Aissatou

1- enfance difficile

1- Enfance difficile

----------------------- Aissatou

Je me présente avant de vous raconter mon histoire, moi c'est Aissatou je suis malienne d'origine, je suis née en France.

Mon histoire commence à mes 9 ans car ça été une date marquante pour moi, elle correspond au décès de ma mère, laissant derrière elle mes deux petits frère et moi. Nous avons vécu presque une année chez notre tante parce que mon père ne pouvait pas s'occuper de nous à lui seul. Il a décidé d'amener sa deuxième femme du bled, après une demande de regroupement familiale, ma belle mère ( la coepouse de ma mère), arriva en France avec ses deux filles en bas âge. Je suis l'aînée de tous.

À l'arrivée de ma belle mère j'étais toute excitée comme mon père nous a dit du bien d'elle et qu'on devait la considérer comme notre mère. Avec la naïveté de l'âge j'étais pressée d'avoir une nouvelle maman, la mienne est partie trop tôt. Je n'avais que 9 ans, à cette âge j'avais pas encore la notion de la mort, je m'en souviens encore de ce jour ou mon père nous l'annonça. Il est venu devant mes frères et moi, eux avaient tout juste 7 et 5 ans, il nous a juste dit.

-votre mère est morte.

Son ton était sec, sa présence était froide, son regard était vide. Je pense qu'il était très affecté, mes frères avaient rien compris à la nouvelle alors que moi je cogitais, je savais qu'une personne morte ne revenait plus, je réalisa que je ne reverrai plus jamais ma mère. Je n'ai pas pleuré ce jour peut être le choc, ma tante une fois chez elle nous reexpliqua avec ses mots de façon plus douce et plus clair. Mes frères ont demandé chaque jour ma mère mais avec le temps, ils se sont habitué à vivre sans elle. Moi je suis restée renfermer, je n'arrivais pas à pleurer ni à exprimer ma peine, j'avais mal de ne plus revoir ma mère, je me suis très attachée à ma tante et j'étais très impatiente d'avoir une nouvelle maman chez moi.

Quand ma belle mère est arrivée, je me rappel que mes frères et moi lui avons sauté dessus. Elle aussi nous faisait très bon accueil, elles avait ses 2 enfants avec elle, la famille se reformait et s'agrandissait. Nous avons perçu son arrivée comme une bénédiction, mon père également semblait moins triste, depuis longtemps je ne l'ai pas vu aussi heureux.

Les semaines avenir, ça beaucoup changé chez nous, on n'a très vite adopter notre nouvelle belle mère que j'appellerai Fatou, qu'on considérait comme notre propre mère. À notre âge on souffrait déjà d'un manque d'affection laisser par le départ de notre mère, Tanti Fatou comblait avec sa présence se vide en nous. Elle était toujours douce et agréable, ce n'était pas une femme à problème. Je me rappel quand ma tante Diaba nous visitait, elle me prenait toujours à part pour me questionner.

-Aissatou ça se passe bien avec tanti Fatou? Me demandait t'elle inquiéter

-Elle est trop gentil avec nous, elle s'occupe bien de nous, elle ne crie jamais. Répondis-je innocemment

-Si il y a un problème tu viens m'en parler, tu as toujours le papier ou j'ai mis mon numéro? Me demande t'elle

-Oui je l'ai rangé dans mon cartable d'école pour ne pas le perdre. Répondis-je innocemment

-Aissatou n'oublie pas ce que je viens de te dire. Me répétait t'elle anxieuse

-Non, je ne vais pas oublier. Répondis-je simplement

Après quelques banalités échangées, elle rentra chez elle, je ne savais pas pourquoi elle se préoccupait autant de nous à l'époque sachant que Tanti Fatou était bien avec nous.

Tout se passa bien chez nous, j'avais 10 ans à l'époque quand mon père rentra au Mali pour 2 mois, le temps de son congé annuel. Nous allons resté seul avec Tanti Fatou, je n'avais aucune inquiétude à son sujet. Mon père a pris son vol nous laissant tous.

Le lendemain de son départ, une lumière aveuglante vient me réveiller suivi par une couverture qui m'a été retiré brusquement.

-Lève toi faire le ménage espèce de fainéante! Tu crois qu'à ton âge je dormais jusqu'à ses heures. Me hurlait t'elle dessus

Je me demandais dans quel planète je me trouvais. Encore à moitié endormie, j'émergea brusquement, Tanti Fatou avait le visage froid, ses yeux étaient assombris, j'avais devant moi une autre personne. Elle arrêta sa main comme pour me donner un coup, j'ai sursauté pour me lever. Je ne savais même pas quoi penser, j'étais perdu. Comment allais-je faire? Je n'ai jamais fais le ménage, juste la vaisselle du matin mais c'était tout nouveau pour moi. Elle me jeta un balai comme si j'étais causette puis me dépêcha.

-Tu attends quoi pour commencer! Me crie t'elle dessus.

Mon cœur avait fait un bond, la peur me paralysa, j'étais pétrifiée. Je m'exécutais sans brancher (parler).

Les jours avenir ne changea pas, mes frères recevaient des coups et moi c'était des coups plus l'esclave de maison. Tanti Fatou me faisait peur, je perdais tout mes moyens devant elle. Elle me tétanisait, elle avait exercé une grosse emprise sur moi et mes frères. Elle développait aucune compassion pour nous, à croire que cela était jouissif pour elle.

Mon père appela souvent mais il échangeait seulement avec sa femme, je prenais le téléphone même pas une minute pour lui dire bonjour et que tout allait bien sous la garde de Tanti Fatou à mes côtés.

Ma tante Diaba est passée une fois, Tanti Fatou resta avec nous sans vouloir me quitter, elle m'avait menacé avant. Le nombre de fois ou j'ai pris le papier pour appeler ma tante puis reposer craignant attisée la violence de Tanti Fatou. Je resta impuissante devant toute cette méchanceté à notre égard. Je n'avais que 10 que pouvais-je faire?

Mon père rentra après ses deux mois, c'était les mois les plus longs de mon existence, durant ses deux mois j'ai pleuré ma mère, j'ai pleuré sa mort me rendant compte de sa bienveillance à mes côtés.

Tanti Fatou revenait la femme douce d'avant voyage, mon père ne voyait rien, il constata même pas que mes frères ont changé ne souriaient plus, se sont renfermés. Moi j'étais changé mais il ne voyait rien. J'étais soulagé par son retour sans savoir si Tanti Fatou allait rester sage en sa présence.