Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Papa n'est pas rentré. Je suis donc arrivée assez tôt en cours, aux alentours de sept heures. Je suis encore seule ce matin, mes écouteurs sur les oreilles et les cheveux au vent. Je n'ai pas voulu prendre le bus avec Raf'. J'avais besoin de souffler un peu suite à la longue nuit que j'avais passé. Mais même une fois arrivée au lycée, je pleure encore un peu. Je n'arrive pas à m'arrêter de penser.
Je m'inquiète rarement de ce que peuvent penser les gens autour de moi dans ces moments-là, seulement, je ne veux pas qu'ils veulent m'aider. J'ai toujours été seule dans mes problèmes et ça n'est pas maintenant que ça risque de changer. Je crains seulement que quelqu'un veuille m'aider par pitié et non pas par... par quoi ? Par quoi voudrait-on aider quelqu'un ? Par ou pour d'ailleurs... Par besoin peut-être, par amitié ou pour rendre service, par sympathie... Par amour ?
Je relève la tête pour voir autour de moi si quelqu'un ne s'avance pas vers moi pour « m'aider », malheureusement je trouve quelqu'un. Et celui m'observe avec attention... Des cheveux longs, blonds et légèrement ondulés, des yeux noirs couleur de jais, des traits fins et un peu fatigués : tu m'adresse la parole. Tu me demande si je vais bien. Tu as l'air inquiet. Et moi, je suis certaine que je rêve.
Le choc de te voir me parler à moi et rien qu'à moi me fait pleuré encore plus fort. Nous sommes seuls dans un couloir du lycée. Je suis sûre que je vais me réveiller d'une minute à l'autre. Et plus les secondes passaient et plus je pleure. Qu'est-ce qui t'as pris de venir me voir, aujourd'hui, à cette heure précise ? Pourquoi es-tu venu me parler ? À ce moment précis, je préfère réfléchir a ces questions plus tard. Je suis bien trop occupée à pleurer devant le mec que j'aime, très minablement... toujours.
Tu m'as proposé de faire un tour et j'ai acquiescé d'un signe de tête. Tu t'es présenté - comme si cela était nécessaire - et j'ai donné mon prénom. Tu as répondu que tu savais en souriant. Je ne me laisse jamais aller d'habitude. Et pourtant cette fois-là, je te suis sans un mot. Je ne sais pas quoi dire alors je préfère fixer mes pieds et me taire car, ça, je sais très bien le faire depuis le temps...
Toi et moi marchons dans les couloirs du lycée. Tu parles et je t'écoutes sans jamais prononcer un mot. Tu me parles de tout et de rien avec une facilité... Tu me parles à moi. Je ne sais plus quoi penser. Je suis littéralement perdue. Tu ne m'as pas demandé la raison de mes larmes et j'en suis réellement soulagée. Tu as tenté de me faire rire en me donnant des anecdotes originales et tu as réussi à me faire sourire. Plus rien ne compte d'autre que toi en cet instant. Je me sens... mieux. Pas bien, mais mieux. Mes larmes ont fini par s'évanouir une fois de plus... Seulement, cette fois c'était grâce à toi.
Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi bien - même si "bien" reste un bien grand mot. Tu m'as accompagnée jusqu'à ma salle de cours alors que nous sommes tous les deux très en retard. Je me demande pourquoi tu te trouves encore à mes côtés, ce qui a bien pu te donner envie d'essayer de me réconforter. Je te regardes droit dans les yeux et tu fais de même.
J'arrive à discerner très nettement la lueur de sincérité au fond de tes prunelles noires. Ton léger sourire se veut, lui aussi, sincère et réconfortant. Je te remercie dans un chuchotement minable avant de rentrer en classe tout en me confondant en excuses auprès de ma professeure. Depuis, je suis en cours. Et je ne comprends toujours pas ta réaction. Je crois que je me pose trop de questions...
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On s'est parlé sur Facebook. Je n'ai pas pu résister à l'envie de lui envoyer un message : trop de questions tourbillonnaient dans ma petite caboche. Bien entendu, je n'ai obtenu aucune réponse. C'était une conversation banale, sans importance. Cependant, c'était la première fois que j'osais lui parler... la première fois que je faisais le premier pas.
Tout en écoutant une chanson de Sia, nous parlions. J'étais allongée sur mon lit dans ma chambre, sur le côté droit face à la fenêtre. Je me trouvais sur un petit nuage parce qu'il me répondait lorsque je lui envoyais un message. J'en profitais pour visiter son mur Facebook pour la énième fois, revoir les multiples photos qu'il y a publié. Je souriais devant celles où il riait aux éclats avec ses potes à une soirée.
Nouveau message ! Tu me dis que tu joues avec ta bande à un jeu vidéo dont je n'ai pas retenu le nom, trop complexe à mes yeux. Tu as beau être toi, tu ne changes pas vraiment des autres garçons. Je ne dois donc pas changer des autres filles non plus - même si je suis certaine qu'il existe bien plus intéressant que moi.
Je sais que nul ne peut t'égaler. Je n'ai jamais aimé personne avant toi. C'est comme une évidence. C'est toi et seulement toi. Je ne sais pourquoi je t'aime comme ça mais je suppose que l'amour n'a pas besoin de justification pour exister. Malgré tout, il m'arrive d'avoir peur de t'aimer parce que tu peux causer mon bonheur comme mon malheur... donner un sens à ma vie comme la détruire. Elle n'est d'ailleurs pas si simple que ça, mais j'aimerai compliquer ma vie avec toi.
Sauf qu'il faudrait déjà que je trouve le courage pour venir te voir avant de vouloir te demander ça. Je ne lâche plus mon téléphone des mains et augmente le son de ma musique afin de me noyer dans cette vague de mots chantés un peu plus profondément, un peu plus intensément. Les mots. Ils disent tellement. Ils sont à mes yeux la plus belle des armes. Les mots peuvent séduire comme blesser et ce qui est étonnant, c'est que peu de gens s'en rendent réellement compte. Quant à la musique, elle est aussi forte que douce. Elle peut rendre heureux, enrager ou attrister quelqu'un. La musique et les mots me font pleurer. Les preuves d'amour aussi. La musique me fait parler tandis que les mots me permettent de communiquer. L'association des deux donne un poème... que c'est joli...
《 Douleur intense
Douleur immense
Aucune patience
Toute une souffrance
Sans aucun sens
Sans délivrance
Cauchemar ou transe ?
Aucune importance. 》La nuit est tombée il me semble. Thomas ne me répond plus depuis un moment. Il doit être tard. Je ne sais plus quel jour il est, je ne sais pas si papa est rentré, je crois ne même plus me souvenir qui je suis. Je suppose que ça n'a plus d'importance maintenant. Je soupire tristement. Je me répète, j'en suis consciente, mais je fais pitié. Je commence à croire à mon propre mensonge. Pourtant, je me suis jurée de ne pas en arriver là. Une autre nuit où je vais regretter amèrement mes efforts passés. La nuit m'enveloppe une fois de plus de ses doux draps alors que je m'abandonne, très minablement, à la mélancolie, encore et toujours.
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La rencontre, pas très originale je l'avoue, de Thomas et Léa 😂
De ce point de vue, vous pouvez voir que Léa manque énormément de confiance en elle-même, je trouvais important de le mettre en valeur 😚
Si vous avez des questions sur le comportement de Léa ou sur l'histoire en elle-même n'hésitez pas à me demander en commentaire, je me ferai une joie d'y répondre 😍😌❤
N'hésitez pas à voter et partager cette histoire pour me permettre d'avoir pleins de critiques 😊❤
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Teen Fiction《 Des rumeurs tournent au lycée comme quoi je serai cinglée à essayer de tout savoir sur toi. Toi, je t'admire. Tu me fais rêver. À côté de ça, j'ai peur de moi. Je suis faible. Et j'ai du mal à l'accepter. Ils ne comprennent pas pourquoi je te cach...