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Xiumin

Cher journal,

On m'a dit qu'écrire mes pensées m'aiderait alors voilà... Je ne sais pas ce que je fais mais quand Jongdae a parlé de son rêve, des souvenirs sont revenus alors j'ai décidé d'écrire. J'ai besoin d'aérer mon esprit. Alors je pense que mettre ça sur papier m'aidera un peu à ne pas perdre l'esprit... Encore.

Tout d'abord, pendant une période de ma longue existence (1880-1995) j'étais du côté des « Sui Generis ». Je pensais que le fait d'être au-dessus du monde allait m'apporter le bonheur, mais en fait tout ça n'était que l'ennuie qui se manifestait. J'étais un monstre qui s'amusait à faire du mal aux gens sans défense. Et le pire est que je ne ressens pas de compassion, juste de la culpabilité : ce n'était pas juste.

Tout à changer, quand notre chef est tombé dans une paranoïa maladive et avait décidé d'éliminer quelques-uns de ses hommes de mains: il avait perdu l'esprit... Comme moi à l'époque. Il était comme moi un Gumiho, très rare mais également très puissant, les plus effrayant.

Et comme j'étais le gardien de tous ces objets magique et puissant, il me prit en chasse le premier, je l'avais vu venir, j'étais le premier sur la liste : j'avais donc préparé ma mort.

J'avais caché le prisme, le livre et j'avais simulé ma mort. Je savais qu'il n'allait pas me tuer directement, les Sui Generis préfèrent emprisonner et voir la personne mourir à petit feu.

Et c'est ainsi que je m'étais juste laissé emprisonné, j'ai été pendant deux ans enfermé dans une cage en argent : Les renards comme les loups partagent cette faiblesse qui est l'argent. Il voulait m'emprisonner et empêcher les gens de m'approcher. En effet, je connaissais beaucoup de secrets : il fallait éviter que je parle ou que j'ai un contact avec l'extérieur.

Tout ce dont je me rappelle c'était le jour de ma présumé mort.

En effet, je passais mes journées dans le noir, je ne voyais rien et la seule nourriture était du pain et de l'eau. Déjà un être humain est faible en ne mangeant que ça mais les créatures magiques brûlent plus vite les graisses, donc ils ont besoin de beaucoup plus de nourriture, et cet apport énergétique... Je ne l'avais pas.

C'était une technique pour m'affaiblir et ensuite pouvoir plus facilement me manipuler, car qui dirait non à de la nourriture s'il a encore l'espoir de vivre ?

Je savais que Monsieur Park allait venir un jour où je serai très faible pour me demander les infos qu'il voulait ; et je savais qu'il allait user de l'espoir pour les avoir.

Il était donc venu ce jour là, il avait une pomme, du pain et un couteau en main qu'il me tendit en faisant attention de bien éviter les barreaux d'argent. N'ayant pas mangé depuis quelques semaines, je me précipitai dessus et dévorer la pomme et le pain : pas besoin de manière quand on a faim.

― Tu avais faim n'est-ce-pas ? Dit-il en m'offrant un rictus effrayant. Il me méprisait et me considérait comme un moins que rien.

― Oui. J'étais trop faible pour parler donc je me contentais de simple réponses.

― Si tu me dis où se trouve le prisme et le grimoire, je te libère et je te pardonnerai pour ta trahison, dit-il.

― Vous en avez besoin pourquoi ? Vous ne savez même pas qui est l'Élu : c'est aussi utile pour vous que de donner un verre d'eau à un poisson, dis-je faiblement et sarcastiquement.

― Ce que tu ne sais pas c'est que la magie trouvera toujours un moyen de s'exécuter. L'Élu et ces objets sont liés et donc ils s'attireront indéniablement, finit-il.

― Donc, vous voulez, dis-je en reprenant mon souffle : attirer l'Élu, activer ses pouvoirs, les lui voler et ensuite vous en débarrasser... si je comprends bien.

― Tu n'es pas un renard pour rien, tu es beaucoup trop clairvoyant. Son rire résonna dans mes oreilles.

― Dommage, je ne sais pas où ils sont et même si c'était le cas, je ne laisserai pas ça arrivé.

― Même contre mon pardon ? Que veux-tu en plus ? La gloire, la fortune, je te donne tout ce que tu veux.

― Je...je veux... la liberté. Terminais-je.

Et ayant prononcé ces mots, je me levai, pris le couteau en mains et me trancha la gorge. Je savais que c'était l'endroit qui était notre endroit le plus vulnérable et que j'allais indéniablement perdre vraiment beaucoup de sang.

Je préférais mourir que de leur donner ce qu'ils veulent.

Et journal, tu veux savoir pourquoi j'ai fait ça ? Par pur égoïsme ! Pour moi ce n'était qu'un jeu et comme il devenait de plus en plus ennuyant, j'ai décidé d'y mettre fin.

Après c'était un trou noir, je ne me rappelle plus exactement de tout mais je sais que je m'étais réveillé un soir dans la forêt.

Ils avaient sûrement dû se débarrasser de mon cadavre là : c'était loin, c'était désert et personne ne s'aventure dans une forêt sauvage sauf s'il est suicidaire.

Plus j'y pense et plus je me dis, Monsieur Park était tellement prévisible : je savais qu'il allait me tendre un couteau (il pensait que j'avais encore l'espoir de vivre) et je savais qu'il aimait parler de ces plans à ces victimes. Il avait un souci d'autorité et/ou de fierté : il aimait engendrer la peur, comme moi à l'époque, et donc racontait comment et pourquoi il allait tuer ces victimes.

Je ne tuais pas, moi, je faisais souffrir. Je m'attaquais aux êtres aimés... je les poussais à se tuer eux-mêmes : c'est pire.

Je n'en avais pas et je n'en ai jamais eu donc je ne sais pas ce que ça fait de perdre quelqu'un qu'on aime.

Mais j'étais toujours très admiratif quand je voyais un homme se tuer pour sauver sa femme ou ses enfants.

J'étais vraiment un monstre de faire subir ceci à des innocents. Et la raison première ? Monsieur Park voulait nettoyer la race.

En effet, toutes les victimes étaient des créatures magiques mais d'après Park, ils étaient faibles et pacifistes et si un jour nous étions en guerre contre les humains, ils ne nous auraient pas défendu.

Oui, les victimes étaient des hommes ou des femmes qui vivaient avec les humains, qui avaient des enfants avec des humains, qui aiment les humains.

Park Chanyeol est un très bon orateur, il sait manipuler les gens. Il fait de nous des adeptes en nourrissant la peur en nous, en nourrissant nos désirs. Il nous envoie des illusions que nous ne pouvons qu'aimer. Et c'est ainsi que nous le suivons sans se rebeller car nous pensons que c'est pour le bien de notre communauté.

Pour dire la vérité, il m'a fallu quelques années pour m'en rendre compte... Et un renard n'aime pas être manipulé...

Et après est venu la paranoïa de Chanyeol, il était devenu fou. Quelqu'un avait tué l'être qu'il aimait le plus. Mais le souci est que personne ne savait qui était l'être que Chanyeol aimait le plus, sauf des personnes puissantes en grades et proche de lui.

Et c'est ce que j'étais : puissant et proche de lui. Donc j'étais le coupable parfait.

Mais je ne savais vraiment pas qui était son amour, peut-être lui ai-je fait du mal sans le savoir... je ne sais pas, j'étais perdu à l'époque donc me demander de me justifier serait impossible. Et peut-être que c'était un piège ? Après tout Chanyeol n'était pas une lumière, j'ai pu le manipuler même en étant mourant... Enfin bref, je ne le blâme pas, je vivais la même situation que lui: mon esprit aussi me jouait des tours.

Voilà journal.

Peut-être que ce n'était pas intéressant mais je me sens mieux après t'avoir raconté ceci.

Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit et je le referais à l'occasion si l'envie me prend.

Quand la chandelle fût le jeu [Xiuchen]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant