Légères confidences

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Je me réveille, prise d'un violent mal de tête et de nausées, dans la chambre d'Alice. Cette dernière dort à mes côtés, elle a l'air dans un meilleur état que moi. Et moi qui pensait qu'elle allait finir plus bourrée que moi... Je décide de la laisser tranquille et de descendre jusqu'à la cuisine, néanmoins avec beaucoup de difficulté et sans vraiment être discrète.

J'ai très envie de vomir. Et je déteste ça. Malgré que l'envie devienne encore plus forte en mangeant un morceau de gâteau d'anniversaire trouvé sur le plan de travail de la cuisine, je me force à manger. Et j'ai bien raison de me forcer car je me sens un peu mieux après avoir tout avaler. J'ai toujours l'impression d'être toujours nauséeuse et ma tête souffre encore affreusement, je commence alors à chercher des médicaments dans la maison.

En découvrant le salon, je peux constater le bordel encore présent de la veille. Il n'y a, pour le coup, pas d'autres mots. Les meubles sont déplacés ou à l'envers, les murs tâchés par différentes substances indéfinissables, vers la télé, on peut trouver des débris de verre, un peu partout des cannettes de bières vides et déformées sont entassées les unes sur les autres... Il est hors de question de laisser ce bordel chez Alice, encore moins de la laisser tout remettre en ordre seule. Je soupire longuement tout en ramenant ma main droite à mon front. Ma tête tourne trop fort. Je manque de tomber alors que je tente d'avancer, heureusement Alice m'a rattrapé juste à temps.

"J'avais entendu du bruit... Tu cherches quelques choses ?
_ Excuse moi de t'avoir réveillée ma Lice... T'aurai pas du codoliprane pour moi s'il te plaît ?
_ Je ne dormais pas ne t'inquiète pas, je somnolais. Qu'est-ce qu'il y a ? Ne me dis pas que ça recommence ?
_ Bien sûr que non, lui répondis-je tout en souriant - ou plutôt grimaçant - l'air bienveillant. J'ai juste hyper mal à la tête.
_ Huuum... T'as trop bu, c'est ça ?
_ Je suppose."

Elle m'assoit sur le canapé, me laisse le temps d'un instant puis revient avec un verre d'eau et un médicament. Elle est reposée, ça se voit sur son visage. Et ça me fait sourire. Intriguée, elle me demande alors la raison de ce radieux sourire, ce à quoi je répondis :

"Pour rien, pour rien, ne t'inquiète pas...
_ C'est à propos de ce qui s'est passé hier soir, c'est ça ?
_ La fête ? Elle m'a fait du bien certes, mais ce n'est pas à propos de ça !
_ Euh... Léa... Je ne parlais pas de la fête de Raf' en soit mais de ce qui s'y est passé, hein ?
_ Comment ça ?
_ Tu ne te rappelles pas...
_ Alice ?"

Elle ne me répond pas. Elle est simplement impassible. Et ça m'inquiète. Mon sourire a vite fait de s'effacer.

"Alice ? Dis moi bon sang...
_ Et bien... hier soir, tu as beaucoup bu t'as du le remarquer...
_ Oui et ?
_ Et bien, il se trouve que pendant la soirée, tu as embrassé un mec.
_ Quoi ??!"

Mais quelle connerie j'avais fait ! Je me lève soudainement, commençant à faire les cent pas pendant qu'Alice continuait sur ses révélations.

"Oui, tu as embrassé un garçon devant tout le monde. Ne t'inquiète pas, j'ai réussi à empêcher les gens de vous prendre en photos mais, y a un autre soucis... Tu as donné ton numéro de téléphone à ce gars et il a dit qu'il voulait te revoir...
_ Dit moi qui c'est."

Je devais savoir, elle avait beau m'expliquer c'était fait. Je me devais de savoir qui était ce garçon pour aller lui parler et aller m'excuser.

"C'est Thomas Moreau, ton Thomas."

•••••

Qu'est ce qui m'avait pris ? Moi, Léa Duval, ai embrassé Thomas Moreau ? Sérieusement ? Raf' est lui aussi au courant. Il m'a d'ailleurs envoyé par sms :

CompliquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant