Cicatrices STEREK (Boyxboy)

CHAPITRE 14

STEREK

"[...] Monsieur Stilinski ?", une voix grave étrangement familière sembla me tirer d'un coup sec du noir absolu dans lequel je flottais jusqu'alors. C'était la première fois que j'entendais mon nom de famille prononcé d'une manière aussi... particulière.

Je me réveillais d'un coup, haletant en hoquetant de l'air, comme si j'avais été en apnée pendant longtemps. Cette voix était comme une bouée à laquelle je m'accrochais pour sortir de ma torpeur.

Je reprenais peu à peu conscience, les bruits de mon environnement inconnu remontant petit à petit dans mes oreilles, comme un battement sourd.

Ma vision revint peu à peu. Je distinguais une étrange forme s'agiter devant mon visage. Une.... Main ?

Soudain, une autre forme me faisant penser à un visage s'approcha de mon champ de vue brusquement, me faisant pousser un cri de surprise.

"... Désolé", la vois grave venait du visage en face de moi. J'en distinguais vaguement quelques contours. Je plissais les yeux pour tenter de dessiner les traits. "Je ne vous ai pas fait peur j'espère ?"

Un ton comme... rassurant et familier ? Étrange...?

Du vert. Comme deux émeraudes semblant percer la forme floue et sombre. Ses yeux étaient... verts ?

A peine sentis-je ma vision gagner un nouveau focus que la silhouette s'écarta à nouveau.

Je devinais que la silhouette était drapée d'un tissu flottant très clair.

L'individu était habillé d'un long manteau blanc ? Une cape ? Non... c'était, "une blouse de médecin?", les quelques derniers mots s'échappèrent de mes lèvres sèches, dépassant ma pensée. Ma gorge me brûlait.

J'étais incrédule. Comment ?

Comme semblant lire mes pensées, l'individu me repondit en marchant lentement dans la pièce où je me trouvais, autour du lit où je venais de me réveiller :

"Oui, c'est correct. Vous êtes mon patient maintenant, Monsieur Stilinski.", ses mots mesurés semblaient cachés un autre sens. Où était-ce juste mon impression ?

J'essayais d'ajuster ma vision et je perçu une masse sombre au sommet de la haute silhouette. D'après la stature et voix... un homme brun ?

Je n'eu pas le temps de plus réfléchir que l'inconnu s'éclipsa aussi brièvement qu'il était arrivé, non sans ajouter :

"Reposez-vous bien Monsieur Stilinski... vous aurez besoin de force", sa voix avait un ton énigmatique que je n'arrivais pas à déchiffrer.

A peine eu-t-il franchit la porte qu'une masse sombre sembla m'envelopper à nouveau. J'essayais de crier pour qu'il vienne me sauver. Je ne voulais pas rester seul... Mais ma gorge semblait bloquée.

Les bruits autour de moi se réduisirent progressivement, comme un bruit de vague sourd, et je sombrais dans l'inconscience.

*

Trois jours.

Trois jours que j'étais dans cette pièce inconnue. Comment je le savais ?

Je me réveillais toujours avec sursaut, comme happé dans le monde des vivants par une force inconnue, la même qui me tirait à nouveau le soir lorsque la lumière du jour n'était plus présente dans ma chambre. Une horloge ancienne se trouvait à côté de la porte, et je voyais les secondes s'écouler en minutes, qui s'étiraient en heures.

Trois repas par jour étaient délivrés à la minute précise - voire même seconde près - une chose presque effrayante si cette routine n'avait pas un coté quelque peu familier, si j'y repensais.