16- Appelez moi madame Camara
------------------------- Aissatou
Depuis que mon père prononça le mot mariage dans cette maison tout commença à bouger. Bouba était sur son petit nuage, il ne me lâchait pas une seconde, on gardait toujours nos distances dans la maison de mon père mais le mec était accroché à son téléphone pour remplir ma messagerie de texto à longueur de journée. Il n'arrêtait pas de me dire combien il m'aime, combien il est content que je sois bientôt à lui. Moi je restais moins expressif sur mes sentiments même si j'en éprouvais beaucoup pour lui, je crois que Bouba va toujours m'aimer plus que moi je l'aime et c'est mieux comme ça.
À la maison les petites commères n'ont pas tardé à venir me voir quand elles ont appris de leur oreille pour moi et Bouba.
-Waaa vous êtes trop fort vous 2 moi je n'avais rien grillé. Me dit Noumouni encore secouer par la nouvelle
-Ça reste mon problème. Répondis-je agacée parce que je ne voulais pas parler de ça
-C'est lui ton mec avec qui tu textotais toute la nuit. Me dit t'elle en se moquant
-Noumouni lâche moi un peu toi aussi. Parlais-je agacée
Elle n'arrêta pas de me poser des questions sur comment ça c'est fait avec Bouba, depuis quand on se fréquentait ect. Trop curieuse celle la. Simina ne faisait que écouter comme d'habitude sans rien dire, elle ressemble beaucoup à sa mère dans ses attitudes, j'avais moins d'affinité avec elle par contre.
Mon père me convoqua les jours à venir pour me dire que tout allait être fait pour me donner Bouba, comme d'habitude il me parla sans consulter mon avis juste pour m'ordonner des choses ou me dire ses décisions. Je ne savais pas si mon père était fière que je me marie ou si il était pressé de se débarrasser de moi au plus vite. L'annonce du mariage ne changeât en rien de ma relation avec mon père qui était toujours froide et distance. Je le laissais dans son délire, moi aussi j'étais d'une part pressée de quitter chez lui!
Avec Bouba, on parla de l'organisation de notre mariage, c'était sur que on n'allait pas faire une grande fête, une grande salle et tout le tralala du monde, de toute façon Bouba n'avait que très peu de famille en France, sa famille était presque tous au bled. Son père décédé il ne lui resta que sa mère et ses nombreux frères et sœurs déjà tous mariés dont celle que vous connaissez. C'est un de ses oncles éloigné en France qui c'est porte témoin pour notre mariage religieux. J'étais encore en désaccord avec Bouba sur la marche à suivre. Je ne voulais pas qu'on fasse de mariage avant que Bouba est un logement à lui, à quoi bon vivre ensemble marié sur le toit de mon père! Aucune intimité, rien saurait été comme avant en plus avec l'autre sorcière derrière nous. Mais Bouba était lui aussi trop pressé il me disait de ne pas m'inquiète pour le logement, qu'il a déjà déposé un dossier mais on c'est tous ici en France comment c'est mission pour se loger. Je laissa faire Bouba de toute façon ce mariage je n'avais pas mon mot à dire du début jusqu'à la fin.
Pendant tout le processus pour organiser le mariage Tanti Fatou passait sa vie au téléphone, toute la journée elle appelait au bled faire sa macrelle parce qu'elle avait le seum sur Bouba et moi. J'ai remarqué qu'elle ne parlait plus à Bouba quand je posa la question à Bouba il n'a rien voulu me dire mais je savais qu'ils se sont embrouillés à propos de moi et de ce mariage. Tanti Fatou ne pouvait pas me supporter mais Bouba m'a accepté et je m'en foutais grave de sa vie à elle. Elle a tout fait pour saboter notre mariage hors que normalement c'est elle qui devait organiser les festivités pour le mariage. Elle qui est une femme avide d'événement qui passait ses week end dans les mariages et baptêmes ne voulait pas bouger son pouce pour notre mariage. Si elle savait comment je m'en foutais parce que Tanti Diaba a repris tout en main, après tout c'est la cousine de ma mère et je la considérais comme ma propre mère.
Les hommes ont scellés notre union à la mosqué, Tanti Diaba a voulu bien faire les choses comme si c'était sa propre fille qu'on mariait même si c'était un peu prêt ça. Les festivités se sont fait chez elle, je rentra 3 jours en chambre avec Bouba, elle avait dégagé une chambre chez elle pour nous.
Ma nuit de noce si on peut appeler ça comme ça, je me suis redécouverte sur le plan intime. Je vais mentir si je dis que je n'étais pas pressé de découvrir Bouba sur ce plan, c'était notre première fois ensemble on n'a respecté ça jusqu'au bout. Il était doux, attentionné, trop à mes soins et comme je l'espérais, rien à voir avec l'autre psychopathe qui me servait de mari au bled. Je vais même pas gâché le moment en parlant de lui! Pour la première fois j'ai eu une sensibilité quand on n'a fait l'amour autrefois mon corps ne réagissait pas je subissais l'acte mais avec Bouba c'était la libération, les sentiments et l'amour rentre bien en considération dans l'intimité. Notre première fois m'a beaucoup plut. C'était agréable de profiter de mon mari en son entier pendant 3 jours. Tanti Diaba a fait une grande fête chez elle à la sortie de la chambre, Coumba m'avait accompagné jusqu'au bout dans ce mariage sans hypocrisie, elle m'avait taquiné tout le long, elle était heureuse pour moi. Noumouni aussi était prêt de moi pendant le mariage, Tanti Fatou était obligé d'être la mais elle était trop hypocrite dans son comportement, la famille proche (cousine, amie ect) était convié. C'était pas une grande fête mais un truc familiale et chaleureux. J'ai apprécié comment Tanti Diaba c'est dévoué pour nous, ça m'a touché le cœur une nouvelle fois, j'aurai trop voulu que ma mère voit ça, Allah y rahmo.
De retour à la maison, on n'est retourné à la case départ c'est à dire chez mon père qui d'ailleurs resta toujours pareil vis à vis de moi, c'était pas mon nouveau statut de femme mariée qui allait changer quelque chose. Je pensais que quelque chose c'est brisé à jamais entre nous.
Toute l'euphorie de la fête du mariage est retombée, il fallait absolument qu'avec Bouba on trouve un logement rapidement. C'était toujours tendu entre Bouba et Tanti Fatou mais elle ne pouvait rien dire car c'est mon père, son mari qui lui a accordé ma main, elle ne pouvait pas reparler après. Mais avec Bouba, il y n'avait plus de distance en maison, je restais à ses coté toute la journée. Parfois on partait ensemble tout un week end ou on restait tard la nuit ensemble au salon avant de regagner chacun notre chambre plus personne venait nous embêter parce qu'on était marié maintenant.
Je peux dire que je commençais à toucher enfin au bonheur. Notre seul objectif était maintenant d'avoir notre logement à nous et de faire notre mariage à l'état civil juste après.
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Aissatou
Ficción GeneralPROLOGUE "Aissatou" Histoire vrai d'une franco malienne qui raconte sa mésaventure dans le foyer de son père, de sa mésentente avec sa belle mère jusqu'à son mariage forcé.