De retour chez soi

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Un an et quelques mois sont passés depuis la dernière fois.
Les mois de l'année précédente, je l'ai passé en compagnie de mon amie Draed. Ah, oui, le dragon. Nous nous sommes quittés un peu sous l'émotion, moi en pleurant et elle, car oui c'est en fait une fille, en rugissant. Si quelqu'un était apparu de nulle part à ce moment-là, il n'aurait absolument rien compris.

Bref, aujourd'hui me revoici, devant le château, mon chez moi, après deux longues années d'absences. Nous sommes le jour de mes 16 ans, soit le jour où je peux enfin régner sur mon royaume.
Je continue mon avancée, traverse le village entourant le château, remonte le chemin menant aux portes de celui-ci et me plante devant celle-ci. Toutes les personnes que j'ai croisées avaient le regard dans le vague, le visage creusé et des cernes énormes. Le peu de temps durant lequel ces sans-cœurs de tante et d'oncle ont régnés, a complètement dévasté les personnes vivant autrefois paisiblement ici.

Je cogne sur l'une des portes en bois. Une personne ayant entendu le bruit s'avance de l'une des tours les entourant et regarde vers le bas.

-Qui est là?

-Red.

Les yeux du soldat s'écarquillent et le temps qu'il vienne ouvrir, j'entends des tas de bruits étranges. L'entrée s'entre-ouvre faiblement, laissant apparaître le visage somnolant de la personne en face de moi que je reconnais comme étant le garde.
Il me regarde de haut en bas et finis par s'arrêter sur mes cheveux.

-C-ce... C'est impossible! Ils ont pourtant dit que vous étiez morte!

Une grimace apparaît sur mon visage. Alors c'est comme ça qu'ils n'ont subi aucunes rébellions?

-Et bah, ce n'est pas le cas. Pourrais-je entrer s'il vous plait, j'ai un trône à récupérer.

-B-bien sûr, votre majesté! Me répond-il en s'inclinant légèrement avant de s'écarter pour que je puisse entrer.

-Rassemblez quelques gardes dans les cuisines et prévenez discrètement Claudius de mon retour.

-Bien mademoiselle.

Sur ce, il partit une fois après avoir fermé l'entrée. Quant à moi, je pars direction les cuisines. Je n'ai pas choisis ce lieu pour rien.

Petit un: Les propriétaires des lieux ne vont jamais là-bas.

De deux: On ne dirait pas mais l'espace y est énorme et bon nombre de tables et de bancs s'y trouvent pour que les soldats et les servants puissent manger tranquillement.

Et de trois, et ce n'est pas des moindres: Je meurs de faim! Ça fait deux jours que je n'ai absolument rien avalé! Mon ventre gronde et cri famine.

Je longe silencieusement les couloirs et descends les escaliers menant aux cuisines. J'ouvre la porte grinçante et passe ma tête dans l'entre bâillement et vois que je suis observée par toutes les personnes se trouvant en ces lieux.

-Excusez-moi de déranger ma-...

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que mon ventre me coupe la parole dans un grondement peu royal.
Je baisse les yeux et rougis.

-Viens ma p'tite Red! Il reste quelques tranches de rôti et de la purée.

Je relève la tête en reconnaissant la voix de Rosa, la chef cuisinière.
Je descends les escaliers en courant et saute dans les bras de cette dernière.

-Je le savais que ce n'était que des salades! J'aurais dû les empoisonner avec de la nourriture périmée depuis des lustres! Bon, en vrai je les ai déjà rendus malade une fois et c'était bien fait pour eux. Tu aurais dû voir ça! Ils étaient cloués au lit pendant une bonne semaine, dit-elle en rigolant.

Red, la fille aux cheveux rouge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant