Perdus eux ou perdue moi ?

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《 Je suis aimée
détestée
mais pas enviée.
Je suis folle à lier
perturbée
et angoissée.
Je suis fatiguée,
essoufflée
exténuée.
Je suis très saoulée
déprimée e
t dépassée.
Je suis tombée
relevée
et apeurée.
Je suis sonnée
assommée
puis décédée. 》

Je ne sais surtout plus qui je suis. À quoi cela me servirait-il de partager le même air que ceux qui m'étouffent, qui m'étrangle ? Je m'essouffle. C'est peine perdue. Je décide de ne pas rester plus longtemps dans cet endroit isolé du monde. Je pars sans but, sans destination, sans aucun objectif. Je ne sais plus quoi faire...

Non. Je mens. Je sais parfaitement seulement je n'en ai pas le courage. Je devrais retourner auprès de mes amis, m'excuser du mal que je leur ai fait. Je devrais expliquer à mon père la vérité, ce que je lui cache depuis si longtemps. Mais je préfère ne rien dire. Je suis rongée par le mal. Il agit à ma place. Je n'arrive plus à être moi-même. Je n'en peux plus. Je décide d'allumer mon téléphone pour regarder mes messages.

19 appels manqués de Rafaëlou, 6 messages sur le répondeur.
48 messages non lus de Lilice, 24 appels manqués.
3 messages non lus de Papou, 2 appels manqués, 1 message sur le répondeur.
1 appel manqué de maman.

Sans compter les autres notifications d'Internet. Et est-ce que tout ça m'aide ? Non. Et l'appel manqué de ma mère me donne encore moins envie de réparer mes erreurs. Oui. J'ai peur.

《 La peur n'évite pas le danger. 》

Je soupire. Je me fais moi-même la morale... Et il faut avouer que cette soudaine pensée n'était en rien mauvaise. J'ai peur de tellement de choses. J'ai peur de perdre mes amis, j'ai peur de me retrouver seule, j'ai peur que mon père ne veuille plus de moi, j'ai peur de ma mère, j'ai peur de moi. Je recommence à tourner en rond et à me perdre. Il faut que je parle à quelqu'un. Et vite. Mais qui ? Je décide de vagabonder dans les rues de la ville. En espérant... mais en espérant quoi ? Un passant me percute, il pousse un juron sans se cacher. Je n'essaye même pas de l'ignorer. J'avale toutes les saletés du monde en espérant... mais en espérant quoi ?

Je contourne le centre-ville et évite toutes les rues où je peux retrouver des connaissances. Je cherche désespérant un endroit, n'importe lequel, calme et reposant, où je pourrai enfin changer d'air. J'aimerai tellement trouver quelqu'un que j'aime en cet instant, qui n'aurait aucun reproche à me faire. Qui essaierait de me comprendre. Pour une fois. Je ne demande que ça...

Je suis un peu comme le temps : inexplicable, incompréhensible, imprévue. Un grand soleil, une belle journée, des sourires, des rires, la joie... Tout va bien. Et puis d'un coup, les nuages, l'orage, le tonnerre, les éclairs, la colère, la tristesse. Tout s'effondre, le cœur et l'âme. Tout est sombre, l'obscurité sans étoiles, sans issues. A partir de là, je suis totalement perdue. Plus rien pour le consoler, ni même pour m'aimer. Et que je me sens seule...

J'ai encore trop réfléchi. Je sors de ma bulle et me rend soudainement compte que j'ai atterri dans un parc et, qui plus est, dans une aire de jeu pour enfant. Une petite fille blonde s'est arrêtée de jouer pour m'observer. Ou plutôt me fixer. Je devais lui faire peur avec mes cheveux gras, la capuche rabattue sur ma tête et mes pauvres vêtements sales et trop grands pour moi. Cela ne l'empêche pas de s'avancer vers moi et même de me demander :

"Comment tu t'appelles ?
_ Léa, et toi ? Lui répondis-je faiblement.
_ Océane. Pourquoi tu pleures ?"

Cette petite a l'œil car, effectivement, je pleure. Je sèche les preuves de ma faiblesse avant de lui répondre.

"Ce n'est rien, c'est le soleil.
_ Il te fait mal ?"

De ses beaux yeux marron, elle semble très insistante. Je me demande quel âge elle a. Elle a l'air très mûre pour son âge et pourtant, elle est très petite elle dépasse à peine mes genoux. J'ai trop réfléchi. Elle se racle la gorge comme pourrait le faire une grande personne. Elle aurait presque pu me faire rire.

"Oui, un peu.
_ Et tu n'as pas de lunettes de soleil ?
_ Je les ai oublié.
_ C'est important ! T'es un peu nulle toi !"

Elle croise ses bras de mécontentement. Et ça me fait sourire. La petite fait de même. Elle semble satisfaite.

"Tu es belle avec le sourire ! Oublie pas tes lunettes la prochaine fois !"

Elle me tire la langue puis repart comme si de rien n'était. De nouveau en train de marcher dans le parc, je décide d'écrire un message que je posterai sur Facebook. C'est débile. Encore la preuve que je suis faible. Incapable de parler aux bonnes personnes, je préfère alerter toute la planète. Je suis décevante.

"Je ne sais pas pourquoi mais je ressens une soudaine envie de pleurer. Tout allait bien pourtant. Apparemment. Je n'avais pas de problème. Ma famille non plus, mes amis encore moins... Je ne comprends pas tout en me doutant de la raison... Me le faisais-je croire depuis trop longtemps ? Ma petite vie tranquille ne serait-elle donc rien d'autre qu'une douce chimère ? Je le crains.

Cette envie irrésistible de lâcher toutes les larmes que l'on retient depuis trop longtemps et qui ont du mal à couler... Je déteste cette sensation d'habitude mais pour une fois, je l'invite a prendre place en moi, à me faire mal petit à petit, à me détruire lentement... Pas que j'aime ça loin de là mais, plutôt que je ne sais plus quoi faire d'autre que laisser la Mélancolie m'enlever, moi ainsi que ses autres victimes...C'est décevant, c'est faible de ma part... Je sais...

Et comme d'habitude je regretterai amèrement une fois dans tes bras apaisants... Est ce de ma faute ? Je ne crois pas, mais on va faire comme si... Ils le disent tous. Tout bas. J'ai des problèmes. Je ne vais pas bien. Et puis, il vaut mieux que je me fasse croire qu'ils ont raison, car parler autour de moi de ce qui se serait passer ferait penser aux autres, ceux qui ne savent rien, que j'ai des problèmes. Or ce n'est jamais le cas car JE N'AI PAS DE PROBLÈMES. Du moins, c'est ce que je me fais croire....

Dois-je te laisser prendre le contrôle ? Tu as déjà commencé... tu as profité qu'ils étaient eux aussi au plus bas pour m'émouvoir parce que tu sais qu'ils sont ma plus grande faiblesse comme ma plus grande force. Quoi qu'il arrive, si tu m'emmène loin ce soir ils ne le sauront pas. Cela vaut mieux pour eux comme pour moi... comme pour nous. Alors, vas-y, emmène moi pour un long voyage, je t'en prie. Le soleil est caché par de jolis nuages gris. Tu tentes de te faire voir Mélancolie ? Je n'ai plus peur. Tu peux venir je t'attends. Allez, prends-moi dans tes bras, là, maintenant. Tu connais le chemin. Atteins moi plus profondément que par le passé... J'ai vraiment envie d'en terminer."

Je suis assez fière de ce que j'ai écris. Ça retranscrit tout ce que je ressens en ce moment-même. Je n'ai désormais plus qu'à envoyer le message. La fierté retombe et laisse place à la honte. C'est minable de faire ce que je m'apprête à faire. Et pendant une seconde j'ai osé être fière ? Sans réfléchir, j'envoie.

Je m'arrête soudainement et relève la tête. Je cherche un chemin à prendre, une direction mis ne sais pas où aller. Je repense à Thomas... et ça me brise le cœur. Il avait été si gentil avec moi alors même qu'il ne me connaissait pas. Il avait été attentionné, il était devenu mon ami. Il se souciait de moi. Et moi, comme d'habitude, j'avais tout gâché. Je ne savais faire que ça de toute façon ! Je me suis, à aucun moment, soucier de lui. Comme je ne me suis pas soucier de mes amis. Je les ai oubliés. Et maintenant, mes yeux me brûlent de l'intérieur. Ais-je oublié ou littéralement perdu mes précieuses lunettes de soleil ?

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Désolé je suis trèèèèèès en retard 😅
J'ai vraiment eu du mal à écrire ce chapitre et en plus, je suis pas fière de moi ! J'attends donc pleins de critiques de vos parts pour m'améliorer car là, c'est mauvais 😂
Logiquement la suite devrait arriver un peu plus rapidement (Je vous promets rien, hein 😂)

Je voulais remercier car cette semaine je suis passée à 200 abonnés c'est un truc de fous ❤ merci 😍😍😍
Je vous aimes tellement les loulous vous me faites rêver ❤

CompliquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant