10- Engrenage
---------------------- Aissatou
Les mois passaient, l'ambiance à la maison était toujours lourde, je ne trouvais toujours pas ma place, en vrai je ne voulais pas non plus m'intégrer, j'étais insociable chez moi. J'avais une haine viscérale envers Tanti Fatou, je ne supportais pas la voir à l'œil, juste sa présence sous le même toit que nous me soûlait grave. J'avais trop envie de quitter chez moi! Je ne faisais encore rien, je n'ai pas trouvé de formation ni de travail mais je ne me donnais pas à fond aussi. Je faisais comme d'habitude, je me levais le matin pour faire le ménage ensuite à midi je préparais pour toute la maison et juste après je sortais. J'étais trop collé à Coumba depuis mon retour en France, elle ne travaillait pas non plus mais elle avait toujours les moyens.
C'était alors mes débuts à la redécouverte de la vie. Je commençais à sortir beaucoup, tout les jours quand j'avais effectué mes tâches, je disparaissais. J'allais comme toujours retrouver Coumba chez elle puis on sortait ensemble. Elle me montra plein d'endroit, plein de plan mais aussi elle trainait après les garçons. Ça fait que je n'étais pas trop alaise par moment avec elle. Coumba était trop loin pour moi, elle avait déjà son indépendance, Tanti Diaba et tonton lui laissait une grande liberté je trouvais. Moi j'étais encore dans mes premières heures d'innocence, avec elle on échangeait sur tout, cette meuf avait aucun tabou.
Un jour je l'accompagna voir un gas à elle, on se servait beaucoup comme alibi, à ses parents on disait qu'on était chez moi et chez moi je disais que j'étais chez elle. Tanti Diaba à chaque nous disait de faire attention, d'éviter de trop sortir mais nous on fonçait toujours tête baisser.
Je la suivais partout les yeux fermés, nous arrivons un jour chez son mec, j'étais trop gênée, je marchais juste derrière elle en la collant. Enfaite, ses amis n'étaient même pas de mon âge en plus c'était des ambiances chelou, ils buvaient, fumaient et tout normalement. Coumba faisait sa vie pendant que je restais assise dans mon coin à observer. Il y avait un mec qui est venu me coller toute l'après midi. J'échangeais timidement avec lui, je n'avais pas l'habitude de fréquenter des hommes de cette façon. Je m'arrangeais toujours à rentrer chez moi à des heures raisonnable, mon père ne me disait rien concernant mes sorties.
Pendant des semaines je trainais comme ça avec Coumba, je la suivais mais restais toujours la même.
-Pourquoi tu ne sors pas avec des hommes? Me demande t'elle naturellement
-Ça m'intéresse pas. Répondis-je normalement
-Le pote à Joe (son mec), ta kiffé tu ne veux pas essayer. Me demande t'elle
-Non ça va tranquille. Répondis-je gênée
-Aissatou tu as 20 ans wesh, on dirait un enfant toi aussi alors que tu as déjà été mariée. M'incitait t'elle
Je me suis sentie obliger d'accepter. Je ne sais pas c'était la jeunesse une part de moi n'avait pas envie de la décevoir parce que je l'idéalisais trop même si je flippais grave après. Je ne connaissais rien aux hommes, j'avais été marié mais avec mon ex mari, il y avait rien, pas de sortie, pas de tendresse, pas de sentiment, c'était le grand froid.
C'est comme ça que j'étais amené à mon premier flirt, Coumba était avec son mec et moi mon nouveau mec, c'était des antillais tout les deux. On n'était sortie faire un restaurant après on n'a passé la journée chez eux. Coumba était partie s'isoler avec son mec et moi je resta seul avec le mien. J'étais trop gênée, je regardais ailleurs, je tripotais mes mains ne savant pas comment me comporter avec lui.
-Tu es trop timide toi. Me dit t'il en souriant
-We c'est la première fois que je sors avec un mec. Répondis-je naïvement
-Tu es sérieuse, une jolie fille comme toi. Me charmait t'il
J'ai parlé avec lui le temps de m'habituer, il est venu m'embrasser normalement, je ne savais même pas comment m'y prendre, il balada ses mains sur moi mais après je l'ai arrêté. Il a tenté de refaire sur moi mais je le stoppa net, je savais que je ne pouvais pas aller plus loin. Coumba nous a rejoins que tard, ce jour la, j'étais rentrée à 23h stp. J'étais même en stresse mais mon père était déjà sorti travailler comme il était de nuit. Je rentra à la maison et trouva Ousmane et Bouba au salon.
-Wesh toi c'est maintenant que tu rentres. Me dit Ousmane
-J'étais chez Tanti Diaba. Mentais-je
-Papa te demandait ça va être chaud pour toi. M'avertissait t'il
-C'est pas des heures pour rentrer pour une femme. Ajouta Bouba
-J'étais chez Diaba ne me casser pas la tête. Me braquais-je
Le lendemain mon père n'en a rien dit, je passa à coté de lui, il ne m'arrêta pas pour me demander quelconque justificatif.
Les semaines suivante, c'était pareil, j'étais toujours avec Coumba sous engrenage en la prenant en exemple. J'avais alors allumer ma première cigarette pour faire comme elle, j'ai commencé à devenir fumeuse mais j'en abusais pas, j'allumais quand je pouvais 2 ou 3 cigarettes par jour. De toute façon je n'avais pas d'argent pour m'acheter des paquets. C'était soit Coumba qui m'en donnait ou je demandais de l'argent à Ousmane pour en acheter. Je vivais au crochet de Coumba qui elle vivait au crochet de son mec. Mon père me donnait que le strict minimum et Ousmane me dépannait souvent. Je ne sais pas ou il trouvait de l'argent parce qu'il ne travaillait pas encore mais je me doutais qu'il deal en bas de la cité.
Un soir, j'alluma une cigarette par la fenêtre de ma chambre pour me détendre. Noumouni et Simina (les filles de Tanti Fatou sont parti me vendre à leur mère.
-Tu vas voir quand ton père il va rentrer, c'est dans sa maison que tu fais tes bêtises! Me menaça t'elle
-Va lui dire t'a cru quoi toi, fumer c'est un crime même demain j'allume ma cigarette encore! Lui répondis froidement.
Elle c'est mise à crier et s'affoler, je ne la calcula même pas!
-C'est pas bien ce que tu fais Aissatou, depuis quand tu fumes déjà. Ajouta Bouba qui aimait toujours intervenir sans que je lui en demande
-Tu ne fumes pas toi et qui t'emmerde ici! Lui répondis-je sèchement
Ce soir la, je les remettait un par un à leur place et j'avais menacé les 2 petites. Déjà que je passais moins de temps avec eux à la maison et ils me cassaient la tête le peu de fois ou j'étais parmi eux!
Le lendemain, j'avais fais pareil, je changeât rien à mes habitudes, j'ai fais mon ménage, la bouffe et j'ai disparu. Je suis rentrée vers 20h mais cette fois mon père n'est pas passé devant moi sans s'arrêter. Il arracha sa ceinture pour me chicote pour l'histoire de la cigarette. Il m'a mis 3 violent coups qui m'on fait mal même si j'étais immunisée contre les coups depuis longtemps. Mais je l'arrêta de mes mains en aggripant la ceinture de toute mes forces, je ne lâchais rien mon père tirait dessus mais il n'avait plus la même force que quand on était petit. Je vous jure je faisais du bras de fer avec mon père, j'avais plus peur de rien, c'est Bouba qui c'est saisit de la ceinture et qui recula mon père. Tanti Fatou était toujours la entrain d'ouvrir sa gueule par derrière.
-À partir d'aujourd'hui tu ne sors plus, si je te trouve pas ici un jour tu vas me connaître! Me menaça mon père
Mon père venait de m'interdire de sortir mais je n'avais plus 16 ans, je commençais à découvrir la vie et j'étais trop déterminée à poursuivre comme ça!
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Aissatou
General FictionPROLOGUE "Aissatou" Histoire vrai d'une franco malienne qui raconte sa mésaventure dans le foyer de son père, de sa mésentente avec sa belle mère jusqu'à son mariage forcé.