveillais avec un malaise persistant sous les sons de mon réveil strident. J'avais particulièrement mal dormi cette nuit, hanté par la soirée d'hier qui me revenait par vagues honteuses. Je soupirais et coupais l'alarme avec ma main droite, ce qui me fis grimacer. J'avais mis des pansements sur les zones tailladées mais j'avais l'impression de voir du sang s'en échapper. Je me levais donc en grimaçant et m'habillais à la hâte. Tout en noir. Quelle ambiance joyeuse!

Je pris mon sac et descendis rapidement les escaliers. Je n'avais pas faim, comme à peu près chaque jours depuis très longtemps, mais voyais mon père boire un café, je me forçais à prendre une pomme et croquer dedans. Horrible! Elle avait un arrière goût aigre et je sentais la bile remonter le long de ma gorge mais je tins bon et me forçais à avaler pour ne pas paraître suspect. Enfin, à quoi bon faire ce manège puisqu'il ne m'adressa même pas un regard? J'étais vraiment stupide des fois. 

Je soupirais une enième fois de lassitude en ouvrant la porte d'entrée de chez moi. La nourriture avalée précédemment me brûlait la bouche d'écœurement.  Je me dirigeais à contre-cœur vers ma vieille voiture.  Le trajet pour aller au lycée fut trop rapide à mon goût. Je descendis et me dirigea rapidement vers le bâtiment où j'aurais cours.

J'évitais du mieux que je pus McCall et son infâmes groupe à dents pointues. Je détestais ces loups-garous! Mais plus encore, voir celui avec qui j'avais quasiment tous fait, celui pour qui j'avais été là depuis le début, celui pour qui j'avais passé pleins de nuits blanches à me torturer en ressassant tous ses problèmes pour trouver des solutions et en venir à bout sans qu'il ne me remercie au final me détruisait complètement. J'ignorais tous mes professeurs et leur cours ennuyant, j'ignorais même la pause déjeuner. Il FALLAIT que je sorte me vider la tête! J'allais devenir complètement fou sinon.

Seulement je me retins de justesse car je me rappelais que mon père avait posé plusieurs jours de congé récemment (pas pour moi bien sûr) et il serait certainement en train de copiner avec l'affreux Peter Hale. Rien que l'idée qu'ils partagent une relation plus qu'amicale me dégoûtais. Je pris donc mon mal en patience et me fis à l'idée que les cors étaient peut-être un bon échappatoire.

Après un temps qui me sembla interminable et une journée passée quasiment dans le flou total, la sonnerie des fins des cours sembla comme une délivrance. Je pris mes affaires, nullement pressé et me rendis sur le parking. Jusqu'à ce que je remarque l'attroupement dessus. Moi qui faisais tout pour éviter la foule, me voilà servi. Je redressais la tête un instant pour voir l'objet de leur attention. Grosse erreur.

Un gars assez grand au physique de mannequin se tenait devant une camaro noire, une cigarette à la main. Au même moment il leva la tête et je plongeais dans son regard émeraude. Il m'engloutit totalement et ce n'est que lorsqu'il détacha ses yeux des miens que je pus réaliser ma bêtise. A coté de lui se tenaient les personnes que j'avais passé mon temps  à éviter. Scott me jeta un regard incrédule avant d'esquisser quelques pas. Je pris peur et m'enfuis aussi vite que possible, rabattant ma capuche pour ne pas qu'on ne me remarque plus.

Je bondis dans ma voiture et conduis très rapidement jusqu'à chez moi, l'esprit tout chamboulé. Je ne comprenais pas, je ne comprenais rien.  Mais qui était ce gars étrange, si classe? Et que faisait-il au lycée? Pourquoi Scott semblait proche de lui? Et... et quel était ce sentiment étrange que j'avais ressenti lorsqu'il m'avait regardé? Quels étaient même les autres sentiments que j'ai éprouvé après?

Tant de questions qui se chamboulaient dans ma tête mais aux quelles je peinais voire ne réussissais pas à répondre. Désormais, seules la douleur cuisante de voir encore un des êtres qui m'étaient cher s'en foutre complètement de moi ainsi que la honte que je ressentais face à mon comportement de gamin avec l'inconnu subsistaient. Je me sentais nul.

Et je ne connaissais malheureusement qu'un seul moyen qui me permettrait d'effacer ces sentiments horribles le temps d'un instant. Un moyen que je redoutais parce qu'il m'apportait une satisfaction malsaine. En effet, pendant la journée je n'avais pas pu m'empêcher de me gratter le poignet régulièrement, ravivant sang et douleur. De toute manière qui l'aurait vu? Les personnes qui tenaient à moi et faisait attention à ma santé avaient compté sur la moitié des doigts d'une mains, et maintenant elles avaient juste autre chose à faire.

C'est en tremblant que je me dirigeais vers la salle de bain. Je saisis la lame de mon père doucement. Même si celui-ci ne semblait pas être là de même que l'infâme bonhomme qui avait pris notre domicile pour acquis, être silencieux durant tout le processus me semblait nécessaire. L'impression de puissance et de pleins pouvoirs monta en moi par vague en même temps que la lame se rapprochait de mon poignet déjà abîmé. 

Je n'étais pas stupide, je savais que me martyriser l'autre poignet pourrait sembler vraiment suspect alors je me contentais juste du droit pour l'instant. La peau se zébra en une multitude de filets de sang qui me firent tellement mal que les larmes me montèrent aux yeux.  Comme l'autre fois, la honte me submergea et je me dépêchais de tout ranger et d'aller dans ma chambre pour pleurer.

Cette nuit là, je fis d'étranges rêves à propos de l'homme inconnu. J'avais l'impression de me perdre encore et encore dans ses yeux, et une inhabituelle chaleur me remplit le bas-ventre rien qu'au souvenir de notre rencontre. Je devenais clairement fou, il n'y avait pas de doutes là-dessus. 

Je sursautais au son de mon réveil et me tira du lit difficilement.  Pour une fois, je prêtais plus attention à la manière de m'habiller, comme si j'allais encore croiser ce gars et qu'il allait me porter de l'attention. Je ne le revis pas et la tristesse me serra douloureusement le cœur. 

Scott semblait avoir abandonné l'idée de me parler, il m'ignorait encore plus royalement qu'avant. Isaac était toujours à côté de lui, attirant son rire ainsi que ceux de la bande. Désormais ils n'avaient plus besoin de moi pour jouer le rôle du clown, j'avais été remplacé par un autre, un lycanthrope. Encore mieux!

Je pleurais rageusement dans ma voiture en rentrant chez moi. C'était trop dur à supporter, d'être devenu complètement invisible, alors que j'adorai par dessus tout être au centre de l'attention.  Arrivé à la maison, j'accomplis le même funeste rituel pour essayer de soulager ma peine. J'espérais de l'aide qui ne venait pas, j'espérais un soutien qui était invisible. 

Cicatrices STEREK (Boyxboy) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant