Dormir pour oublier

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Des mois ont passé et tellement de choses ont eu lieu... j'ai du mal à faire le tri. Je ne suis pas capable de parler de tout. Pas même d'y penser. Il fait nuit noire dehors. Je me suis cachée de tous dans un cabanon abandonné. Je n'y resterai pas longtemps. J'ai froid alors je me resserre un peu plus sur moi-même. Je suis perdue. Je pense trop dans le vide. Je me fais du mal et j'en fais encore plus à ceux qui comptent pour moi.

"Léa ressaisis-toi !" Me balance une petite voix dans ma tête ressemblant étrangement à celle de Raf'.

Oh mon dieu ! Rafaël ! Je l'ai perdu... Je me suis mêlée de ce qui ne me regardait pas. Je suis devenue sa bonne raison pour sombrer dans ce que j'essayais de le sortir depuis que je le connaissais. Et le pire, c'est qu'il ne s'en cache pas... Il sèche tous les cours, recommence à fumer, boit en abondance et passe ses nuits dehors à traîner dans des bars. Il est fils unique et ses parents ne sont jamais chez lui alors ils ne savent rien. Et puis Raf' a 18 ans maintenant... il peut faire ce qu'il veut. Je m'en veux tellement...

"C'est trop tard Léa, tu comprends ? Tu peux pas faire marche arrière !!"

C'est ce que m'a répondu Alice quand je lui ai tout expliqué pour Raf'. Elle m'en veux. Je savais pertinemment qu'il n'y a pas que le cas de Raf qui la dérangeait pour m'en vouloir autant alors j'ai insisté. Mais quelle erreur ! Je me la suis mise à dos. Ma petite Alice... Je n'ai rien vu venir. Elle a toujours tout donné pour moi quand je me sentais mal et moi je n'ai rien vu. Elle était distante et mal, elle souffrait et moi, à aucun moment, je me suis inquiétée pour elle. Est ce qu'un jour j'ai au moins pensé à elle, vraiment sincèrement ? Elle m'a très bien fait comprendre qu'elle se débrouillerait sans moi à partir de maintenant. Je suis sortie de chez elle complètement détruite. Je me trouvais tellement égoïste...

"Je te pensais pas comme ça Léa. Tu me déçois."

Je me mets à pleurer silencieusement. Je repense à la fureur de mon père quand je suis rentrée. J'étais tellement mal qu'au départ je n'avais rien remarqué ce qui n'a fait qu'aggraver les choses. Il m'a barré la route alors que je commençais à rejoindre ma chambre, puis m'a demandé des explications sur mon refus de vivre chez ma mère. Ce à quoi je n'ai, bien évidement, pas eu le courage de répondre. Mon manque de réaction n'a fait qu'envenimer un peu plus la situation.

Puis mon père à craquer. Il a commencé par me dire que c'était inadmissible de ma part et que j'avais encore de la chance d'avoir une mère aimante et attentionnée comme elle. Et comme je ne répondais toujours pas, mon père pensait que je m'en fichais. Fou de rage, il a hurlé dans toute la maison qu'il ferait n'importe quoi pour être à ma place et pour la revoir, alors que moi, je ne trouvais rien d'autre à faire que de laisser ma chance filer. Sans oublier, les insultes que j'ai du avalé sans pouvoir me défendre.

Finalement, il m'a emmené chez ma mère. Je n'ai emmené qu'une valise avec quelques affaires prétendant que j'avais ce qu'il me fallait chez elle. Le chemin en voiture m'a semblé interminable. C'était une souffrance identique à celle du mourant qu'on achève à petit feu, une douleur lancinante qui me brûlait de l'intérieur : la peur. Et ce qui devait arriver était arrivé.

Stop. Je ne peux pas y penser. C'est trop horrible. J'ai de plus en plus froid... L'hiver touche pourtant à sa fin... Je lève la tête et remarque un trou dans le toit ce qui me permet d'observer les étoiles. Elles me calment. Elles m'apaisent sans aucun mot. Je pleure toujours, j'ai mal au cœur. Pas comme on a mal lors d'un chagrin d'amour. Non. Mon cœur est fatigué. Il veut simplement un peu d'aide, quelqu'un pour l'écouter par exemple. J'ai mal comme jamais encore auparavant. Je ne sais plus quoi faire. Je suis perdue. Et je me sens si seule.

"Je suis là, si tu veux."

Les derniers mots de Thomas... Je le trouve très gentil, à dire vrai j'apprends seulement à le connaître. J'ai passé deux interminables semaines chez ma mère, ce dernier a bien remarqué que je me coupais du monde et me renfermais moi-même quand on venait me parler. Juste avant que je me décide à fuguer, il m'avait soufflé ces quelques mots à l'oreille, par peur que quelqu'un nous surveille nous épie. Comme je le faisais avant. J'ai envie de me confier à lui, mais mes secrets sont si lourds. J'ai bien trop peur de le perdre. Il est la seule personne qui me laisse encore espérer que l'amour existe.

Beaucoup trop de choses ont eu lieu. Et j'ai préféré me couper du monde afin de pouvoir respirer à nouveau. Je ne sais pas si j'ai bien fait... Mais je ne voyais aucune autre solution. Et je n'en vois toujours aucune. J'ai emporté mon téléphone avec moi mais l'ai éteint pour ne pas qu'on arrive à me retrouver. Je l'allumerai une fois que j'aurai réussi à dormir. Je me recroqueville sur moi-même, n'essaye pas d'essuyer mes larmes et ferme mes yeux, à la recherche de sommeil, de chaleur et d'amour.

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Salut les loulous ! ❤

Je suis de retour (pour vous jouez un mauvais tour 😂) !

Alors, vous l'avez attendu ce chapitre ? 😊 Il est écrit depuis un moment mais c'était trop compliqué pour le poster (je m'excuse, me tapez pas c'est bon maintenant qu'il est posté non ? 😅)

Ce chapitre coupe la lecture, j'espère qu'il va vous plaire quand même 😯❤ Je voulais que Compliqué prenne des tournures plus intéressantes 😅

N'hésitez pas à critiquer et dire si ça vous plaît ou pas, ça ne pourra que m'aider 😊😊😊❤

D'ailleurs, les petits curieux, sur le gif c'est Rafaël !

Je vous aimes les loulous bisous ❤😍😍

CompliquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant