Cicatrices STEREK (Boyxboy)

CHAPITRE 3

STEREK.

Chapitre 3:

Les jours qui suivirent me semblèrent enveloppés de brouillard. Je suivais toujours la même routine nocive, et je ne parlais quasiment plus. Mes professeurs paressèrent même oublier ma présence en classe si bien que je me retrouvais souvent noté absent. 

J'étais comme un fantôme. J'errai sans but précis en trimbalant ma faible carcasse humaine, lui donnant à peine de quoi subsister. Ma faiblesse me rendait plus résistant au monde extérieur, je ne voyais plus personne. J'avais fini par poser ma démission officielle à l'entraîneur de la crosse, même si le fait que je n'allais plus jouer depuis des mois avait déjà confirmé mon départ. Il ne m'avait même pas jeté un regard tellement je semblais insignifiant dans cette équipe.

Et le gars à la voiture noire si classe? Disparu. Il ne passait plus au lycée, ou alors je ne le voyais même pas. En fait je n'avais même plus chercher à le voir, ni à sortir enquêter sur celui qui me hantait pendant mes rêves, même si des fois le désir de le revoir m'obsédait complètement.  Je préférais de loin rester dans mes petites mauvais habitudes, quitte à dépérir complètement plutôt que de me jeter dans l'inconnu et donc le danger, comme j'avais l'habitude de faire avant. 

Malheureusement le destin s'avérait être assez cruel avec moi. Un élément perturbateur troublait tout. J'avais l'impression que la brune qui sortait avec Scott  d'après mes anciens souvenirs, une dénommée Allison , me suivait partout. Je ne l'avais pas vraiment remarqué avant, jusqu'au moment où elle commença à s'asseoir de plus en plus près de moi. Jusqu'au jour où elle s'installa carrément à la place vacante à côté de moi.

Je n'avais même pas eu la force de lui sortir une réplique cinglante histoire de la faire dégager. Au point où j'en étais, on aurait pu me donner l'agréable surnom "Zombie". Elle se pencha vers moi, un sourire mystérieux sur ses lèvres. Elle paraissait vraiment mignonne, ses longs cheveux bouclés chutant de ses épaules pour effleurer la table. Elle se pencha vers moi. Sa main se posa sur mon bras et je tressaillis inconsciemment. Elle fronça un instant les sourcils puis me sourit.

"- Mon nom c'est Allison, tu es Stiles c'est ça?" Elle ne s'attendit pas à ce que je lui réponde puis elle continua, m'énervant un petit peu. Mon mutisme aurait dû la faire fuir, pas l'attirer. "Tu sais... Je ne comprends pas vraiment les cours de littérature et puisque tu es bon élève,  ça ne te dérangerait pas de m'aider?"

Bon. Plutôt nul comme approche vu que j'étais  effectivement très intelligent, mais trop dissipé pour pouvoir saisir l'intégralité des cours même j' arrivais plutôt bien à m'en sortir grâce à du brodage et des improvisations. Je voulus pousser un grognement histoire de lui fermer la bouche, mais...  Mais c'était la première personne depuis un temps qui m'avait semblé interminable qui me considérait un temps sois peu d'attention. Et même si cette attention avait un but précis, elle était néanmoins remarquable. J'esquissais alors un faible sourire, qui me sembla faux tellement je n'avais plus l'habitude et lui répondis  :

"Pas de problème, mais tu es sûre que ça ne dérange pas... ton copain?" Ma voix était incertaine et rauque, je n'avais pas parlé depuis... longtemps. Je refusais également de remettre un nom précis sur le traître que j'avais décidé d'oublier, mais cela ne sembla pas la déranger.

"Bien sur que non!"Sa réponse vive me fit sursauter. 

"Excuse-moi c'est juste que ce n'est pas parce qu'on est ensembles que je ne peux pas avoir des amis à côté."  Elle se pencha soudain vers moi pour me chuchoter à l'oreille la suite, comme si c'était mon amie et qu'elle me confiait un petit secret.  "Et puis... tu sais je me suis rendu compte que notre prétendu couple ne tenait qu'à la confiance que j'ai mis dans Scott, et... je ne sais désormais plus s'il la mérite vraiment."

Sa révélation me fit l'effet d'une onde de choc. Comment ça, leur couple modèle et populaire n'était qu'une mascarade? 

"Waw, je ne m'attendais pas à ça. En fait, j'y croyais moi. Je crois que si on devait attribuer des rôles de théâtre, tu aurais certainement celui de la meilleur actrice pour ta performance incroyable."Mince. Malgré mon fragile équilibre mental je ne pouvais pas m'empêcher le sarcasme avec la seule personne qui me parlait. Merde, je n'avais pas géré sur ce coup là. Mais contre toute attente, ma remarque la fit rire.

"Tu es la première personne qui me parles aussi honnêtement. Je dois avouer que je trouve ça vraiment rafraîchissant et agréable." 

Je ne trouvais rien à répliquer. Le fait qu'elle m'ai fait un aussi beau compliment, en vantant ma manière si spéciale de m'exprimer, me réchauffa le cœur.Personne avant elle n'appréciait mon sarcasme. C'était trop direct, et le second degré n'était pas accessible pour les abrutis que je fréquentais.  Inconsciemment, Allison venait de m'apporter un petit pansement sur ma plaie béante. 

Bien sûr, ce n'était pas gagné. Elle allait sûrement m'oublier mais rien que sa présence à mes côtés durant ce dernier cours  me soulagea vraiment. Tout m'avait semblé différent. J'entendis pour une fois la voix du professeur, et je ne pensais pas à ma future scarification. Le cours était calme, tranquille sans mes voix intérieures déchirantes.

En arrivant à la maison, j'oubliais pour la première fois le rasoir le temps de la soirée. Mais les mauvais habitudes sont tellement ancrées dans le quotidien que ce n'est pas juste l'oubli qui nous fait les stopper.

Durant les jours qui suivirent, nous échangeâmes plusieurs petites conversations anodines. Je la faisais facilement rire sans le vouloir grâce à ma personnalité. Je voyais toujours le monde cotonneux, mais Allison m'offrait un joli échappatoire chaque jour. Elle prenait toujours le temps de me voir, sans son éternelle clique, le matin ou le soir, ou s'asseyait à côté de moi en littérature. Je ne le savais pas encore, mais notre future relation allait me changer à jamais et me transformer complètement.

Un mardi matin, alors que j'étais au parking, étant arrivé par je ne sais quel miracle avec ma voiture-poubelle, elle s'approcha de moi, paraissant hésitante. Elle m'enfourna un papier rapidement entre les mains et s'enfuit vers son groupe qui n'avait heureusement pas vu cet échange étrange. Quelques mots figuraient sur la feuille : Cours d'aide en littérature, vendredi soir, 19H? , ainsi que son adresse.

Ainsi donc, elle tenait à ce que nous restions discrets? Contrairement à pleins d'autres personnes qui se seraient senties humiliées ou vexées, ça me fit plaisir. Elle avait dû comprendre mon rejet de l'extérieur et me proposait donc un arrangement, en sacrifiant aussi sa présence à une des habituelles fête fastueuse de Jackson. 

Je ne savais pas encore si j'étais prêt à y aller, et pensais sérieusement à refuser, mais j'étais sincèrement touché. Ce qui ne m'empêcha pas de me scarifier le soir. Toujours pas de nouvelles du brun, toujours de l'ignorance de la part de mon père. Et la peur tenace que Scott allait me tuer s'il savait que je voyais sa copine, même comme connaissance.

*****

Un chapitre assez contrasté pour vous monter à quel point Stiles a perdu foi  même si une partie de lui s'accroche malgré tout. Réussira-t'il à dépasser ses craintes et se rendra-t'il chez Allison, sa seule connaissance qui paraît l'apprécier à sa juste valeur? 

Pleins de questions. Pleins de réponses. Une Allison mais pas de Derek.. A votre avis, pourquoi?