Éléna et ses anges

Chapitre 2-"Révélations"

- Maman, je suis vraiment désolée, je sais qu'en ce moment mes profs se plaignent mais ...

Elle m'arrête d'un geste.

- C'est un autre sujet dont je dois te parler. Saches néanmoins que l'irrespect dont tu as fait preuve avec tes instituteurs m'a déçu de toi. Tu n'as pas besoin de faire rire ta classe pour prendre confiance en toi. Tu es une jeune fille formidable. Tu le sais, n'est-ce pas?

Je baisse les yeux.
J'aurais aimé le savoir. Avoir cette confiance en moi dont elle parle. Je me sens tellement décalée par rapport à l'image qu'elle a de moi.
Pourquoi j'ai mal au coeur alors que ses mots étaient sensés me réconforter ?

- Tu voulais me parler de quoi? Dis-je en évitant ce sujet sensible.

- Elena. C'est une discussion sérieuse que l'on va avoir. J'ai besoin que tu me laisse parler et tu pourras me poser tes éventuelles questions à la fin. J'espère m'être fait comprise.

J'hoche la tête, intriguée.
Ma mère reprend:

- Tu l'as toujours su. Que tu es différente des autres. Que tu sors des normes, remarques des choses que les gens normaux ne peuvent remarquer. Si je ne t'en ai pas parlé avant, c'est parce que j'avais espoir que tu puisses vivre une vie normale, avant d'être plongée dans cet autre monde totalement différent. J'ai bien vu que tu n'es pas toi même en ce moment, parce que tu es lassée des cours, de cette vie, de tout. Le monde dans lequel tu vis ne te conviens plus. Alors j'ai décidé de te laisser découvrir ta vraie nature. Tu es différente. Tu es un être différent. Un être doté de dons...

- Je suis quoi? Répondis-je totalement larguée.

- Nous ne pouvons pas savoir tout de suite à quelle catégorie tu appartiens, mais tu es un être spirituel. Soit Ange, soit Démon.

- Je... Moi?

Je reste abasourdi. Je ne sais pas pourquoi, mais ses paroles résonnent en moi comme si je l'avais toujours su.

- Cet été tu ira à un camp de vacances pour t'adapter à ta condition, apprendre à te connaître et débloquer cette partie de toi que tu ne connais pas. Tu as des questions?

- Je peux commencer à préparer ma valise? Plaisantais-je à moitié sonnée.

***

- J'arrive pas à croire que tu pars pendant trois semaines loin de moi, sanglote Joe, une de mes meilleures amies.

- Moi non plus... On était sensé se faire des soirées sympathiques, tous ensemble, soupire Nick.
Quel fêtard ce mec. Il va vraiment me manquer, ce petit con.

- Je pars pas pour toujours, je reviendrais vite pour faire plein de bêtises avec vous. Vous allez me manquer...

Aseline me prend dans ses bras, et me donne une petite enveloppe rose.

- C'est de la part de nous quatre, précise Jeremy. Ouvre là tant que ta mère est partie t'acheter un sandwich. Je sais que t'aimes pas pleurer devant elle.

J'ouvre délicatement l'enveloppe en m'apprêtant à avoir un pincement au cœur.

- Vous vous foutez de moi, éclatais-je de rire.

Je sors, secouée d'un fou rire, le string gris que mes idiots de meilleurs amis m'ont achetés.

- Maintenant tu vas arrêter de nous saouler avec tes sous-vêtements pas valorisants, rigole Joe.

- Qui, je cite, ne mettent pas assez en relief ton boule, me charie Nick.

- Vous êtes malades.