L'Ancienne Usine.

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                                                   JessicaJ - Hors-ligne – inscrit le 11.01.2013


Posté le : 06.02.2014 à 20:12 Sujet du message : Usine désaffectée de Vincey


Bon, je ne savais pas trop où en parler sans qu'on me prenne pour une folle ou bien qu'on m'accuse de mentir, du coup, je vais tout raconter ici. J'ai montré la photo à mes parents et mon frère, et ils sont persuadés que j'ai fait un montage ou un truc dans le genre. Bref, si vous avez une explication rationnelle ou que vous savez ce que c'est, j'aimerais vraiment le savoir parce que je trouve ça franchement flippant.Donc, en ce moment, je suis en vacances avec mes parents dans notre maison de campagne. Pas très loin de chez nous, il y a une usine désaffectée où j'allais souvent avec ma cousine quand nous étions plus jeunes, à peine adolescentes. C'était un peu notre coin secret, à l'époque, et nous n'en avions parlé à personne. J'ai voulu y aller hier pour voir à quoi le coin ressemblait maintenant. J'ai demandé à mon frère de venir avec moi – parce que c'est quand même un endroit un peu glauque et que je n'y suis jamais allée toute seule. Et puis, avec ma cousine, on y a imaginé tellement d'histoires effrayantes quand on était petites que j'en garde un souvenir un peu dérangeant. Il fallait longer le canal et monter sur le côté, juste après un pommier. Quand nous sommes arrivés au bon chemin, l'endroit auparavant désert était totalement recouvert par les arbres, les buissons et les hautes herbes. Nous nous sommes frayés un chemin jusqu'à atteindre une petite route qui devait mener à l'usine à l'époque. Là, les herbes étaient moins denses et il était plus facile de se déplacer. Mon frère voulait déjà rentrer, car ce n'était vraiment pas facile de s'y déplacer, mais je voulais aller un peu plus loin – au moins jusqu'à atteindre le bâtiment principal de l'usine. Comme la route était coupée par de larges buissons et qu'il était impossible de passer par là, nous sommes passés sur des débris, de grands morceaux de tôles, des tuyaux, bref, ce qui devait être les ruines de réserves ou la décharge de l'usine.Sur le chemin, j'ai pris rapidement des photos avec mon téléphone portable pour les envoyer à ma cousine et nous rappeler de bons souvenirs. Mais comme le sol était jonché de débris, j'ai dû vite ranger mon portable pour garder mon équilibre et ne pas trébucher. Au bout d'un moment, nous sommes tombés sur un grillage et un portail. Je me suis juste assez approchée pour voir un panneau où il était écrit « site surveillé par SNC ». Il n'était pas là avant et nous avions l'habitude d'escalader le grillage pour entrer dans l'usine en ruines. Mais mon frère en avait assez, alors nous avons fait demi-tour et nous sommes revenus sur nos pas.Pour redescendre au canal, on devait passer par un chemin étroit où il y avait des ronces. J'ai voulu remettre mon gilet pour me protéger et j'ai réalisé qu'il n'était plus accroché autour de ma taille. Du coup, je suis revenue sur mes pas en essayant de me dépêcher malgré les arbres, les branches et les buissons que je devais écarter sur ma route. Je ne faisais pas vraiment la fière. C'est un endroit oppressant. Alors que j'allais rejoindre le chemin bétonné, une branche a craqué dans mon dos. j'ai sursauté et je me suis retournée mais il n'y avait rien. J'étais assez tendue, je repensais aux histoires de monstres que ma cousine adorait inventer. Puis je me suis éloignée de la route pour repasser là où nous étions allés. Je regardais par terre, à la recherche de mon gilet quand je me suis arrêtée net : devant moi, juste à côté d'un arbre, j'étais persuadée d'avoir vu quelque chose. Vous savez, comme lorsque l'on perçoit un mouvement dans notre vision périphérique mais, le temps de tourner la tête, il n'y a plus rien.La boule au ventre mais essayant de me convaincre que ce n'était que mon imagination, j'ai continué d'avancer. Le chemin bétonné s'arrêtait et je devais escalader un monticule de terre où se trouvaient des morceaux de PVC éparpillés, puis des plaques de béton. Enfin, j'ai vu mon gilet. Il était quasiment au bout du chemin, à quelques centimètres du grillage. J'ai eu du mal à déglutir quand j'ai réalisé qu'il était posé à un endroit où je n'étais pas allée. Je m'étais arrêtée à une bonne dizaine de mètres de là, avant de faire demi-tour. J'ai essayé de me rassurer en me disant que ça devait être le vent mais j'ai senti une présence derrière moi, j'avais la sensation d'être observée. Mon gilet était là, à seulement quelques mètres, alors je me suis précipitée vers lui avant de me retourner en position de défense, les deux poings brandis, prête à en découdre. Mais il n'y avait rien, encore une fois. J'ai alors attrapé mon gilet et je me suis mise à courir pour retrouver mon frère, en sautant d'une dalle à une autre et en évitant les débris sur le sol. Et là, je vous jure, quelque chose m'a attrapé la cheville. J'ai fait un vol plané avant de me retrouver écrasée sur le sol, le visage et les mains écorchés. J'ai entendu comme un bruissement alors j'ai attrapé un morceau de PVC pointu et je me suis retournée brusquement, prête à me battre avec la personne qui m'avait attrapée. Mais, cette fois encore, il n'y avait rien. Je me suis relevée malgré la douleur et j'ai regardé tout autour, à travers les arbres et les débris. Toujours rien. Pourtant j'avais senti quelque chose tirer sur ma cheville, je n'avais pas rêvé ! Bref, je n'ai pas attendu et je me suis précipitée vers mon frère. Au début, je ne retrouvais même plus le chemin, alors je l'ai appelé, terrifiée. Finalement, c'est lui qui m'a trouvée, il est remonté sur le chemin et il s'est arrêté net en me voyant. Mes mains et mes bras étaient pleins de coupures et je devais aussi en avoir sur le visage. Quand il m'a demandé ce qu'il m'était arrivé, j'ai simplement dit que j'avais trébuché parce que je ne voulais pas qu'il se moque de moi en disant que j'avais inventé des histoires. Puis, il s'est passé un truc tout aussi bizarre que le reste : il y a eu un craquement de branches juste derrière nous, puis un deuxième et un troisième, et le chien s'est mis à grogner. Il n'avait jamais fait ça. On est rentrés rapidement à la maison, tout ce que je voulais, c'était m'éloigner le plus rapidement de là. Lorsque nous sommes arrivés, j'étais tellement soulagée, vous n'imaginez pas. Puis, j'ai ouvert mon sac et j'ai pris mon portable. J'ai vérifié mes messages, Facebook, et ma boîte mail. Ma cousine m'avait envoyé un message, un simple « alors ? », car je lui avais dit que je retournerai à notre coin secret ce jour-là. C'est à ce moment-là que j'ai regardé les photos que j'avais prises un peu plus tôt.Dites-moi, je ne suis pas folle, vous le voyez aussi ?


#Laura :)

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