Chapitre 30-"La Planque"

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PRÉCÉDEMMENT:

M.Veïdy m'adresse un regard emplis de méfiance et se détourne avant de continuer son cours.

Putain, mais en quoi penser au Deinofor est mal?

***

Je souffle, j'ai de la peine de voir que même en pensée, je ne suis pas immunisée. Je ne me sens plus en sécurité. La folle de la forêt accapare toute ma tête. J'ai peur de sa folie. Il faut que je la revois, pourtant, je le sais, je le sens. J'ai l'impression de voir ses yeux me scruter, m'observer sous tous les angles.

- Annaëlle! Chuchotais-je à ma voisine de table.

- Quoi?

- Après les cours faut qu'on parle...

- Parler de quoi? Ne capte pas mon amie.

- Anniversaire, nuit, yeux... Tentais-je de lui faire comprendre.
Ses yeux s'éclairent de compréhension.

- D'accord.

Je sais que savoir pourquoi le dortoir se nomme La Planque ne ne rime à rien. J'en suis consciente. Seulement, j'ai le sentiment que cette découverte m'aidera, surtout depuis la folle bleue. Il faut que je le sache.

Depuis toujours, quand quelque chose m'obstine, il devient très vite un but, et ce but, je fais tout pour l'accomplir. Ça m'obsède de le réussir. Je suis quelqu'un de déterminé.

La fin du cours de Mme. Boris, le professeur d'histoire du monde surnaturel, je n'attends plus, je saisie Annaelle par le coude et la tire loin de notre groupe d'amis prétextant une envie pressente. Une fois isolées, nous pouvons enfin parler.

-Il faut qu'on aille dans notre dortoir. Cette après-midi, c'est le bon jour, demain, toi et moi voulons continuer les combats, alors c'est l'occasion, lui dis-je sérieusement.

- Ouais. T'a raison, il faut qu'on éclaircisse ce mystère. Enfin, je dis ça, mais perso, c'est parce que je flippe carrément face aux yeux rouges! Plaisante mon amie aux percings.

- T'inquiète! Moi, c'est la même chose! Rigolais-je.
Nous rions et montons les escaliers le plus vite possible.
La Planque, tu ne restera pas longtemps pour nous un mystère.

Une fois arrivées, nous entreprenons les recherches. Nous fouillons dans chaque étagères pour voir si il n'y a pas un bouton caché, chaque dalle du sol est inspecté. Au bout d'une heure, je jette l'éponge.

- J'arrête, soupirais-je épuisée.
Annaelle se retourne furibonde.

- T'a pas intérêt. Tu te rends pas compte qu'on est proches du but?! Tu peux pas me faire ça! Ce serais me trahir! Me supplia mon amie.
Je décidais de la suivre quand même, après tout, ce n'est qu'une après-midi.
J'opine du chef pour lui signaler que je la suis pour cette recherche. Fatiguée, je laissais mon regard parcourir le dortoir de la Classe P.
Un tapis.
Un putain de tapis.
Pourquoi on n'y a pas pensées?
Dans les films, c'est toujours sous le tapis que les passages secrets sont!

J'appelle Annaelle et lui indique la direction du tapis au fond du dortoir, là où il n'y a plus de lits.
Nous ne cessons de fixer le fameux tapis en avançant vers lui.
J'adresse un regard prudent à mon amie punk, et m'accroupis en face du suspect. Je me saisi d'un morceau du tapis rouge, et le soulève délicatement. La poussière s'élève et je me retiens de grimacer de dégoût. Je retire entièrement le tapis.

Éléna et ses angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant